SHARAKHAÏ # 4
Éditions Bragelonne
624 pages
25 euros
L'avis express de Dup sur Sous les branches d'adicharas de Bradley P. Beaulieu
Toujours le même enchantement procuré par la plume de cet auteur.
I ♥ Sharakhaï !!!
L'AVIS DE DUP
C'est toujours un plaisir monstre pour moi de me replonger dans un nouveau
volet de la saga Sharakhaï. Seulement voilà, le précédent remonte quand même
à presque 3 ans, et ma mémoire... bref, vous avez compris ! Mais grosse
surprise : l'auteur a dû sentir ma détresse parce qu'il nous offre avant de
commencer un résumé de chaque tome précédent. Et là, grosse colère de Dup :
le tome 1 que nous avons en français correspond en fait au tome 3 de la saga
en VO ! Mais quelle idée éditoriale avons nous là ?!?! 😡
J'ai toujours adoré les romans polyphoniques, et visiblement c'est le cas
de Bradley P. Beaulieu qui jongle ainsi allégrement avec pas moins de 8 ou 9
personnages. Même si cela demande une attention accrue de la part du lecteur
(je n'imagine même pas ce que ça doit donner d'ailleurs vis à vis de
l'auteur !!!), ce procédé assure un véritable moteur de lecture, en tous cas
sur moi. Je constate néanmoins que dans cet opus, le rythme en devient
presque saccadé tant les chapitres y sont courts. 606 pages de récit (le
reste étant un glossaire) réparties en 69 chapitres, ça nous donne des
chapitres de 8-9 pages !
Si Ceda poursuit implacablement sa tâche, occire un à un les douze Rois de
Sharakhaï, son objectif a un peu changé. Après avoir découvert que les
asirim n'étaient autres que les anciens membres de la treizième tribu du
désert asservis par les Dieux depuis Beth Ihman. Qu'ils vivent depuis plus
de 400 ans terrés sous les champs d'adicharas et sont contraints par les
Rois de semer la terreur et tuer les habitants "marqués" par les Rois chaque
nuit de pleine lune. Elle veut les libérer tous, et poursuit donc son chemin
aux côtés de quelques Vierges du Sabre qui l'ont rejointe. Ceda reste
néanmoins le personnages principal.
Emre devenu le représentant de la treizième tribu s'emploie de son côté à
rassembler sous une même bannière les douze autres tribus du Grand Shangazi.
La tâche est colossale tant la mentalité de ces gens du désert en est
éloignée. Mais l'enjeu est de taille, résister tant aux Rois que préserver
Sharakhaï, la Perle du désert.
Parce que oui, la guerre est aux portes de la cité du désert. Les royaumes
voisins présentant l'affaiblissement des Rois rappliquent, tel des chacals.
Du nord rapplique Alansal, la reine de Miréa et ses troupes. Du nord-est ce
sont les Malanséens et leurs golems. À l'ouest le Kundhun est attentif,
attendant de voir dans quel sens va tourner le vent... Quant au sud-est, à
priori le Qaimir se rangerait derrière Sharakhaï depuis que Meryam a
"vampirisé" Kiral, le Roi des Rois, l'a épousé et transformé en marionnette
à sa solde.
Heureusement Ramahd a réussi à se défaire de son emprise, et depuis il vit
terré dans les bas-fonds de Sharakhaï, transportant partout où il va la
preuve qui devrait défaire Meryam, la tête de Kiral ! Il sera rejoint dans
sa lutte par Davud, même si leurs objectifs sont différents.
Et je pourrai ainsi énumérer les parcours de chaque intervenant, mais ma
chronique serait bien longue et fastidieuse... Je préfère m'attarder sur ce
qui me plait le plus dans cette épopée : l'ambiance moyen-orientale dans
laquelle nous baignons. Parce que outre les descriptions grandioses de ce
désert et des bateaux qui le sillonnent, Bradley Beaulieu a soigné le
moindre détail, allant jusqu'à créer des expressions locales, en voici un
exemple :
- Je ne voudrais pas jeter du sable dans ton thé, mais à ta place je n'y compterai pas trop.
Tout le vocabulaire est adapté et nous rappelle sans arrêt cette vie si particulière dans un désert :
Il avait l'impression que sa tête allait éclater ! (jusque là, rien de nouveau...) Il ne s'était saoulé que deux fois dans sa vie et, chaque fois, il s'était réveillé avec la désagréable sensation d'être un vieux bout de cuir abandonné au soleil. Il avait une terrible migraine et un goût de fourrure de chacal moisie dans la bouche.
Franchement j'adore la plume de Bradley Beaulieu ! Il a même réussi à me faire aimer un des antagonistes de cette histoire, un des douze rois, le roi Ishan Lire Sharakhaï c'est un bonheur, le dépaysement assuré et pour rien au monde je ne raterai la fin de cette série. Je resterai donc au taquet pour lire les suites et, ma foi, les antécédents aussi ! Groumpfff !!!
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