La première partie se trouve ICI
****************************************
Sia :
Bonjour Clément ! Pour ma part j'ai acheté (et fait dédicacer) Chaos à sa sortie, sur le salon du livre de Paris (et toujours pas lu, shame on me) mais je me suis entre-temps régalée avec Passé déterré. Es-tu un grand fan de films et récits d'horreurs ?
Moi pas, donc je dois dire que j'ai été littéralement terrifiée par l'intrigue de ce roman(mais j'ai adoré ça).
(Pour être tout à fait honnête, je dois quand même avouer que je ne l'ai jamais lu le soir dans mon lit !)
Clément :
Bonjour Sia,
Alors d'abord, ça n'est pas très grave de ne pas avoir lu Chaos : aux 10 commandements du lecteur selon Daniel Pennac, on pourrait en ajouter un onzième qui serait "Le droit de commencer un livre quand on veut" :)
Je suis ravi que Passé déterré t'ait plu, c'était un exercice d'écriture particulier au regard de la thématique très lourde du bouquin. Côté films d'horreur, je n'en ai pas vu énormément, mais certains m'ont marqué et j'imagine que cela a une influence sur l'écriture d'une manière ou d'une autre. Il y a l'inévitable - et indétrônable - Shining de Kubrick (cette horreur indicible qui se faufile dans l'hôtel, ces espaces beaucoup trop grands que les personnages ne peuvent pas s'approprier...). Il y a aussi Ca (les terreurs d'enfants, le détournement de symboles comme le clown qui deviennent horrifiques...).
Autrement, je ne sais pas si ça rentre dans ta définition du "film d'horreur", mais certaines oeuvres qui distillent énormément de tension et de nervosité m'ont aussi beaucoup plu. Je pense par exemple à "Rosemary's baby" de Polanski qui, sans être terrifiant, nous interroge justement sur notre rapport à l'horreur (qu'est-ce qui fait peur ? Le rêve étrange de Mia Farrow, l'expression de son visage quand elle voit son enfant...). Je pense aussi à des films comme Mulholland Drive de Lynch où l'on perd complètement ses repères de spectateur, où l'on ne discerne absolument plus le vrai et le faux (et la scène finale bon sang...). The Jacket, un film avec Adrian Brody, m'avait aussi bien intéressé, pour le rapport au temps qui est, je trouve, très bien exploité.
Au-dessus de tout, et je pense qu'on sera sans doute d'accord, je laisserais quand même Pyschose. :) Il y a tout : le huis-clos, la folie, la mort surprise d'une star de l'écran, le rapport filial...
Ramettes :
Bonjour
J'ai un peu mal à la tête en ce moment. Dois-je consulter un docteur? Je trouve terrifiant cette histoire de contamination dans des lieux aussi fréquentés. Littérairement c'est très intéressant que tu aies choisi le métro. Ces voyageurs qui sortent de là en étant "autre" image de la renaissance. Comment a germée cette idée ?
Clément :
Bonjour,
Eh bien s'il s'agit de la maladie de l'oubli, il est déjà trop tard. Si vous consultez, vous risquez juste de la refiler au médecin, ce qui ne serait pas cool :) La bonne nouvelle : vous pouvez profiter pleinement du temps qui reste ! Plus sérieusement, l'idée de ce virus qui provoque un Alzheimer accéléré à grande échelle m'est venue quand j'étais dans la presse. J'ai eu l'occasion de visiter un centre d'accueil pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer et de troubles apparentés, et il est terrible de constater que certaines peuvent avoir une discussion normale et, la minute suivante, ne plus reconnaître leurs proches. La douleur de celui ou celle qui reste est quelque chose que j'ai eu envie de traiter dans Chaos.
L'autre chose qui m'a inspiré, c'est la crise de la grippe H1N1. Toujours quand j'étais journaliste, j'ai assisté à une ruée sur les centres de vaccination. C'était hallucinant cette peur subite. Je me souviens que certaines personnes étaient prêtes à faire la queue toute la journée pour recevoir le vaccin. Ce n'est pas une critique bien entendu : si vous avez un enfant, un proche fragile, évidemment, vous faites ce qui vous semble logique pour le protéger. Mais socialement, ça crée une véritable psychose, qu'il était intéressant d'exploiter dans un bouquin.
May :
Je te découvre avec Olangar (je suis dans le deuxième tome et j'aime beaucoup !) et après avoir lu ta présentation je comprends mieux tous ces passages en italique hihi
En tout cas dès les premières pages d'Olangar, je me suis demandée : es-tu un joueur de Warcraft ?
Et du coup vu que je suis dans le tome 2, il est peut-être mieux que je le termine avant de lire ta nouvelle ?
