Après le tome 2, déjà le 3 et nous ne sommes que le 4 janvier !
© Lelf
Salut aux lecteurs de Bookenstock !
Plutôt qu’une présentation soporifique étayée de vannes et de remerciements, je vous propose en exclu un extrait du Puits des mémoires tome 14 (si vous n’avez pas lu les 13 premiers, profitez-en : ils viennent de sortir dans une très belle édition collector reliée en cuir de buffle, enluminée à la feuille d’or, et intitulée : Gabriel Katz, œuvres essentielles).
Aux premiers jours de l’hiver, la ville scintillait sous la neige. Chaque maison, chaque échoppe, s’était parée d’une lampe à huile qui brûlerait jour et nuit, durant un mois. Une coquetterie qui coûtait cher, mais il n’était pas dans les habitudes du petit peuple de s’élever contre un décret royal. C’est du moins que ce que se répétait le brave poissonnier juché sur son échelle, tandis que sa femme lui passait la lampe à huile.
- J’ai toujours pas compris pourquoi on fait ça, grogna la poissonnière.
- Ordre de la reine ! C’est le mois de Gabrinelkaz.
- Ah.
La grosse femme hocha gravement la tête, puis se ravisa.
- Et c’est qui ? Un prince ?
- M’étonnerait. Avec un nom pareil… Gabrelnikatz, c’est un nom de nécromant.
- Ah.
L’échelle grinçait sous le poids du poissonnier, qui s’échinait à planter sa lampe dans la neige.
- Tu crois vraiment qu’on fêterait le mois d’un nécromant ?
- J’en sais rien, moi ! C’est peut-être un héros de guerre… Gabrikatznel, le fléau des barbares… Je vois bien un truc comme ça.
- Ah.
Agrippé à la gouttière, le poissonnier se mit sur la pointe des pieds. A l’idée de remplir cette fichue lampe tous les jours, il se mit à maudire la reine, son ascendance, sa descendance et jusqu’à son chien.
- Si tu veux mon avis, siffla la poissonnière, ce Gakrielbatz, c’est encore un arriviste qui a couché avec la reine.
- T’es folle ! Dis pas des trucs pareils !
A cet instant un barreau céda, puis un autre, et le poissonnier vint se briser le cou aux pieds de sa femme.
- Ben merde, il avait raison, fit-elle, impressionnée. C’est sûrement un nécromant.
(extrait du T14 : La malédiction du hareng, page 644)
Note de l’auteur : je n’ai couché avec personne pour arriver ici, hein. C’est juste de la fiction. Je compte sur vous pour me poser toutes les questions du monde, sauf celle-là.
Bises à tous, et bienvenue dans le mois de [censuré pour cause de nécromancie]
GK
Paikanne :
"la fantasy ne fait pas bon ménage avec les ténors de l’édition en France..."
Cela ne "risquerait-il" pas d'éventuellement changer étant donné le succès du genre, dans (presque) toutes les tranches d'âge ?
Bises à tous, et bienvenue dans le mois de [censuré pour cause de nécromancie]
GK
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Paikanne :
"la fantasy ne fait pas bon ménage avec les ténors de l’édition en France..."
Cela ne "risquerait-il" pas d'éventuellement changer étant donné le succès du genre, dans (presque) toutes les tranches d'âge ?
Gabriel :
Salut Paikanne,
Si j’étais un auteur anglais, je répondrais “fingers crossed” (qui je ne sais pas pourquoi, sonne carrément mieux que “je croise les doigts”). Peut-être que la fantasy deviendra de plus en plus fréquentable, assez pour sortir du tiroir à sous-genres dans lequel elle est enfermée. Pour ça, il faudra que les média généralistes acceptent enfin d’en parler ! Aujourd’hui la carrière d’un livre de fantasy se fait à 99% par le bouche à oreille, avec le net pour seul support. Comme si nos bouquins n’étaient destinés qu’à un public de niche... alors que le monde entier se jette sur Game of Thrones. Va comprendre.
