Et voilà le tome 3 en route.
Pour lire ou relire les deux premiers volets de cette interview c'est ICI et LA .
Pour lire ou relire les deux premiers volets de cette interview c'est ICI et LA .
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Un jour j’ai rencontré l’inspiration. Je l’ai croisée par hasard, sur un chemin de montagne. J’ai dit :
Bonjour, l’inspiration ! Je suis drôlement content de vous voir !
Elle m’a répondu, plutôt sèche :
Tu devrais dire : « Je suis bien content ». Il vaut mieux éviter des adverbes de manière, ils alourdissent la phrase. Surtout s’ils introduisent une rime intérieure. Et puis, tu ne me « vois » pas, au sens strict du mot. Les montagnes, le lac qui paresse sous le soleil en déclin, voilà ce que tu vois. Moi, c’est autre chose. Sois donc un peu précis dans ton vocabulaire.
Pas très commode, l’inspiration ! Néanmoins, nous avons parcouru un bout de chemin ensemble. Je me suis enhardi à lui confier :
J’aimerais bien vous revoir.
Oh, je suis très occupée, esquiva-t-elle.
Nous nous connaissions à peine, et déjà elle cherchait des excuses pour m’éviter. Feignant de ne pas m’en apercevoir, j’insistai.
Bon d’accord, j’essaierai, finit-elle par céder ; et afin de bien montrer que nos rapports s’envisageraient désormais sur un plan strictement professionnel, elle abandonna le tutoiement pour demander : quels sont vos horaires de travail ?
Mes horaires ?
Eh bien oui, vos horaires. Vous ne croyez tout de même pas que je vais surgir à l’improviste et me taper tout le boulot à votre place ?
Pourtant, aujourd'hui…
Aujourd'hui, c’est un peu particulier. Les vacances… Mais si vous voulez recevoir ma visite, il va falloir y mettre du vôtre.
Je ne la voyais pas comme ça, l’inspiration. Je la croyais plus complaisante. Je le lui ai avoué. Elle a ricané et, redevenant familière, elle a précisé :
Ça, mon bonhomme, c’est du folklore. Si tu veux apprendre à écrire, il va falloir noircir du papier. Tout jeter. Réécrire. Jeter de nouveau. Réitérer autant de fois que nécessaire. Tu imagines un coureur qui s’alignerait au départ d’un marathon sans s’être préparé à l’épreuve ?
Voilà comment notre relation a débuté. Depuis, elle vient me visiter quelquefois. Oh, pas souvent. Le reste du temps, suivant son conseil, je m’entraîne.
En ce moment, je travaille sur un quatrième tome du cycle de Lanmeur, puisque, grâce aux éditions Ad Astra, une nouvelle génération de lecteurs peut déambuler dans cet univers. Mais cela ne m’empêchera pas de répondre à vos questions.
À bientôt, donc.
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Doris Facciolo
Bonjour Christian,
Je suis en train de lire votre interview figurant à la fin de l'intégrale 1 du cycle de Lanmeur. Cette interview, recueillie par Xavier Dollo, n'est malheureusement pas datée. Un passage m'interpelle vivement : "Ce qui m'inquiète, c'est la régression de la SF par rapport au fantastique. Comme si les lecteurs n'avaient plus envie de réfléchir. Le fantastique est la littérature de la soumission à l'étrangeté du monde, la SF celle de la rébellion."
Pardonnez-moi, mais si je suis d'accord pour dire que la SF n'est plus une lecture à la mode, je ne vous suis pas lorsque vous affirmer que le fantastique (et/ou la fantasy) ne font pas réfléchir. Bien que les thèmes soient abordés différemment, ils restent similaires. Plus d'une fois j'ai reposé un récit Fantastique/Fantasy en y songeant toute la nuit tant le sujet m'avait interpellée.
En lisant le cycle de Lanmeur (l'intégrale 1, je n'ai pas encore lu les suites), je pensais me plonger dans une histoire purement SF. Hors je me suis au final confrontée à des mondes proches du médiéval fantastique, avec leurs coutumes et croyances ancestrales (surtout Ti-Harnog). Le tout bien sûr avec un fond de SF, mais Lanmeur et le Rassemblement restants "inaccessibles", le côté SF n'est pas ce qui m'a marqué.