Clément :
Bonjour.
Alors je réponds à l'envers :) Non, il n'est pas nécessaire de terminer le tome 2 avant de lire la nouvelle, elle ne spoile rien, c'est promis. Et est-ce que je suis un joueur de Warcraft, oui ! Mais uniquement pour le 2, celui qu'on installait sur nos vieux windows 95, dans lequel on prenait les commandes de l'Alliance ou de la Horde. Celui-là, je l'ai fait et refait à l'époque... Mon frangin a bien essayé de me mettre à WoW, mais je n'ai jamais été addict. En revanche, il est clair que l'univers très riche de Warcraft a été une belle source d'inspiration pour Olangar !
XL :
bonjour,
Les mystères de l'Ouest peut être...? (les points de suspension sont contagieux, il y aurait un prochain sujet à trouver...)
quelques scènes sont mythiques, l'attaque du train, mais aussi la découverte de la cité de fer, j'ai été transportée, c'est tellement lyrique
Bans et barricades, le titre m'avait perturbée et il continue, pour le second terme j'ai compris en lisant mais le premier, je suis une triple nouille sans doute, et je répondrai mais oui bien sûr !
d'ailleurs en parlant des nains, j'y vois un côté hugolien prononcé ou ce n'est que fortuit ?
Clément :
Bonjour !
Alors déjà, je ne me permettrais jamais de traiter qui que ce soit de triple nouille... en tous les cas pas sur ce forum ;) Le titre "Bans et Barricades", pour être franc, est de mon éditeur. Le terme "barricades", naturellement, évoque le combat mené par les Nains, mais aussi cette barrière idéologique qu'ils élèvent contre ceux qui les exploitent.
Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a un côté hugolien dans ce roman, ce serait un peu prétentieux quand même ! Mais les Nains sont bien l'incarnation des "sans-grade", des "damnés de la terre" qui triment et qui reçoivent à peine quelques miettes de ce qu'ils produisent. Eux qui vendent leurs bras ne peuvent se défendre que grâce à leur force collective. Ils se rapprochent un peu, pour moi, des ouvriers du 19ème siècle... mais aussi de ceux du 20ème et du 21ème d'ailleurs : après tout, l'ouvrier exploité existe encore de nos jours, en France et ailleurs (qui fabrique nos godasses, nos vêtements et nos Iphones ?).
Le terme "Bans", quant-à-lui, désigne pour moi la réalité sociale de mes personnages. Tous, à leur manière, sont des exclus, qui ont été "mis au ban" de la société dans laquelle ils vivent ou qui s'en éloignent de manière significative d'une façon ou d'une autre. Torgend et Ergan parce qu'ils sont bannis de leur peuple respectif. Baldek parce qu'il a choisi d'être dans le camp de ceux qui résistent à l'ordre établi. Et Evyna parce qu'elle dépasse sa condition et bouscule les codes habituels de son rang pour trouver l'assassin de son frère.
Régina Falange :
Bonjour Clément.
Si j'ai bien compris, tu étais Journaliste avant? Des anecdotes de ce métier à partager avec nous? Quand as-tu décidé de te lancer dans l'écriture, avec projet d'être publié? On ne peut plus passer à côtés des gros soucis de rémunérations des auteurs, arrives-tu à vivre de ta passion? Fais-tu partis des auteurs devant (ou voulant) avoir plusieurs métiers?
Clément :
Bonjour.Alors oui, j'ai été journaliste pendant deux ans, mais oubliez vite l'image du reporter tout terrain ou de l'investigateur chevronné : moi, je bossais dans une petite rédaction de l'Isère pour un journal local. Mon boulot consistait à couvrir l'actualité... bah, du conseil municipal, du club de rugby et des associations locales. Il y avait un côté passionnant malgré tout : ce métier donne l'occasion de rencontrer énormément de personnes intéressantes, que la presse locale est bien souvent seule à valoriser. Pour autant, il y avait – évidemment – les (très) mauvais côtés, en particulier l'inévitable collusion dégueulasse entre publicité et information, et le manque de personnel et de temps.Et non, malheureusement et comme beaucoup d'autres, je suis très loin de vivre de ma plume. Je travaille à côté (à présent dans le secteur du référencement web, à Lyon). Si la chose était possible, je crois que j'aimerais écrire uniquement... mais bon, c'est un doux rêve :) Pour l'heure, l'écriture, c'est le soir et les week-ends.Dans cette situation, j'ai de la chance cependant : ma compagne travaille dans le secteur de l'enseignement et de la recherche. Elle est très près de son ordinateur et je ne culpabilise donc pas trop à être devant le mien. Pendant que je façonne Olangar, elle réfléchit au traitement des conflits environnementaux devant la Cour internationale de Justice. Nos soirées et nos samedis-dimanches sont souvent très studieux. ;)
Dup :
Bonsoir Clément,
Ta réponse à Ramettes m'interpelle grandement ! Moi qui avais lu trop rapidement le pitch de Chaos, j'avais classé ces livres dans la vague zombies, oup's ! Du coup ça m'intéresse beaucoup plus. Une épidémie d'Alzheimer c'est carrément plus terrifiant et plus intéressant surtout. Tu traites ça comme une pandémie ? As-tu lu "Pandémie" de Thilliez ?