Une nouvelle génération d’auteurs français (comme mon pote Olivier Péru, pour ne citer que lui) propose aujourd’hui des bouquins de qualité, adultes, aboutis, et accessibles au grand public. Il faut “juste” que passe enfin le message : non, la fantasy n’est pas réservée aux geeks, gamers, rôlistes, gothiques, métalleux, satanistes et fous de cosplay.
Je pense que Scrinéo est un très bon choix pour la Fantasy ! Du coup, grâce à ta trilogie, j'ai découvert Scrinéo, et maintenant j'adore cette maison d'édition ! Je les veux tous lol
Aimes-tu les jeux vidéos ?
Regardes-tu des séries ?
Quel est ton film préféré ?
Gabriel :
Malheureusement oui. Je suis un gamer invétéré, et c’est terriblement chronophage. Mais je suis en phase de sevrage !Malheureusement oui. J’adore les séries, j’en avale des tonnes, et c’est aussi chronophage.Euh... Je ne sais pas, j’en ai mille, des films préférés. Ca va de Mad Max (si, si, j’assume) à Un jour sans fin en passant par Juno, Usual suspects, les Liaisons dangereuses, 28 jours plus tard, l’Armée des morts, Shining, etc, etc.
Cerise timide :
Puisque qu'on parle des rencontres en dédicace et des discussions avec les auteurs, j'ai une question facile (enfin, classique, facile à poser, pas forcément facile d'y répondre^^)
Quelle est la question que vous regrettez qu'on ne vous pose pas, ou pas assez souvent?
Gabriel :
C’est justement celle-là ! La question que je voudrais qu’on me pose, c’est : qu’est-ce que vous voudriez qu’on vous pose comme question ?
En fait non. Je n’aime pas savoir à l’avance ce que les gens vont me demander (on me propose parfois de préparer mes propres questions, ce que je refuse catégoriquement pour m’éviter de mourir d’ennui). Que ce soit en interview ou juste en discutant avec des lecteurs, j’aime bien que les choses se fassent naturellement. C’est un échange !
Crunches :
Comment ça, pas bonbon ??????!!!! Ni même chocolat ?
(je reviendrais plus tard... faut d'abord que je me remette de cette révélation !!)
Gabriel :
Il y en a une qui commence à comprendre pourquoi elle n’aime pas mes bouquins ;-)
Pas bonbon. Pas le moins du monde. Même pas un peu. Chocolat, un petit peu plus, mais bon, à part Kinder country (que je suis seul à aimer) et le démon Nutella (qu’il soit maudit jusqu’à la millième génération), ça reste très anecdotique.
Petite note à l'intention de nos lecteurs :
Gabriel a répondu avec une extrême rapidité à vos multiples questions jusqu'à présent - et on l'en remercie vivement -
A partir de lundi c'est la reprise et il vous faudra sans doute être un peu plus patient pour avoir vos réponses"
Comme tu le sais je viens de commencer "La maîtresse de guerre" et je me régale. J'ai dépassé la moitié du roman et quelque chose me saute aux yeux. La plupart des personnages désagréables/méchants sont soit "obèses", ou "corpulents" ou ont "des bourrelets disgracieux". Est ce volontaire ? As tu un problème avec les kilos en trop ? :)
Gabriel :
Hello Phooka et... merci à toi aussi pour ton hospitalité ! (surtout maintenant que je sais qu’il y a du thé)
Je te rassure, je n’ai rien contre les bourrelets. La preuve, c’est que les méchants du Puits des mémoires sont plutôt... secs !
Alors c’est vrai qu’il y a dans la maîtresse de guerre quelques personnages bien grassouillets, et c’est normal ! On est au sommet de la haute société azmanienne, l’argent coule à flots, et les loukoums avec...
Méli-mélo de Charabistouilles / Gabriel :))
Bonjour Gabriel :) (quelle classe de pouvoir tutoyer un auteur :P)
Je suis en plein dans le premier tome du puits des mémoires, mais je n'attends pas de l'avir fini pour passer par ici, sinon on va me piquer mes idées de questions !
