dimanche 8 mai 2022

Quatrième volet de l'ITV de DAVID BRY



Tome 4 de l'interview de David Bry

Retrouvez les tomes précédents: ITV1ITV2, ITV3





On lui laisse la parole.

 

Bonjour et bienvenue dans ce 'Mois de", celui qu'on va faire ensemble :)


Déjà, un grand merci à Dup et Phooka qui m'ont fait le plaisir et la gentillesse de m'inviter. Je suis ravi ! Échanger sur la lecture, l'écriture, l'imaginaire, les histoires, je trouve ça passionnant. Et ce n'est pas tous les jours qu'on en a l'occasion. Nous autres, auteurs, avons des métiers assez solitaires en dehors des festivals et de ces moments-là.


Bref !


On y va.
Vous êtes prêts ?
Moi, non :D. Mais ça va, j'aime les surprises. Et l'impro.


Je suis donc David Bry, 48 ans au moment où j'écris ces quelques lignes, seul, dans mon bureau, l'air (évidemment :) ) inspiré.
J’invente des histoires depuis que je suis tout petit : première nouvelle à 9 ans, premier roman à 12 ans. On pourrait croire au génie, genre le Mozart de l'imaginaire. Ben non, pas du tout. J'ai galéré, longtemps, j'ai écrit des textes pas forcément excellents, mais il fallait que j'en passe par là pour essayer de faire mieux, techniquement parlant entre autres. Je crois que c'est en partie ça qui me pousse, d'ailleurs : essayer de faire mieux à chaque fois. À mon sens, écrire est un chemin. Chaque roman est une pierre, une étape, un endroit où on se pose pour mieux repartir. Je trouve ça fascinant, même si reprendre la route ça veut dire aussi abandonner une histoire qu'on a terminée, ce qui noue à chaque fois les tripes. Vraiment.


Si je lis de tout (ou presque), je n'écris que de l'imaginaire. C'est le genre qui me va le mieux. Faire appel aux monstres, à la magie, au merveilleux, c'est comme ça que je sais raconter et, j'espère, toucher les lecteurs. Il y a dans l'imaginaire quelque chose de très intime, que je trouve d'une grande beauté. On touche aux peurs, aux espoirs, à l'enfance, aux mythes fondateurs. Tout cela est très enfoui en nous, et pour autant nous anime. Enfin, c'est ce que je crois :).


Pour ceux qui m'ont déjà lu, vous savez déjà sans doute que j'aime les histoires tristes. Genre, très tristes. Je suis fasciné par le tragique, par le destin, par les sacrifices et la perte (mais moi, je vous assure, je vais très bien ;) ). Il y a quelque chose que je trouve profondément humain dans tout ça. Que passe l'hiver, 2087 ou Le Chant des géants sont dans cette veine, ce tragique. La Princesse au visage de nuit s'y apparente, même s'il y a plus de lumière dans ce roman que dans les autres. Le Garçon et la ville qui ne souriait plus est une exception. Je venais d'être papa, je ne voulais pas ni ne pouvais pas écrire d'histoire triste à ce moment-là. Que mes lecteurs me pardonnent ! :D
Pour autant, j'aime beaucoup rire aussi (puisque je vous le dis, que je vais bien ! :) ). Les Contes désenchantés forment un petit recueil à l'humour souvent noir que j'ai adoré écrire, et je ne désespère pas de continuer parfois dans cette veine.
Enfin, j'écris aussi de la jeunesse depuis peu, grâce aux éditions Nathan. Les Héritiers de Brisaine est une série que j'adore : quand je l'écris, j'ai l'impression d'avoir 10 ans et de vivre mille aventures avec mes meilleurs amis et une épée en bois.


Voilà. Après ces quelques mots fort académiques, je vous propose un jeu, d'accord ? J'adore jouer :). Et puis je n'aime pas trop parler tout seul ;). On va donc jouer au portrait chinois, sur toute la semaine. Vous me posez une question (Si tu étais...) dans les commentaires, et je réponds. Et j'ai le droit moi aussi de vous en poser une.
D'accord ?
Allez.
Zou.
C'est parti.
:)

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Fantasy la carte :

Bonjour David,

C'est une belle et très stressante histoire. Mais heureusement tout est bien qui finit bien et tu as pu voir Que passe l'hiver être édité et je m'en réjouis car quelle lecture coup de cœur qui en inauguré quelques autres.

