mercredi 6 novembre 2013

LA COMTESSE BATHORY de Patrick McSpare




Éditeur : Panini Books (6 Novembre 2013)

Collection : Eclipse

Broché : 400 pages

Prix éditeur : 15€00

couverture de Marc Simonetti




Présentation de l'éditeur:

Archiduché d’Autriche, octobre 1604. Issue d’une glorieuse lignée princière, Erzébeth Bathory, la belle veuve du comte Nadasdy régit d’une main de fer ses domaines. Après des années de silence, Cadevrius Lecorpus réapparaît. Il ramène avec lui Anna, une fascinante sorcière dont Erzébeth tombe follement amoureuse. La magie démoniaque de l’Obscurité s’abat bientôt sur la région et, jusqu’à la Cour de Vienne, on s’émeut de la disparition de nombreuses jeunes filles. Tandis que la comtesse s’abandonne aux terribles délices des rituels régénérateurs, cinq mercenaires d’élite sont chargés de confondre celle que l’on suspecte d’activités sataniques.



L'avis de Phooka:


Élisabeth Báthory (Erzsébet Báthory en hongrois, Alžbeta Bátoriová-Nádasdiová en slovaque), est une comtesse hongroise de la famille des Báthory, née le 7 août 15602 et morte le 21 août 1614. La légende a fait d'elle l'un des plus célèbres meurtriers de l’histoire hongroise et slovaque. Elle est souvent évoquée sous le sobriquet de « dame sanglante de Csejte (Čachtice) », du nom du château près de Trenčín (dans la Hongrie royale, aujourd’hui une partie de la Slovaquie), où elle vécut la plus grande partie de sa vie.

La dame sanglante, voilà, le décor est planté.

PatrickMcSpare nous fait découvrir dans ce roman le destin hors norme de cette comtesse, mais de son point de vue personnel. Loin, très très loin, des romans fantastiques classiques sur le thème du vampirisme (cette comtesse est aussi connue sous le nom de Comtesse Dracula), l'auteur nous fait découvrir cette héroïne si particulière "de l'intérieur". A travers ses doutes, ses questionnements, ses peurs, entre autre celle d'être damnée, nous découvrons cette femme sous un jour très différent et très subtil. Oui elle est un monstre assoiffé de sang, aimant faire souffrir ses victimes, mais elle n'est pas que ça. Derrière cet aspect de sa personne, on trouve une femme qui doute et qui souffre, une femme qui est aussi une patriote et qui est prête à tout pour défendre son pays. Sa peur panique de vieillir et de mourir, sa volonté de défendre sa lignée, nous ferait presque prendre pitié d'elle. Presque, seulement car les atrocités qu'elle commet, entre autres sur de pauvres paysannes de sa région, attirées au château pour gagner quelques sous en tant que servantes, nous fait vite oublier ce sentiment de pitié.

Patrick McSpare nous présente donc sa vision du personnage. Et là réside toute la subtilité de ce roman. Entre la réalité historique, qu'il domine parfaitement, et la fiction qui est d'un réalisme confondant, le lecteur ne sait plus où se situent les limites et se laisse embarquer dans le récit. Un récit parfaitement maîtrisé qui manipule le lecteur et le transporte dans cette période obscure de l'histoire dans laquelle le pire peut côtoyer le meilleur.

Mais la comtesse n'est pas le seul personnage du roman, loin de là. Elle est entourée de son garde du corps, Janos, un nain pas très futé mais dévoué et de Lecorpus, un "envoûteur", sorcier ou peut-être même Satan lui-même. Lecorpus qui sera celui qui la poussera à encore plus de frénésie et d'exagération. Là encore, une fois ma lecture finie, je suis allée fouiner pour démêler le faux du vrai, car tout est si bien ficelé qu'il est impossible de le savoir à la lecture du roman, à moins d'être un spécialiste de cette période de l'histoire.

Et puis, il y a "les chasseurs", ceux qui poursuivent la comtesse pour diverses raisons : par conviction, par  croyance religieuse ou pour l'amour de l'argent. Ceux là, dont on pourrait penser qu'ils sont la lumière dans cette ambiance si sombre, sont bien loin d'être les preux chevaliers si parfaits que l'on aurait attendu. Leurs raisons d'agir sont bien loin d'être idéales, et leurs façon de faire le sont encore moins ...

La plume et les connaissances historiques de l'auteur sont mises au service de ce roman vraiment atypique et prenant. On découvre avec plaisir un Patrick McSpare qui montre par ce roman qu'il est tout aussi capable d'enchanter ses lecteurs adultes que les plus jeunes (Les héritiers de l'aube et les Haut-conteurs: Les Haut-conteurs tome 1 Les Hauts Conteurs tome 2 : Roi Vampire , Les Hauts-Conteurs tome 3: Coeur de LuneLes Hauts-Conteurs tome 4 : Treize damnésLes Hauts-Conteurs tome 5 : La mort noire). Une petite mise en garde à propos des plus jeunes justement: si les précédents romans de l'auteurs leur étaient destinés, il est clair que ce n'est pas le cas de cette comtesse Bathory qui est à mettre dans des mains averties, sexe et sang y étant largement présent. Et petite précision ultime, ce roman est un "one-shot", ce qui lui rajoute encore un charme supplémentaire.

Bref, transformation réussie pour Patrick McSpare qui, grâce à sa passion pour l'histoire et à son talent de (haut) conteur, nous fait passer là un très agréable moment de lecture en compagnie de cette comtesse Bathory. Indéniablement un coup de cœur pour ce mois de novembre. Il sort aujourd'hui, vous savez ce qu'il vous reste à faire ...


Un dernier petit mot pour encenser la superbe couverture de Marc Simonetti, ce qui fait de ce livre un magnifique objet.


5 commentaires:

Mypianocanta a dit…

Je ne l'achèterai pas tout de suite mais je pense qu'il va rejoindre ma liste de Noël !
Merci pour cette belle chronique :)

Nessa a dit…

chronique en ligne chez moi aussi ;-)

Guenièvre a dit…

ça donne envie, merci de cette belle découverte... Voilà une nouvelle menace pour ma PAL! ;)

Flora a dit…

Danger, je me sens incroyablement attirée... C'est ma PAL qui va être contente, mais le personnage de Bathory m'a toujours fascinée, alors je pense que je vais céder ! Merci pour cette belle chronique !

Unknown a dit…

La comtesse Bathory ... Un personnage fascinant ! Très jolie couverture en effet !