Je vais commencer par te lancer des fleurs, j'aime beaucoup ton style et ton histoire, et ton humour aussi, très présent dans cette ITV que je viens d'engloutir et dans certaines petites remarques de nos trois compères. Je ne saurais plus mentionner une phrase amusante, c'est dans le ton tout au long du roman, je souris en lisant tes phrases :) Et j'aime beaucoup entre dans la tête des personnages tour à tour, d'entendre ce qu'ils pensent d'eux, c'est vraiment bien maîtrisé.
Place aux question maintenant.
Wowowow. Ca c’est du mitraillage ! Je vais prendre une longue inspiration avant de répondre, moi.
Alors, tout d’abord salut Charabistouille (avec un nom comme ça, tu es de l’autre côté du Thalys, toi), et merci pour les fleurs ! On ne s’en lasse pas.
J'ai vu que tu avais quelques projets, mais reçois-tu aussi des propositions (d'autres auteurs [et d'ailleurs, ça te tenterait un livre à 4 mains ?] ou d'éditeurs) ? Y a-t-il un projet en cours pour publier tes romans en poche ? Parmi tes projets, as-tu des écrits commencés plus jeune sur lesquels tu voudrais revenir (dans l'hypothèse où tu as eu la vocation d'écrire très tôt) ?
Hmm... Ca sonne comme une proposition, ça. Tu as un livre à quatre mains à me proposer ? Jusqu’à maintenant je n’ai écrit à quatre mains que des scénarios, mais qui sait ?En y mettant aussi les pieds (beaucoup de gens écrivent avec les pieds), ça pourrait aller encore plus vite, mais j’ai peur que mon clavier soit trop petit.
Oui, Le Puits des mémoires sortira chez Pocket. Je n’ai pas encore la date exacte (peut-être fin 2014). Pour la Maîtresse de guerre, je ne sais pas encore – comme il n’est pas encore paru, c’est un peu tôt pour parler de sortie en poche...
J’ai effectivement commencé à écrire très tôt. Mais si tu jetais un œil sur les nouvelles que j’écrivais à 15 ans, je ne suis pas sûr que tu me poserais la question. C’était... comment dire... très très très mauvais. Mais j’ai une excuse : j’avais 15 ans.
Comment ton aventure a-t-elle débuté ? As-tu directement trouvé ta voie ?
C’est une très longue histoire. Une peu trop longue pour être racontée ici, disons pour faire court que j’ai eu plusieurs vies avant d’écrire. C’est au cours d’un déjeuner avec un ami qui travaillait dans l’édition que j’ai décidé de but en blanc de devenir nègre. Cette décision prise en 24 heures a changé ma vie, et je ne l’ai jamais regrettée... C’était pourtant le grand saut dans l’inconnu.
La publication chez Scrinéo s'est-faite facilement ? On ne t'a pas demandé de tout revoir/réécrire ? (et si tel avait été le cas, aurais-tu accepté de modifier de grosses parties de tes idées en contrepartie de la publication de ton roman ?) Est-ce que ça a été dur au début (refus, etc.) ?
Tout s’est passé comme sur des roulettes avec Scrinéo, dès notre premier rendez-vous. Une rencontre auteur/éditeur, c’est une alchimie qui se fait ou pas, en l’occurrence le courant est passé direct. Et non, je n’ai pas eu à retravailler mon livre... Pour tout dire, je ne pense pas que j'aurais accepté de le modifier en profondeur, ou alors il aurait fallu que dix éditeurs me disent “non merci, c’est naze, on n’en veut pas”. J’ai tendance à penser que soit ton bouquin plaît, et c’est super, soit il ne plaît pas, et il vaut mieux en écrire un autre. Tout refondre, c’est la meilleure façon de refaire la même chose... en moins bien.
Tout ça m’amène à ta dernière question : non, ça n’a pas été dur au début ! Au contraire, ça a été motivant, exaltant, excitant et j’en passe. J’ai eu de la chance...
J'ai pas aimé UN de vos livres. Pas tous. Les autres, je n'ai pas encore eu l'occasion d'en ouvrir. Alors je ne vais pas généraliser "J'aime pas les romans de Gabriel Katz" et ne plus jamais en ouvrir. Je passerai à côté de ce fameux romans écrit à en commençant par le chapitre 17 et qui me sera dédicacé. Ce serait idiot, avouez-le !