D'une manière plus générale, lis tu des thrillers ? car je trouve que tes trames s'en inspire beaucoup.
Clément :
Bonjour !
Alors malheureusement, ce sera une réponse assez courte, car non, je n'ai pas (encore) lu de romans de Thilliez (dont je n'étais pourtant pas très éloigné aux Halliennales 2017, je n'ai pas d'excuse !). Je lis des thrillers plutôt fantastiques (essentiellement ceux de Stephen King, on reste souvent fidèle à ses premières amours, n'est-ce pas...). Je trouve que les codes de ce type de roman permettent de créer assez facilement des personnages touchants ou efficaces dans leur rôle. Et en effet, dans Chaos, mon premier roman, il est question d'une sorte de maladie d'Alzheimer très contagieuse, qui se répand à Paris, en France puis dans le monde. Cette maladie ne laisse que des "coquilles vides" derrière elle, des zombies déambulants... sauf quelques immunisés, évidemment. :)
9 commentaires:
Bonjour Clément.
Si j'ai bien compris, tu étais Journaliste avant? Des anecdotes de ce métier à partager avec nous? Quand as-tu décidé de te lancer dans l'écriture, avec projet d'être publié? On ne peut plus passer à côtés des gros soucis de rémunérations des auteurs, arrives-tu à vivre de ta passion? Fais-tu partis des auteurs devant (ou voulant) avoir plusieurs métiers?
Bonsoir Clément,
Ta réponse à Ramettes m'interpelle grandement ! Moi qui avais lu trop rapidement le pitch de Chaos, j'avais classé ces livres dans la vague zombies, oup's ! Du coup ça m'intéresse beaucoup plus. Une épidémie d'Alzheimer c'est carrément plus terrifiant et plus intéressant surtout. Tu traites ça comme une pandémie ? As-tu lu "Pandémie" de Thilliez ?
D'une manière plus générale, lis tu des thrillers ? car je trouve que tes trames s'en inspire beaucoup.
Hello Clément,
C'est ton éditeur qui t'embête jusque dans tes interviews.
Une petite question : l'autre jour, en librairie, alors que je lui présentais ton roman, un lecteur m'a fait la remarque que la fantasy francophone était selon lui de plus en plus "politique", qu'elle se rapprochait même de ce point de vue de la SF. Et c'est vrai que les exemples ne manquent pas : toi, mais aussi Patrick Dewdney, Estelle Faye, Stéphane Platteau, etc. Pourquoi cette tendance selon toi ?
Simon
Alors,non,non,non, si les éditeurs viennent piquer mes questions, je vais râler !
Bon du coup, je vais pousser le bouchons plus loin:
Sachant que beaucoup de gens lisent de la fantasy avant tout pour s'évader, oublier le quotidien et prendre une boufée d'air frans (même si cet air est celui pas si frais l'Olangar :))). N'y a t'il pas un risque que ce côté "politique" puisse en rebuter certains. Y'a t il des limites à ne pas franchir?
Je rebondirai bien sur les questions précédentes. Que ce soit avec Chaos (tome 1 surtout) et Passé Déterré, tu traites de manière extrêmement juste le quotidien pour y ajouter un touche SF ou Fantasy. Est ce que ce coté "réel" est important pour toi ? Que tes histoires se rattachent à une certaine "actualité" ?
Bonjour Clément, personnellement j'ai découvert ta plume avec Olangar que j'ai dévoré et adoré. Comment l'envie t'es venue de vouloir écrire de la fantasy puisque tu étais plus tourné thrillers fantastiques?
Ce weekend notre Clément est en salon aux Halliennales, il faudra donc patienter jusqu'à lundi pour vos réponses ;)
Si vous y allez, vous DEVEZ le bisouter pour nous !!!
Du coup, question hyper importante : Clément, seras-tu aux rencontres de l'imaginaire à Sèvres au mois de Novembre ?? (c'est mon salon de l'année puisque j'ai pas pu aller aux Imaginales ;) )
Bonsoir Clément, toi qui parle de J.R.R. Tolkien, tu es plutôt Hobbit ou Seigneur des Anneaux?
Enregistrer un commentaire