Il sortira le 4 avril
Éditions Denoël
400 pages
20,90 euros
Il y a quarante ans, le petit Jan Kosta, trois ans, a été l’un des rares survivants de la terrible catastrophe de Zavoï. Lors d’un gigantesque glissement de terrain, ce village des Balkans a été littéralement englouti sous des torrents de boue. Sauvé par son chien qui l’a traîné, inconscient, hors de l’eau fangeuse, Jan a perdu toute sa famille.
Devenu hydrogéologue, Jan reçoit un coup de fil alarmé d’un ami ingénieur. Il se passe des choses étranges dans et autour de la centrale construite sur les flancs de la montagne de son enfance. Les gens ont des comportements imprévisibles, parfois violents. Les moines du monastère voisin ont tous disparu, et les bâtiments délaissés accueillent désormais un institut psychiatrique.
Vladimir demande à Jan de venir étudier les faits. Que le mal vienne de la centrale, de la montagne ou des hommes, si un nouveau drame est sur le point de se produire, seul un survivant de Zavoï aura une chance de pouvoir tout arrêter.
Pour son nouveau roman Sonja Delzongle abandonne les glaces et le froid du Groenland de Boréal et plante le décor dans un pays qu'elle connait bien, la Serbie. Loin de Belgrade, dans les montagnes du Grand Balkan, à Zavoï.
Un prologue choc, comme elle sait si bien le faire : en quelques pages elle nous noue les tripes et efface Zavoï de la carte ! Un glissement de terrain, un torrent de boue et d'arbres déracinés dévale la montagne. Deux survivants, Kosta 3 ans et son chien Hasta, un gros léonberg fidèle, ramassés mourants par un ermite Djol.
Aujourd'hui Kosta approche de la quarantaine et est installé avec sa femme et sa fille à Dubaï où il travaille en tant qu'ingénieur hydrogéologue. Mais ses services vont être sollicités par un ancien camarade d'études, Vladimir qui travaille dans une centrale hydraulique construite sur les lieux de l'ancien Zavoï. Le voilà donc de retour au pays, sur les lieux du drame alors qu'il n'y avait jamais remis les pieds.
En approchant des lieux, Kosta constate avec stupeur que le vieux monastère a été transformé en asile psychiatrique, que la vallée qui l'a vu naître est engloutie par le lac de retenue du barrage de la centrale. L'ambiance sur place est plutôt tendue faisant suite à la disparition d'un employé, des actes de sabotage et des scènes d'hallucinations plus ou moins collectives.
Tandis que Kosta part dans la montagne accompagné d'une jeune journaliste, Marija, pour trouver et inspecter la source qui alimente la centrale et l'ancien monastère, Vladimir reste sur place et va devoir affronter une série de meurtres, une grève et les venues incessantes de la milice. Le récit va donc alterner entre ces deux hommes qui chacun de leur côté enquêtent.
Au début j'ai cherché un lien entre les faits qui se passent entre les deux histoires que nous suivons en parallèle, puis j'ai très vite arrêté, portée par les récits où il se passe tant (trop ?) de choses. L'autrice enchaîne les surprises, les coups de théâtre et les retournements de situations qu'on ne sait plus où donner de la tête, où trouver le fil rouge directeur de l'intrigue, si ce n'est le rôle de l'eau dans ce roman. La psychologie des personnages est travaillée et va réserver bien des surprises.
Mais une chose est sûre, avec ou sans fil directeur, ce roman se dévore porté par une écriture nerveuse et sûre, les chapitres sont courts et percutants, le syndrome "encore un petit chapitre" fonctionne à fond. Sonja Delzongle en profite pour nous montrer les séquelles laissées par la guerre fratricide qui a secoué son pays il y a quelques années, soulignant l'absurdité de ce conflit. Mais si certaines scènes sont dures, voire violentes, dans chaque page transparaît son amour pour la Serbie. Et on la comprend, certaines descriptions vendent du rêve. Accrochez vous cependant, la fin est toxique ! Sonja, tu es sans coeur ! :(
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Légende : ☻ = fan Dup :))
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