J’avoue.
Les Kinder Country sont trop bons !!! Comment des gens ne peuvent-ils pas aimer ce chocolat mélangé à des céréales ???
Ouf ! Tout n'est pas perdu !! Peut-être que je vais aimer Le Puits de Mémoire !!! D'ailleurs, est ce que tu sais combien de tomes comptera cette série ?
J’avoue.
Les Kinder Country sont trop bons !!! Comment des gens ne peuvent-ils pas aimer ce chocolat mélangé à des céréales ???
Ouf ! Tout n'est pas perdu !! Peut-être que je vais aimer Le Puits de Mémoire !!! D'ailleurs, est ce que tu sais combien de tomes comptera cette série ?
Gabriel :
Cool ! On se rejoint sur un point – et pas le moins calorique. Comme quoi 1) il y a de l’espoir 2) tout est possible 3) les gens qui n’aiment pas Kinder country n’ont rien compris à la vie.
Cela étant, la trilogie du Puits des mémoires est écrite, bouclée, terminée. Comme je le disais quelque part (je ne sais plus où, c’est qu’on cause, on cause...) ça ne veut pas dire qu’on n’en entendra plus jamais parler. Mais si les personnages reprennent du service, ce sera dans un autre cycle, peut-être sous d’autres horizons.A dire vrai, la tentation était grande de prolonger la série à l’infini – comme dans une série télé, c’est sympa de retrouver ses héros pour la suite de la suite de la suite. Mais je pense qu’au tome 12, la question “mais qui sont-ils vraiment ?” aurait commencé à lasser le lecteur.
Imbroglio de Dup / Gabriel
Moi je vais revenir sur ce travail de nègre. On t'a demandé il me semble si tu étais allé aux dédicaces des livres que tu avais écrit pour d'autres. Ma question est un poil à côté : les auteurs qui n'ont pas écrit mais juste signé ton boulot ont vraiment le culot d'aller dédicacer ???
Ben oui... et c’est normal ! Ce n’est pas une question de culot, une fois un bouquin sorti, l’auteur doit jouer le jeu... Ce sont des gens connus, ils font des télés, des radios, des salons (d’ailleurs s’ils n’étaient pas connus, aucun éditeur n’irait embaucher un mercenaire pour écrire leur livre). Personne ne comprendrait qu’ils refusent de faire leur promo.
L' éditeur qui te demande de faire le nègre pour le compte d'untel te donne des directives? une trame ? Comment cela se passe ? Tu as travaillé pour beaucoup d'auteurs mais est-ce toujours avec le même éditeur ? Comment se fait-on "connaître" en tant que nègre par les éditeurs ?
Houla... Si je me lance là dedans, on n’en sortira pas ! C’est un vaste sujet, qu’on ne va pas pouvoir aborder ici à moins de transformer cette interview en reportage... M6 présente : les dessous de la négritude. Croustillant hein ? Mais non.
En deux mots, un projet de négritude ne ressemble jamais à un autre. Parfois on bosse main dans la main avec l’auteur, parfois en flux tendu avec l’éditeur, parfois avec personne... Et pour se faire un nom, c’est comme un auteur de fantasy en France : ça marche au bouche-à-oreille.
D'un point de vue purement financier, quel plan est le meilleur ?
La négritude est un métier. Ca nourrit, ça paie les factures, même si ce n’est pas franchement le meilleur moyen de rouler en Porsche. L’écriture, c’est autre chose. A moins de faire partie d’un minuscule peloton de tête, il est assez rare qu’un écrivain puisse vivre confortablement de ses livres.
J'ai beaucoup de respect pour les auteurs mais très peu pour ceux qui "trichent" et c'est comme ça que je le ressens. Du coup, je suis contente que tu ne livres pas de noms. Plus jeune j'ai été fan de PL Sulitzer ( oui, bon ), jusqu'au jour où j'ai appris qu'il avait recours à des nègres... si tu me dis que tu en faisais partie, peut-être que la donne changerait !?!