J'ai toutefois grandement apprécié ma lecture ! ;-)
Christian:
L’interview date de la parution du tome 1 de l’intégrale, c’est-à-dire 2011. Ce que je dis du relatif effacement de la science-fiction par rapport au fantastique et à la fantasy (qui sont pour moi deux genres distincts) demeure d’actualité. Il n’est que de voir la liste des titres publiés dans les collections pour la jeunesse pour s’en convaincre.
Je persiste à penser que cette évolution est symptomatique d’un état d’esprit, même si, bien entendu, des considérations commerciales poussent les éditeurs à amplifier la tendance : Harry Potter a été un succès de librairie, engouffrons-nous dans la sorcellerie. Buffy fait un tabac chez les ados, vite, des histoires de vampires… Il reste qu’on n’impose pas au public un genre dont il n’est pas demandeur.
Avant de développer davantage, une précaution : je vais parler de ces trois genres en général. Comme chaque fois que des généralités sont manipulées, il ne manquera pas de contre-exemples pour me contredire. D’autant que ces genres s’émiettent en sous-genres et que les frontières sont parfois floues (songeons à Lovecraft, par exemple.) Par ailleurs, je voudrais dissiper une ambiguïté : il y a de la place pour tous les genres et, en tant que lecteur, je n’en néglige aucun, même si par tempérament je préfère la S.F. Ma remarque ne signifiait pas que seuls les lecteurs de S.F. réfléchissent, tandis que les lecteurs de fantastique ou de fantasy sont passifs. Elle portait sur la nature même de la réflexion.
La différence essentielle qui m’apparaît entre S.F. et fantastique est que la première a pour ambition d’amener le lecteur à s’interroger sur le fonctionnement du monde, dans une intention critique. Elle traduit un état de fait : la prééminence de la technologie, de l’artefact sur le naturel et cherche à déterminer les aboutissants de cette emprise sur le mode de vie de ceux qui y sont soumis (vous et moi, quoi). Même lorsqu’elle se présente sous forme d’une dystopie, elle est le reflet d’une idéologie du progrès scientifique et technique. Les débats de société dont se nourrissent les talk-shows télévisés d’aujourd’hui sont apparus avec quelques décennies d’avance dans la littérature de S.F. En vrac : l’écologie, la manipulation par les medias, la démographie (volume et structure), la concentration du pouvoir / de la richesse, les manipulations génétiques, l’impact de l’informatique et de la télématique, les énergies nouvelles, la conquête de l’espace… on pourrait multiplier les exemples. La S.F. a fonctionné comme une sentinelle, un précurseur de la réflexion sur les orientations à prendre (ou à éviter) et l’impact de l’innovation sur la vie quotidienne. Bien entendu, elle n’a résolu aucune question, mais se présente comme un réservoir d’hypothèses et elle accoutume ses lecteurs à affronter l’impact des changements.Le fantastique, lui, joue davantage sur le registre des émotions. Fonctionnant sur le surgissement de l’irrationnel dans le quotidien, il traduit l’inquiétude de l’homme confronté à sa propre condition. Il suppose l’existence d’un arrière-monde, inconnaissable sinon au prix d’une transgression aux conséquences imprévisibles – et la plupart du temps néfastes. S’il amène le lecteur à la réflexion, c’est sur les questions métaphysiques : le bien et le mal sont-ils absolus ou relatifs, la mort est-elle une fin, a-t-elle une signification, l’homme peut-il échapper à une destinées ? On ne se situe plus dans le domaine sociétal, mais dans la sphère individuelle.On retrouve ces mêmes questions dans la fantasy. Ce genre, comme le conte de fées dont il est l’héritier, exprime souvent la résurgence de mythologies bannies. Elric envoûté par Stormbringer, c’est évidemment l’image de la lutte à l’avance perdue de l’homme contre son propre destin. Cependant, les codes ne sont pas les mêmes, en ce sens qu’il y a coïncidence entre le monde de l’action et l’arrière-monde dont il s’agit de contrôler les issues (quand d’ailleurs, il y a une distance entre les eux, ce qui n’est souvent pas le cas).Ces questions métaphysiques ne sont pas exemptes