Sinon, toi qui écris de la jeunesse et de l'adulte, à quel public préfères-tu t'adresser ? Est-ce plus difficile pour les uns ou pour les autres ?


David :

Je découvre encore un peu la littérature jeunesse mais, franchement, je m'amuse énormément. Et du coup, non, je n'ai pas de préférence entre elle et la littérature adulte.
Côté adulte, j'aime le tragique et la mélancolie, ça je pense que c'est assez clair, mais il y a aussi autre chose dans mes romans. Il y a l'amour, l'amitié, le courage, le besoin de se battre pour ses valeurs, ce que l'on croit juste. Pour ce qui nous anime. Alors bon, en général, oui, ça finit plutôt mal.
Mais ça finit moins mal en jeunesse ! :D
Et du coup c'est ça que j'aime bien : à partir de ce que j'aime raconter, verser dans le tragique d'un côté, dans l'espoir de l'autre. C'est au final assez équilibré. Et, dans la jeunesse, je remplace ce tragique (je ne veux pas traumatiser mes jeunes lecteurs !! :D) par l'aventure. Je le dis souvent, mais c'est vraiment ça : quand j'imagine et écris Les Héritiers de Brisaine par exemple, j'ai l'impression d'avoir 10 ans et de parcourir la campagne avec une épée en bois. Quel bonheur !
J'ai d'autres projets en cours en jeunesse (en plus des Héritiers de Brisaine), et je vais continuer à explorer tout ça. Je suis vraiment très, très enthousiaste à l'idée de poursuivre *aussi* dans cette littérature-là. Et je n'envisage pas une seconde d'abandonner l'une ou l'autre.


Ma question à moi : est-ce que tu lis aussi de la littérature jeunesse (pas du YA, mais vraiment de la jeunesse) ? Et, que ce soit oui ou non, pourquoi ? :)



Une question oubliée de Phooka : (alors que SUPER IMPORTANTE)

Haaa tu as écrit le mot "chocolat".

Du coup je suis obligée de te poser la questions qui tue, surtout à quelques jours des Imaginales ...

Sucré? Salé ?

Es tu gourmand ?

On t'amène quoi dans deux semaines ? =D

David :

Sucré ou salé ?
Franchement... pourquoi choisir ? :D
Bon, j'aurais du mal à le cacher, je suis gourmand oui. Faut voir le nombre de fois où, rien que dans ce "Mois de", j'ai comparé l'écriture à la cuisine ! :).
Alors j'aime manger oui, mais pas seul. J'aime aussi faire à manger pour les autres, j'aime partager les repas, j'adore les terrasses, les apéros, bon, un peu tout quoi. C'est souvent moi qui fais à manger d'ailleurs, à la maison ou en collectivité. J'aime tout faire, sauf la pâtisserie, c'est trop minutieux, je n'ai pas la patience. Mais les potées, les boeufs bourguignons, les soupes, les gratins... j'adore. Avec le chocolat. Et les profiteroles.
Pour les Imas, un peu de chocolat à grignoter (et partager), ou bien un café ou une bière en terrasse, et je suis un auteur heu-reux ! :)


Et toi, Phooka ? Sucré ou salé ?



Danilomzb :

Hello David,

Merci pour ta réponse et oui je confirme cette phrase est bien de Yoda... et pour répondre à ta question, oui j'adore le cinéma et non j'essaye de ne pas lire le livre avant de voir le film car je suis souvent déçue, un livre laisse place à mon imagination et cela correspond rarement au choix du cinéaste, alors que dans l'autre sens ça fonctionne mieux.

Je me demande si parmi tous tes personnages, un ou une t’a donné des difficultés à faire évoluer ou à quitter ? Et pourquoi évidemment ?

On continue ? Allez, si tu étais un super héros ou une super héroïne, lequel serais-tu ? (interdiction de demander à tes enfants...)

Danielle

David :

Salut Danielle :).

