L'avis express de Dup sur Holly de Stephen King
L'AVIS DE DUP
Enchaîner les SP audios de Netgalley c'est bien, mais ça a ce un petit côté pervers qui fait s'accumuler les crédits sur son compte audible ! Et donc en fouillant à la recherche d'autre chose que de l'imaginaire, je suis tombée sur ce Holly de Stephen King. Holly étant un personnage que j'avais beaucoup apprécié lors de mes écoutes de Mr Mercedes et Carnets noirs. Je n'ai donc pas hésité longtemps, d'autant que ce n'était plus le même narrateur crispant, mais Colette Sodoyez qui a été juste parfaite. Un plaisir d'écoute.
Le moins que je puisse dire c'est que Stephen King excelle dans l'écriture des thrillers bien gores aussi. Car ici, cela va dégouliner et j'avoue avoir eu du mal à déglutir par moment. Oh je vous rassure, on n'y assiste pas, non. Mais il sait très bien, trop bien, faire fonctionner notre imagination !
On retrouve donc notre chère Holly Gibney, toujours un peu perchée, seule à la tête de son agence de détectives privés Finders Keepers. Bill Hodges, son mentor, est décédé quelques années auparavant d'un cancer, et son associé Pete est en quarantaine Covid et peu vaillant. Jérôme et Barbara sont bien occupés chacun de leur côté, lui écrit un livre et elle de la poésie. La mère d'Holly vient de mourir du Covid à l'hôpital, elle était antivax, suivant les conseils de Trump... On réalisera que même dans la tombe celle-ci continuera d'écraser sa fille.
Le roman commence piano piano. On suit Jorge Castro, un prof de lettres de l'université locale qui part faire son footing. En chemin vers le parc il croise un couple de prof retraités de la même université, Rodney et Emily Harris. Il les connait, lui est un passionné, fanatique diraient ses collègues, de sciences et elle de littérature et de poésie. Ceux-ci ont un problème, le moteur du fauteuil roulant d'Emily n'a plus de batterie, et Rodney n'est pas assez costaud pour hisser le fauteuil et sa femme dans le van aménagé. Jorge s'empresse de les aider. On ne le reverra plus.
Holly, qui préfère s'occuper la tête que mariner toute seule, accepte la mission de rechercher une jeune bibliothécaire de l'université disparue depuis une quinzaine de jours, Bonnie Dahl. Son vélo a été retrouvé avec un bref message posé dessus sous-entendant une fugue ou un suicide. En enquêtant Holly va découvrir que Bonnie n'est pas la seule disparition dans le quartier... même si elles s'étalent sur des années.
Et je vais arrêter là mon blabla car il vous faut lire ou écouter ce roman. Sans aucune once de fantastique Stephen King saura nous faire frémir tout autant. C'est ahurissant. Il en profitera pour nous replonger dans cette période Covid post-confinement, les masques, le gel hydro-alcoolique, les vaccinés, la condescendance des non-vaccinés, les aberrations du premier gouvernement Trump. Ça tacle à tout va ! Il nous parlera également du métier d'écrivain, les agents, les éditeurs, la tournée de promotion et le parcours si particulier de ceux qui écrivent de la poésie. Bref, c'est passionnant.
Et cerise sur le gâteau, en fouinant dans la bibliomania de Livraddict, j'ai découvert que la série Holly Gibney comprend sept romans !!! J'ai écouté les deux premiers, mais Holly est le sixième 😳, le dernier n'étant pas encore traduit. J'ai du pain sur la planche, et je m'en réjouis. En espérant retrouver Colette Sodoyez qui incarnait si bien une Holly torturée par sa castratrice de mère, qui le sait mais n'arrive pas à s'en dépêtrer des multiples "Holly, combien de fois je t'ai dit de/que...". Qui a su mettre le ton qu'il fallait pour la running gag d'Holly. Je crois que j'entendrais longtemps dans ma tête "Une toute jeune millionnaire entre dans un bar et commande..." Les voix des deux vieux profs aussi étaient parfaites ! Un bijou je vous dis cette interprétation.
*écoute personnelle*