d’intérêt. Voire inévitables. Mais, en bon kantien que je suis, je ne pense pas qu’elles soient solubles. À chacun de s’installer dans sa représentation du monde, sachant qu’elle lui est propre.Personnellement, je demeure un auteur de S.F. Si je prends par exemple le thème de la mort, je suis moins intéressé par un au-delà qui demeurera à jamais hypothétique, que par les conséquences qu’entraînerait un prolongement indéfini de la vie, c’est-à-dire en quoi la mort structure nos sociétés et leur permet d’évoluer. L’immortalité sera la plus grande catastrophe (au sens propre de rupture totale) que l’humanité connaîtra. Il serait temps d’y penser : je suis convaincu qu’on y parviendra au cours de ce siècle.Un roman comme Ti-Harnog aurait pu être de la pure fantasy. S’il appartient à la S.F., ce n’est pas seulement à cause de l’arrivée d’un Lanmeurien sur ce monde à bord d’un vaisseau spatial, mais parce que la société harnogéenne est entièrement déterminée par une caractérisque physiologique de ses habitants. La stratification en castes est la réponse (une des réponses possibles) à la métamorphose. Celle-ci impacte jusqu’à la mythologie des Harnogéens, puisqu’ils attendent celui qui les fera accéder à un nouveau cycle. L’un des propos du roman est donc d’orienter la réflexion sur les fondements naturels, biologiques, de nos institutions. Il n’est que de penser à la sexualisation de nos sociétés pour comprendre que la question n’est pas gratuite.Quand je dis m’inquiéter de la régression de la S.F., et y déceler un recul de la réflexion, je parle évidemment de la réflexion sur l’évolution future du monde, comme si celui-ci était soudain devenu si imprévisible que toute tentative de débrouiller l’écheveau apparaissait vaine. Il est de fait que l’accélération de l’innovation technologique peut sembler décourageante au pauvre auteur de S.F. Le temps d’imaginer ce que pourrait être la prochaine technologie à fort impact, vous la trouvez déjà sur les rayonnages du magasin… pardon, en vente en ligne sur internet. Mais ce n’est pas une raison pour baisser les bras.
Bonjour Christian.
Je vais revenir sur Ti-Arnog et vos artwenirs, la zoologie étant un peu mon domaine.
Voilà ce que j'en avais dit lors de ma chronique : " Et j'oubliais les fameux artwenir, les "chevaux" de Ti-Harnog, au singulier un artwen. Imaginez une autruche croisée avec une baleine... ben oui, elles ont des fanons ces artwenir ! Puis un chapitre plus loin on apprend qu'elles ont un cou reptilien !! Et quelques pages plus loin, qu'elles ont des crocs bien acérés alors qu'on sait que ce sont des herbivores qui broutent l'herbe... et que l'on traie tous les jours, bon. Mais quand l'auteur lui rajoute un bec falciforme alors là, moi je décroche. "
C'est la première fois que ma visualisation de l'imaginaire d'un auteur est dépassée. Et je n'étais pas la seule, c'était une lecture commune et toutes, nous nous étions fait la même réflexion ! Habituellement, dans les lectures de l'imaginaire, Fantasy et SF, les espèces inventées, qu'elles soient humanoïdes, êtres pensants non humanoïdes, animales ou végétales, suivent quand même un minimum les lois "darwinesques" non ? Qu'avez-vous voulu créer avec cette bestiole ?
Est-ce qu'un illustrateur s'est déjà amusé à dessiner un artwen ?
Christian:
Lorsque cette critique est parue, je me suis interrogé. Pourquoi une baleine (animal fort sympathique au demeurant) ? À cause du fanon, bien sûr ! Mais dans mon idée, ce mot désignait plutôt le repli de peau qui pend au cou des bovins. L’autruche, c’est resté plus mystérieux. C’est volontairement que je n’ai pas donné une description complète de l’animal. Au lecteur de l’imaginer. Pour ajouter à la confusion, je dirais qu’artwen pourrait se traduire par ours blanc. Mais une artwen n’est évidemment pas un ours. Csernus, sur son illustration de la couverture de l’édition en J’ai Lu, ne s’en est pas trop mal tiré, même si ce n’est pas tout à fait ainsi que je me la représentais. L’idée était de montrer une créature qui serait issue d’une évolution différente, pour ajouter à l’étrangeté de la présence humaine sur la planète.