Bah. En prenant du recul, ce qui compte, c’est la satisfaction du lecteur, et le plaisir qu’il prend à lire un bouquin. Que ce soit l’auteur ou un mec dans l’ombre qui l’a écrit, quelle importance ? Ce n’est pas du vol, c’est un contrat accepté par les deux parties. Tout le monde sait aujourd’hui (ou pas) qu’Alexandre Dumas n’a pas écrit la moitié de son œuvre, et pourtant on a toujours autant de plaisir à le lire. Personne ne sait vraiment qui a écrit les Trois mousquetaires, lui ou son nègre, et on s’en fout un peu, l’œuvre existe par elle-même. Imagine, si on apprenait que Vinci n’a pas peint la Joconde ; les touristes se presseraient toujours (et même plus) comme des sardines pour la prendre en photo.
Brouillamini de Cerise timide / Gabriel :
(from Dup : je vais bientôt être à court de synonymes :P)
Oh, moi je n'en reviens pas de toute cette histoire de nègre!
Tu verras, on s’habitue.
Par exemple, lorsqu'un auteur décide d'avoir recours à un nègre (c'est lui qui décide d'ailleurs, ou c'est parce que son éditeur trouve qu'il n'est pas assez productif?) est-ce que par la suite il a recours toujours au même?
Il arrive qu’un auteur contacte directement un nègre, parce qu’il veut publier un livre et n’a pas 1) le temps 2) l’inspiration 3) la technique 4) ou parce qu’il a piscine. Ca arrive principalement quand quelqu’un veut raconter quelque chose de sensationnel (comme sa vie, par exemple, ou celle de sa tante Berthe, ou son programme politique pour devenir Président). N’ayant jamais écrit une ligne, ils ont du mal à pondre un livre tout seuls, même si c’est très cool d’en parler chez Ardisson après.
Mais le plus souvent, ce sont les éditeurs qui font appel à un mercenaire, soit pour réécrire un livre qui les intéresse mais qui est écrit avec les pieds, soit pour écrire un livre tout court. Généralement on reprend le même – mine de rien c’est difficile d’écrire “à la façon de”, ça demande une certaine habitude – mais un même auteur peut très bien avoir plusieurs nègres...
Parce que s'il change en plus... Je veux dire, le lecteur finit par faire confiance à un nom, et par se procurer les livres parce qu'il a prit confiance dans un style par exemple, du coup, c'est un peu de l'arnaque non, si tout n'est qu'illusion..?
Comme je le disais à Dup un peu plus haut, ce n’est pas important, au fond. Ce qui compte, c’est que tu prennes du plaisir à lire ton livre, peu importe qui tient la plume. Je reprends l’exemple de Dumas (qui ne me contredira pas, à moins d’une invasion de zombies) : on a beau savoir qu’une bonne partie de ses livres ont été écrits par d’autres, c’est indétectable à la lecture ! 180 ans après la sortie du livre, ce qui reste, c’est encore le livre. Même si c’était sa concierge qui l’avait l’avait écrit, il n’en serait pas moins bon...
D’ailleurs imagine : si la concierge était allée voir un éditeur avec le manuscrit des Trois mousquetaires, n’étant pas Dumas, elle n’aurait sans doute pas été publiée, et il n’y aurait jamais eu de Trois mousquetaires.
Et puis quelle blague si certains de ces auteurs qui ont recours à des nègres sont ensuite décortiqué en classe de littérature; vous imaginez? "Oui, m'voyez, untel à écrit ceci, et cela fait directement référence à tel évènement de sa vie, m'voyez..." ou pas...Quelle blague. (Oui, moi j'ouvre deux débats, celui de la négritude et celui des analyses littéraire stérile parce que trop poussées. Je suis comme ça.)
Ah, les explications de texte... Nègre ou pas nègre, voilà un truc qui m’a toujours fait marrer.
Je n’ai jamais compris pourquoi à l’école (et en prépa, et en fac, et partout), on part du principe que chaque virgule est pensée, réfléchie, pesée et soupesée par l’auteur. Et on analyse, et on décortique, et pourquoi l’auteur a utilisé tel mot plutôt qu’un autre, et pourquoi il dit charriot plutôt que charrette, ou carriole, ou voiture, ou attelage... Hein, pourquoi ? Eh ben c’est très simple ! Parce que dans charriot, il y a “rio”, or il ne buvait que de l’eau minérale ! (qui s’appelerio Quézac). C’est donc un message pour dénoncer les abus de l’alcool.
