vendredi 17 janvier 2014

LA MAÎTRESSE DE GUERRE de Gabriel Katz (Phooka)





Editions Scrinéo
446 pages
16,90 euros


Présentation de l'éditeur:

Fille d’un maître d’armes, Kaelyn rêve de reprendre le flambeau paternel, tandis que les autres filles de son âge rêvent d’un beau mariage. Elle a le talent, l’instinct, la volonté. Elle ne demande qu’à apprendre. Mais cela ne suffit pas : c’est un monde dur, un monde d’hommes, où la place d’une femme est auprès de son mari, de ses enfants, de ses casseroles. 
Il va falloir lutter. 
Elle s’engage donc dans cette grande armée qui recrute partout des volontaires pour aller se battre au bout du monde. Des milliers de soldats partis « libérer » le lointain sultanat d’Azman, plaque tournante de l’esclavage, terre barbare où règnent les cannibales. Dans la violence de la guerre, elle veut acquérir seule ce que personne n’a voulu lui enseigner. 
Mais le grand sud, plongé dans le chaos de l’invasion, va bouleverser son destin bien au-delà de ses attentes…




L'avis de Phooka:



Je sens que je vais une fois de plus vous pondre une chronique zarbi, mais vous en avez l'habitude !

Je m'explique ...

Ce roman est indéniablement un coup de cœur pour moi. Je l'ai dévoré en un rien de temps, lorsque j'étais plongée dedans la maison aurait pu s'écrouler, j'avais bien du mal à le reposer et si j'avais pu je l'aurais lu d'une traite.

Alors me direz-vous, il est où le zarbi là-dedans ?

Et bien il est dans le fait que, lorsque j'ai commencé à me demander à ce que j'allais vous dire dans ma chronique, je ne lui ai trouvé quasiment que des défauts. Si,si, c'en est vraiment troublant et pourtant je maintiens que ce livre sera dans ma liste de coup de coeurs de ce mois-ci.

Quels défauts alors? Deux gros à mon sens:

Le principal est sans doute la trame du récit elle-même. Une histoire banale, cousue de fil blanc et totalement prévisible. Les relations entre Hadrian/Kaelyn/Fenia sont totalement attendues. Ce qui pourrait passer (et encore) dans un roman jeunesse, est totalement hors de propos dans un roman adulte.

Le second tient dans les héros eux-mêmes, qui manquent de profondeur et qui ne semblent intéressés que par leur propre sauvegarde, ne pensant pas un seul instant aux soldats qui vont mourir à cause d'eux que ce soit d'un bord ou de l'autre. Evidemment en temps de guerre, si on est un chef de guerre, on envoie toujours des soldats au casse-pipe, mais là, leurs stratagèmes vont envoyer à une mort certaine des soldats avec qui ils étaient proches et tout ça sans même la moindre hésitation (sauf en ce qui concerne Vales). Je ne veux pas en dire trop sur ce passage pour ne pas spoiler mais ceux qui ont lu le roman comprendront.

Mais vous savez quoi? On s'en fout ! C'est dingue ça ! Le talent incroyable de l'auteur, Gabriel Katz, nous fait oublier ce qui précède. Il doit être magicien ou illusionniste ou un bonimenteur de première, sinon je ne vois pas. En fait, je crois surtout qu'il est un conteur né. Il raconte si bien les histoires, sa plume est tellement prenante et surprenante, que le lecteur se laisse emporter sur la vague et surfe avec lui dans cette incroyable épopée de Kaelyn, la maîtresse de guerre. On la suit, on vit ses aventures, on aime et on déteste Hadrian (pour ma part je l'ai surtout détesté mais bon ...), bref on est piégé, ferré et tout le reste ne compte pas. Il faut reconnaître quand même que malgré la prévisibilité des relations entre les différents protagonistes, il y a quand même de jolies trouvailles qui redonnent du sel au récit et le relance dans de nouvelles directions. Le tout donne un roman très addictif que le lecteur lit avec énormément de plaisir.

Moi je me dis que si Gabriel Katz continue sur sa lancée en fantasy, vu son don de conteur, on va sans doute avoir de très très belles surprises. Il faudrait juste corser un peu le scénario et pour un maître de jeu, ça doit pouvoir se faire, non ? ;)

En attendant, je ne peux que vous conseiller cette maîtresse de guerre, vous allez en voir de toutes les couleurs avec elle, vous allez en oublier votre train-train quotidien et si elle n'est pas exempte de défaut, elle n'en est que plus belle. N'hésitez plus et jetez-vous dessus !


Lire aussi la chronique de Dup et les interview fascinantes de Gabriel Katz pour son "Mois de":

2 commentaires:

Snow a dit…

ah mais en fait je me retrouve dans ta chronique!
les moments prévisibles ont failli me faire lacher quand même!

Phooka a dit…

Oui je comprends ça!