Dup :
Merci Christian !
Je vous avoue que je ne sais pas non plus d'où nous est venue l'image de l'autruche ! Bref, hier, voulant reprendre certains détails dans le but de dessiner une artwen, j'ai parcouru, puis relu Ti-Harnog en entier ! Cela avait donné ceci que je vous mets ci-dessous.
Mais maintenant, au vu de votre nouvel éclairage, c'est encore un tout autre animal que je vois !!! Et ma Cyfaïl ne doit absolument pas correspondre à votre idée n'est-ce-pas ?
Bref, vous avez raison, autant laisser libre court à l'imagination de chacun... :))
Phooka :
Bonjour Christian
Mince, on est déjà presque à la fin du mois et le temps passe trop vite. Du coup je vais poser quex questions en même temps!:)
1/ Comment êtes-vous tombé dans la marmite Science-fiction ? En avez-vous lu étant jeune ? Si oui, quoi ?
2/ en SF, quelle est selon vous les romans indispensables , ceux qui doivent être lu "absolument" ?
Bonjour Christian
Mince, on est déjà presque à la fin du mois et le temps passe trop vite. Du coup je vais poser quex questions en même temps!:)
1/ Comment êtes-vous tombé dans la marmite Science-fiction ? En avez-vous lu étant jeune ? Si oui, quoi ?
2/ en SF, quelle est selon vous les romans indispensables , ceux qui doivent être lu "absolument" ?
Christian :
1) Mon tout premier contact avec la science-fiction remonte à mon enfance : je garde un souvenir ému des fascicules de bandes dessinées Artima ; Meteor, surtout, et Cosmos. Mais les vrais débuts datent d’un peu plus tard. J’ai une douzaine d’années. Au rayon livre du prisunic de Saint-Ouen, appâté sans doute par la fabuleuse illustration de Benvenuti, j’achète un roman de Murray Leinster, La Planète oubliée, dans la collection Science-Fiction de Ditis. La précision de ce souvenir dit assez combien cette lecture m’a impressionné. Bien entendu, j’ai enchaîné avec tous les titres de la collection (ce fut rapide, elle n’en compta jamais que huit). Viennent alors le Fleuve Noir et Le Rayon fantastique, qui luit encore grâce à la diligence d’un bouquiniste de l’avenue de Saint-Ouen. Le livre d’occasion coûte un franc, repris cinquante centimes. Des échanges croisés avec mon voisin de palier double mon pouvoir d’achat. Je lis trois romans par jour. Présence du futur et les premiers J’ai Lu science-fiction me permettent de faire connaissance avec les grands classiques du genre. Et puis il y a bien sûr les revues, Fiction notamment. Une monomanie qui dure quelques années. Jusqu’au jour où, inspiré par un fabuleux paysage de montagne, je cède à la tentation de me lancer à mon tour.
2)Il est toujours difficile de répondre à ce genre de question : je sais à l’avance que je vais commettre des injustices. J’ai droit à combien ? Restons dans la limite du raisonnable. Disons vingt. D’accord ?
1 - À tout seigneur tout honneur. H.G. Wells a exploré la plupart des thèmes de la S.F. La Guerre des mondes, évidemment.
2 - D’Asimov, je conseillerais les Robots : créer des lois logiques pour analyser tous les déraillements possibles, n’est-ce pas l’essence même de la science-fiction ?
3 - Les Chroniques martiennes de Bradbury sont pour beaucoup le point d’entrée dans le domaine. Pourquoi changer une recette qui fonctionne ? La nouvelle intitulée À travers les airs en dit plus long sur la mentalité conservatrice que bien des analyses.
4 - Martiens go home de Fredric Brown, pour dissiper le préjugé selon lequel les auteurs de science-fiction sont des gens sérieux.
5 - Rendez-vous avec Rama, de Clarke, magistrale réflexion sur l’Autre.
6 - Question de poids, de Hal Clement, archétype du roman de hard science.
7 - Simulacron 3, de Daniel Galouye. Un précurseur sur un thème aujourd'hui très actuel.
8 - Difficile de choisir parmi tous les romans de Heinlein. J’ai un faible pour Une Porte sur l’été, peut-être à cause du chat.
9 - Le Temps incertain, de Michel Jeury, pour l’osmose fond/forme.