Si un jour on se met à enseigner la fantasy à l’école, on dira que page 363 du tome 2 du Puits des mémoires, l’auteur commence son chapitre par “Le soleil déclinait”. Vous croyez que c’est pour rien qu’il utilise le mot décliner ? Mais bien-sûr que non ! C’est parce qu’à l’époque (en 2013, c’était avant votre naissance, les enfants), le monde était en crise. Si, si. “Le soleil déclinait” n’est ni plus ni moins qu’une métaphore du système capitaliste, boursier et bancaire ! D’ailleurs c’est bien simple : sur 3 tomes de 400 pages, chaque mot est une métaphore. C’est normal, les écrivains sont des gens compliqués.
Et s’il y a un jour une invasion de zombies, j’irai moi-même demander à Zola s’il a vraiment soupesé chaque virgule de chacun des 20 tomes des Rougon-Macquart pour nous faire passer plein de messages subliminaux. Et si oui, je lui mets ma main dans la gueule ;-)
Tout cela me perturbe, je suis perdue... ^^
Oublie. Lis les livres comme ils viennent, tout ça c’est de la tambouille éditoriale. Quand tu conduis ta voiture, tu ne te demandes pas d’où vient le caoutchouc qui a servi à faire les pneus...
Parce que s'il change en plus... Je veux dire, le lecteur finit par faire confiance à un nom, et par se procurer les livres parce qu'il a prit confiance dans un style par exemple, du coup, c'est un peu de l'arnaque non, si tout n'est qu'illusion..?
Comme je le disais à Dup un peu plus haut, ce n’est pas important, au fond. Ce qui compte, c’est que tu prennes du plaisir à lire ton livre, peu importe qui tient la plume. Je reprends l’exemple de Dumas (qui ne me contredira pas, à moins d’une invasion de zombies) : on a beau savoir qu’une bonne partie de ses livres ont été écrits par d’autres, c’est indétectable à la lecture ! 180 ans après la sortie du livre, ce qui reste, c’est encore le livre. Même si c’était sa concierge qui l’avait l’avait écrit, il n’en serait pas moins bon...
D’ailleurs imagine : si la concierge était allée voir un éditeur avec le manuscrit des Trois mousquetaires, n’étant pas Dumas, elle n’aurait sans doute pas été publiée, et il n’y aurait jamais eu de Trois mousquetaires.
Et puis quelle blague si certains de ces auteurs qui ont recours à des nègres sont ensuite décortiqué en classe de littérature; vous imaginez? "Oui, m'voyez, untel à écrit ceci, et cela fait directement référence à tel évènement de sa vie, m'voyez..." ou pas...Quelle blague. (Oui, moi j'ouvre deux débats, celui de la négritude et celui des analyses littéraire stérile parce que trop poussées. Je suis comme ça.)
Ah, les explications de texte... Nègre ou pas nègre, voilà un truc qui m’a toujours fait marrer.
Je n’ai jamais compris pourquoi à l’école (et en prépa, et en fac, et partout), on part du principe que chaque virgule est pensée, réfléchie, pesée et soupesée par l’auteur. Et on analyse, et on décortique, et pourquoi l’auteur a utilisé tel mot plutôt qu’un autre, et pourquoi il dit charriot plutôt que charrette, ou carriole, ou voiture, ou attelage... Hein, pourquoi ? Eh ben c’est très simple ! Parce que dans charriot, il y a “rio”, or il ne buvait que de l’eau minérale ! (qui s’appelerio Quézac). C’est donc un message pour dénoncer les abus de l’alcool.
