jeudi 10 février 2022

AFTERLAND de Lauren Beukes

 


Albin Michel Imaginaire
512 pages
23,90 euros



Le résumé



L'avis express de Dup sur Afterland de Lauren Beukes

Un roman trash, sordide et pourtant marquant.


L'AVIS DE DUP



Pendant que nous nous débattons aujourd'hui avec une pandémie due au virus de la Covid et de ses variants, Lauren Beukes imagine un autre scénario qu'elle positionne dans un futur proche : 2023. Une pandémie aussi, le HCV, Human Culgoa Virus, mais je dois dire autrement plus glauque pour la simple raison que dès qu'il a commencé à se manifester, il était déjà trop tard pour essayer de développer un vaccin. En quelques mois, tous les hommes, entendez mâles, ou presque meurent. 99,9 %. Il y a bien sûr quelques exceptions, non expliquées, et c'est l'une d'elle que nous allons suivre.

Cole, Devon et leur fils Miles, originaires d'Afrique du Sud étaient en visite dans la famille de Devon aux USA lorsque la pandémie s'est déclarée. Devon comme tous les autres sont décédés, sauf Miles. Le nouveau gouvernement va installer Cole et son fils dans un centre ultra sécurisé, ultra surveillé pour "les protéger" mais aussi les analyser. Billie, la soeur de Cole, va les aider à fuir, mais sa motivation à elle est encore plus sordide. Elle voit en son neveu la poule au sperme d'or sur le marché noir déjà instauré suite à la promulgation de la reprohibition... Le môme n'a que 12 ans hein !

L'instinct maternel de Cole va prendre le dessus et l'obliger à se débarrasser de tous ceux qui vont se mettre entre elle et son fils. Miles est désormais Mila et elles vont fuir à travers les States, se cacher de tous, afin de rejoindre Miami et de là un bateau pour rentrer au pays, la voie aérienne étant exclue.

Les chapitres alternent entre les points de vue de Cole, Miles et Billie. C'est trash, violent, prenant.

J'ai été fascinée par le réalisme du background de ce roman même si c'était glauque à souhait. Voir les pays s'enliser dans tous les domaines, l'économie s'effondrer par manque de main d'œuvre spécialisée, voir légaliser partout, à tour de bras, les relations homosexuelles... quelle ironie. Lauren Beukes ne nous épargne rien, c'est sordide et plombe bien le moral, mais force est de reconnaitre que c'est un vrai page-turner... jusqu'à la fin de l'interlude. Ce dernier est encore plus passionnant. On est alors à mi-parcours de cette lecture.

La seconde moitié m'aurait fait décrocher de ma lecture s'il n'y avait pas eu les chapitres concernant cette charogne de Billie. Toutes les aventures de Cole et Miles au main d'une secte religieuse de la désolation m'ont profondément ennuyée. Heureusement l'autrice a un don certain pour retranscrire la folie, le machiavélisme de Billie. J'ai rarement autant apprécié un personnage aussi négatif. Billie est d'un égoïsme rare, toute son intelligence exacerbée pour sa survie, pour son but : récupérer son neveu et finir sa vie les doigts de pieds en éventail.

Lorsque je me relis, on pourrait croire que je n'ai pas aimé ce roman. Et bien c'est faux, je n'ai juste pas aimé certains passages, mais je dois avouer que tout le reste relève bien mon impression de lecture qui reste plus que positive. Afterland est un livre que je conseille de lire ne serait-ce que pour se frotter à l'écriture cash et maîtrisée de Lauren Beukes. J'avais lu à sa sortie (et non, pas de chronique, ne cherchez pas !) Les Lumineuses qui m'avait impacté tout autant. Une autrice que je continuerai à suivre !


D'autres avis chez : CélinedanaéYuyine, Le maki, lenocherdeslivres, L'épaule d'Orion, Gromovar

1 commentaire:

Cleanthe a dit…

Trash et pandémie, je crois que ça fait trop pour moi. Même si tu sembles avoir apprécié le roman qui a visiblement des qualités, je vais rester à l'écart de celui-ci je pense😊