10 - Des fleurs pour Algernon, de Daniel Keyes, ou comment créer l’émotion avec un minimum de moyens (l’orthographe, il fallait y songer !).
11 - Les Seigneurs de la guerre, de Gérard Klein : un mécanisme de précision.
12 - Les Dépossédés d’Ursula Le Guin. Le roman de la fin du XXe siècle. Impressionnant de songer qu’il a été écrit avant la chute du mur de Berlin.
13 - Un cantique pour Leibowitz, de Walter Miller, pour le retournement final.
14 - Je suis une légende, de Richard Matheson : je me sers souvent de cet exemple pour illustrer la différence entre fantastique et science-fiction.
15 - Sur des mers plus ignorées, de Tim Powers, autre détournement du fantastique au profit de la S.F.
16 - L’Oreille interne, de Robert Silverberg : la métaphore la plus poignante du vieillissement.
17 - Demain les chiens, de Clifford Simak. Encore une évidence.
18 - De même que Les plus qu’humains, de Theodor Sturgeon.
19 - J’aime beaucoup Chroniques du pays des mères, d’Elisabeth Vonarburg, pour la subtilité avec laquelle une épaisseur historique est donnée à ce monde.
20 - Limbo, de Bernard Wolfe : un uppercut.
Je relis cette liste et j’ai déjà des regrets (mais pas des remords). Je n’aurais pas dû me limiter à vingt. De toute façon, cette liste est parfaitement subjective, donc contestable. Je ne prétends pas détenir la vérité dans ce domaine.
À part cela, avez-vous lu Entre ciel et Terre, de Jón Kalman Stefánsson ? Non, ce n’est pas un roman de science-fiction. Mais il est indispensable.
Dup (toujours en mode curieuse) :
Pourriez-vous nous raconter quand et comment vous avez rencontré Thomas Geha/Xavier Dollo ?
Christian :
Parmi les nombreux talents que je n’ai pas, celui d’assurer une pérennité à mes livres figure en bonne place. Aussi est-ce ma femme qui, par l’intermédiaire de facebook, s’est mise en relation avec le milieu S.F., dont je m’étais éloigné faute de temps. C’est ainsi que Xavier est entré en contact avec elle, puis avec moi, pour proposer la réédition d’un cycle qu’il avait découvert dans son adolescence et qu’il aimait beaucoup (voir à ce sujet la fort aimable postface qu’il a écrite pour le tome 3). Je l’ai rencontré quelques mois plus tard, à l’occasion d’un salon réservé aux petits éditeurs qui se tenait aux Buttes-Chaumont, haut-lieu de mon enfance ménilmontagnarde (comme quoi le hasard…). Quant à Thomas Geha, j’ai fait sa connaissance un peu après, sur la route de Ferza. Mais ceci est une autre histoire.
Un bonheur n’arrivant jamais seul, la même filière a aussi permis la réédition de l’Arbre-miroir, chez Voy[el]. Là encore, il s’agit d’une envie de l’éditrice, Corinne Guitteaud, de remettre en circulation un roman qui avait compté dans son enfance.
Cerise timide :
Bonjour!
Tout d'abord je tenais à dire que je suis ravie de constater en lisant vos interviews que nous avons les mêmes goût en matière de...chocolat!
Je plaisante bien entendu, ce n'est pas tout ce que j'ai retenu de ma lecture, qui s'est en fait révélée fort enrichissante.
Malheureusement pour moi, je n'ai pas réussi à venir à bout de la troisième intégrale (je partais avec un lourd handicap : pas lu les deux premières!)
J'ai donc hâte de voir paraître votre collection de nouvelles pour redonner sa chance à ce cycle.
J'ai tout de même une question : j'ai été frappé par la façon dont le point de vue du personnage principal transparaissait lors de la description des autres personnages, particulièrement en ce qui concerne les femmes, et je me suis demandée si les autres livres du cycle étaient dans la même veine, ou s'il vous était arrivé d'écrire en adoptant un point de vue féminin?