Si un jour on se met à enseigner la fantasy à l’école, on dira que page 363 du tome 2 du Puits des mémoires, l’auteur commence son chapitre par “Le soleil déclinait”. Vous croyez que c’est pour rien qu’il utilise le mot décliner ? Mais bien-sûr que non ! C’est parce qu’à l’époque (en 2013, c’était avant votre naissance, les enfants), le monde était en crise. Si, si. “Le soleil déclinait” n’est ni plus ni moins qu’une métaphore du système capitaliste, boursier et bancaire ! D’ailleurs c’est bien simple : sur 3 tomes de 400 pages, chaque mot est une métaphore. C’est normal, les écrivains sont des gens compliqués.
Et s’il y a un jour une invasion de zombies, j’irai moi-même demander à Zola s’il a vraiment soupesé chaque virgule de chacun des 20 tomes des Rougon-Macquart pour nous faire passer plein de messages subliminaux. Et si oui, je lui mets ma main dans la gueule ;-)
Tout cela me perturbe, je suis perdue... ^^
Oublie. Lis les livres comme ils viennent, tout ça c’est de la tambouille éditoriale. Quand tu conduis ta voiture, tu ne te demandes pas d’où vient le caoutchouc qui a servi à faire les pneus...
14 commentaires:
Moi j'ai adoré la maitresse de Guerre de cet auteur!!!!
Bonjour Gabriel
Comme tu le sais je viens de commencer "La maîtresse de guerre" et je me régale. J'ai dépassé la moitié du roman et quelque chose me saute aux yeux. La plupart des personnages désagréables/méchants sont soit "obèses", ou "corpulents" ou ont "des bourrelets disgracieux". Est ce volontaire ? As tu un problème avec les kilos en trop ? :)
Bonjour Gabriel :) (quelle classe de pouvoir tutoyer un auteur :P)
Je suis en plein dans le premier tome du puits des mémoires, mais je n'attends pas de l'avir fini pour passer par ici, sinon on va me piquer mes idées de questions !
Je vais commencer par te lancer des fleurs, j'aime beaucoup ton style et ton histoire, et ton humour aussi, très présent dans cette ITV que je viens d'engloutir et dans certaines petites remarques de nos trois compères. Je ne saurais plus mentionner une phrase amusante, c'est dans le ton tout au long du roman, je souris en lisant tes phrases :) Et j'aime beaucoup entre dans la tête des personnages tour à tour, d'entendre ce qu'ils pensent d'eux, c'est vraiment bien maîtrisé.
Place aux question maintenant.
J'ai vu que tu avais quelques projets, mais reçois-tu aussi des propositions (d'autres auteurs [et d'ailleurs, ça te tenterait un livre à 4 mains ?] ou d'éditeurs) ? Y a-t-il un projet en cours pour publier tes romans en poche ? Parmi tes projets, as-tu des écrits commencés plus jeune sur lesquels tu voudrais revenir (dans l'hypothèse où tu as eu la vocation d'écrire très tôt) ?
Comment ton aventure a-t-elle débuté ? As-tu directement trouvé ta voie ? La publication chez Scrinéo s'est-faite facilement ? On ne t'a pas demandé de tout revoir/réécrire ? (et si tel avait été le cas, aurais-tu accepté de modifier de grosses parties de tes idées en contrepartie de la publication de ton roman ?) Est-ce que ça a été dur au début (refus, etc.) ?
J'ai pas aimé UN de vos livres. Pas tous. Les autres, je n'ai pas encore eu l'occasion d'en ouvrir. Alors je ne vais pas généraliser "J'aime pas les romans de Gabriel Katz" et ne plus jamais en ouvrir. Je passerai à côté de ce fameux romans écrit à en commençant par le chapitre 17 et qui me sera dédicacé. Ce serait idiot, avouez-le !
Les Kinder Country sont trop bons !!! Comment des gens ne peuvent-ils pas aimer ce chocolat mélangé à des céréales ???
Ouf ! Tout n'est pas perdu !! Peut-être que je vais aimer Le Puits de Mémoire !!! D'ailleurs, est ce que tu sais combien de tomes comptera cette série ?
Sacré Crunches, l'abus de confiserie est nocif pour la santé apparemment : une trilogie, c'est trois tomes :))
Moi je vais revenir sur ce travail de nègre. On t'a demandé il me semble si tu étais allé aux dédicaces des livres que tu avais écrit pour d'autres. Ma question est un poil à côté : les auteurs qui n'ont pas écrit mais juste signé ton boulot ont vraiment le culot d'aller dédicacer ???