Christian :
Il est vrai qu’il vaut mieux être un peu familier avec l’univers lanmeurien pour aborder les deux derniers volets. En ce qui concerne la question du point de vue, c’est un choix assumé. L’auteur doit s’effacer derrière un protagoniste s’il veut que le lecteur se laisse entraîner. Centrer le récit sur un personnage le prive de certaines facilités, mais rend celui-ci plus réaliste. Du monde réel, on n’a qu’une vue partielle, partiale. On ne connaît d’autrui que ce qu’on en perçoit. Pourquoi en irait-il autrement dans la fiction ? En revanche, l’auteur est libre de choisir tel ou tel personnage. Et, oui, j’ai écrit plusieurs romans en adoptant le point de vue d’une femme. Dans le cycle, c’est le cas pour Mille fois mille fleuves et L’Homme qui tua l’hiver. Peut-être est-ce présomptueux de ma part. Mais pourquoi écrire, si ce n’est pour multiplier les expériences impossibles ?
11 commentaires:
Merci Christian !
Je vous avoue que je ne sais pas non plus d'où nous est venue l'image de l'autruche ! Bref, hier, voulant reprendre certains détails dans le but de dessiner une artwen, j'ai parcouru, puis relu Ti-Harnog en entier ! Cela avait donné ceci que je vous mets en pièce jointe.
Mais maintenant, au vu de votre nouvel éclairage, c'est encore un tout autre animal que je vois !!! Et ma Cyfaïl ne doit absolument pas correspondre à votre idée n'est-ce-pas ?
Bref, vous avez raison, autant laisser libre court à l'imagination de chacun...
(Dup j'adore ton dessin!!!!)
Bonjour Christian
Mince, on est déjà presque à la fin du mois et le temps passe trop vite. Du coup je vais poser quex questions en même temps!:)
1/ Comment êtes-vous tombé dans la marmite Science-fiction ? En avez-vous lu étant jeune ? Si oui, quoi ?
2/ en SF, quelle est selon vous les romans indispensables , ceux qui doivent être lu "absolument" ?
Merciiii ;)
Pourriez-vous nous raconter quand et comment vous avez rencontré Thomas Geha/Xavier Dollo ?
Bonjour!
Tout d'abord je tenais à dire que je suis ravie de constater en lisant vos interviews que nous avons les mêmes goût en matière de...chocolat!
Je plaisante bien entendu, ce n'est pas tout ce que j'ai retenu de ma lecture, qui s'est en fait révélée fort enrichissante.
Malheureusement pour moi, je n'ai pas réussi à venir à bout de la troisième intégrale (je partais avec un lourd handicap : pas lu les deux premières!)
J'ai donc hâte de voir paraître votre collection de nouvelles pour redonner sa chance à ce cycle.
J'ai tout de même une question : j'ai été frappé par la façon dont le point de vue du personnage principal transparaissait lors de la description des autres personnages, particulièrement en ce qui concerne les femmes, et je me suis demandée si les autres livres du cycle étaient dans la même veine, ou s'il vous était arrivé d'écrire en adoptant un point de vue féminin?
J'ai lu la plupart des romans de votre top20, par contre je ne connais pas "Entre ciel et Terre, de Jón Kalman Stefánsson", je le note. Merci !!
Moi, j'ai une question : tu parlais de personnages féminins et de mon côté j'avais été impressionné par ton roman chez Mango, Mission Brume, et le personnage dYgerne (on en revient toujours à la celtitude^^). Peux-tu nous dire ce qui t'a donné l'idée bien particulière de ce roman, de cette planète perpétuellement dans la Brume ?
Voilà un top 20 très intéressant, qui me donne pleins d'idée!
Merci pour votre réponse, me voilà décidément bien convaincue!
Une autre question, puisqu'on évoquait encore "la celtitude" : Persval qui part à la recherche d'un artefact sous les ordres de Lanmeur trouve-t-il bien son origine dans le Perceval du mythe arthurien, qui part à la recherche du Graal, ou est-ce que j'extrapole? ^^
Bonjour :) J'ai trouvé ma question ! (*petite victoire personnelle*)
Après avoir parlé d'inspiration et de top 20, une question peut-être encore plus difficile : y a-t-il un auteur (français ou non) avec qui vous aimeriez travailler sur un projet d'écriture (que ce soit un roman à 4 mains ou une adaptation BD) ? Et pourquoi ? (oui OK ça fait 2 questions ^^)
Je suis impatiente de lire le recueil de nouvelles sur Lanmeur car je trouve que vous excellez dans cette pratique
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