L' éditeur qui te demande de faire le nègre pour le compte d'untel te donne des directives? une trame ? Comment cela se passe ? Tu as travaillé pour beaucoup d'auteurs mais est-ce toujours avec le même éditeur ? Comment se fait-on "connaître" en tant que nègre par les éditeurs ?
D'un point de vue purement financier, quel plan est le meilleur ?
J'ai beaucoup de respect pour les auteurs mais très peu pour ceux qui "trichent" et c'est comme ça que je le ressens. Du coup, je suis contente que tu ne livres pas de noms. Plus jeune j'ai été fan de PL Sulitzer ( oui, bon ), jusqu'au jour où j'ai appris qu'il avait recours à des nègres... si tu me dis que tu en faisais partie, peut-être que la donne changerait !?!
Merci Gabriel pour cet éclairage de la négritude. Il adoucit fortement mon opinion !
Oh, moi je n'en reviens pas de toute cette histoire de nègre!
Par exemple, lorsqu'un auteur décide d'avoir recours à un nègre (c'est lui qui décide d'ailleurs, ou c'est parce que son éditeur trouve qu'il n'est pas assez productif?) est-ce que par la suite il a recours toujours au même? Parce que s'il change en plus... Je veux dire, le lecteur finit par faire confiance à un nom, et par se procurer les livres parce qu'il a prit confiance dans un style par exemple, du coup, c'est un peu de l'arnaque non, si tout n'est qu'illusion..? Et puis quelle blague si certains de ces auteurs qui ont recours à des nègres sont ensuite décortiqué en classe de littérature; vous imaginez? "Oui, m'voyez, untel à écrit ceci, et cela fait directement référence à tel évènement de sa vie, m'voyez..." ou pas...Quelle blague. (Oui, moi j'ouvre deux débats, celui de la négritude et celui des analyses littéraire stérile parce que trop poussées. Je suis comme ça.)
Tout cela me perturbe, je suis perdue... ^^
Si j'ai bien compris, tu n'es pas totalement manchot avec un crayon de bois dans la main... peux-tu nous esquisser une tite carte de ton monde ? Sinon tu embauches Olivier Péru, je suis sûre qu'il serait partant pour nous offrir ça !
J'imagine bien sûr l'exclusivité, le rush de la blogosphère sur Bookenstock, la haine de Scrinéo qui n'y a pas pensé plus tôt, le gros délire quoi =D
Ouiiiiiii \0/ !!!! (je fais la foule en délire)(hum, pardon)(je commence le T1 de la trilogie tout bientôt et je reviens faire une intervention plus réfléchie)(mais là je ne peux pas, j'ai poney)
Ah ah, quelle réponse : on ne se demande pas d'où vient le caoutchouc qui sert à faire les pneus, c'est vrai... Sauf si on souhaite devenir concessionnaire auto peut-être? (Ou pour quitter là la métaphore, si j'insiste autant c'est aussi un peu parce que je voudrais un jour pouvoir travailler dans l'édition^^)
Donc Gabriel tu es mercenaire! Waouhhh! T'as plein de cicatrice? Une mitraillette? Mieux, une hache?
Attention voici la question sérieuse : d'où vient ce nom de plume ? (si ça a été déjà demandé je sors ma carte poisson rouge et je file dans la mare d'à côté sans passé par la case départ).
Quel débat intéressant ; je suis pile poil en train de parler de "la négritude" en classe et voici que je trouve de quoi alimenter la réflexion [et pas de souci : je rends à César... pardon, à Gabriel, ce qui appartient à Gabriel ; j'ai parlé de cette interview pas plus tard que ce matin].
Petite précision : la fantasy est enseignée à l'école ; "pire" : elle fait partie des "propositions" de lecture depuis déjà quelques années [depuis que je m'y suis lancée, en fait ;-)]
die Katze ?
Ouiii! voilà une idée qu'elle est bonne! (Et après ça, Bookenstock président!).
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