Des difficultés, non, j'ai beau réfléchir, aucun de mes personnages ne m'a donné de difficulté. Je pense à eux longtemps avant d'écrire, quand je construis l'histoire. Je les imagine, les peaufine, et du coup, lorsque j'écris ensuite, ils sont déjà là, très clairs dans mon esprit.
Des personnages que j'ai du mal à quitter, oui. Un peu tous, d'ailleurs :). Gabriel, le héros de 2087, me manque, et je crois que c'est une des raisons pour lesquelles j'ai envie de reprendre ce roman et de le ressortir un jour. Peut-être aussi de faire une préquelle, à voir. Stig (le héros de Que passe l'hiver) lui ressemble un peu, d'ailleurs. Lui aussi me manque, sa poésie me manque. Et j'avoue que le trio Ianto, Bran et Sile du Chant des géants m'a beaucoup marqué également. Maintenant que le roman est sorti, maintenant qu'ils vivent ailleurs que dans ma seule imagination, je pense souvent à eux trois. Avec un peu de nostalgie.
Quand je pense aux autres, Romain et ses amis de la Cour des miracles (dans Le garçon et la ville qui ne souriait plus), ou bien Hugo et ses amis (dans La Princesse au visage de nuit), je n'ai pas le même sentiment, mais cela s'explique par les histoires de ces romans-là. Et par le fait qu'ils ne soient pas seuls, quand les héros de mes autres romans le sont. Je crois que c'est ça qui me touche, aussi.

On continue avec plaisir ! D'autant que j'adore les super-héros. Si je devais être l'un d'eux, je pense que je serais Tornade (ah, le tonnerre, l'orage, voler !).

Et toi ? :)


Dup :

Coucou David,

À mon tour de mettre mon grain de sel.

Puisqu'on parle cinéma, série. Est(-ce que cela te plairait de voir un de tes romans adapté à l'écran. Bon, question con j'en conviens... la vraie c'est plutôt la suivante. Si tu étais adapté à l'écran, mais sans droit de regard sur le scénario, est ce que ça te plairait vraiment ? de même pour le casting !

David :

Salut Dup !


Alors oui, bien sûr, ça me plairait, mais la question n'est pas con du tout, et elle est très liée à celle que tu as posée juste après. Une adaptation, c'est forcément déformer l'histoire qu'on a imaginée, et certains ne le souhaitent absolument pas.
De mon côté, cela ne me dérange pas. Ce n'est pas pour l'argent, la renommée ou je-ne-sais-quoi, je m'en fiche un peu de tout ça (même s'il faut évidemment un minimum d'argent pour vivre). Cela me plairait pour l'histoire en tant que telle.
Quand mes premiers romans sont sortis, on m'a un jour posé une question qui m'a marqué : "Qu'est-ce que ça te fait de voir ton nom sur la couverture d'un livre ?"
Ben en fait, ça ne me fait... rien. Du tout. Je m'en fiche, vraiment. Ce qui je trouve extraordinaire, par contre, c'est de voir le nom d'une histoire que j'ai imaginée sur la couverture d'un livre. C'est ça qui me touche, vraiment, me dire que ces personnages, ces héros, ces aventures qui n'existaient pas, existent désormais. Il y a un corollaire, c'est qu'à partir du moment où l'histoire est "publique", entre les mains du lecteur, elle ne nous appartient plus. Je trouve cela très important. C'est à la fois la liberté du lecteur de prendre, comprendre ce qu'il veut, mais c'est aussi laisser toute sa liberté à l'histoire, qui va pouvoir toucher chacun à sa manière.
Pourquoi est-ce que je parle de tout ça ? Parce que, pour revenir à ta question initiale, une adaptation va forcément déformer l'œuvre originale, ne serait-ce que parce qu'elle est faite par quelqu'un d'autre, ou bien par la même personne, mais à un autre moment. Les histoires doivent continuer de vivre, et il faut d'ailleurs les laisser vivre. Donc je serais ravi, oui, de voir une de mes histoires vivre autrement; Bien sûr, j'espère qu'elle gardera un minimum ce que j'y ai mis de mes tripes, de mes convictions. Mais cela dépendra de la manière dont elle aura été reçue, perçue par la personne qui l'adaptera. J'en serai alors un spectateur aussi ravi que curieux.


PS : pour le casting, ça sera compliqué par contre, tous mes potes sont déjà sur les rangs :D.



Fantasy à la carte :

Bonjour David, finalement écrire pour les deux publics t'apporte un équilibre. Est-ce que ça t'arrive de relire tes romans déjà publiés? Si oui lesquels et quel regard portes-tu dessus ? Et pour te répondre m,je lis vraiment peu de jeunesse, exclusivement dans le cadre de partenariats pour mon blog. Pourquoi, y a tant à lire déjà pour un public adulte ou jeune adulte que je n'éprouve pas plus le besoin de lire de la jeunesse même si je dois avouer qu'il y a d'excellents romans.

David :

Je ne relis pas mes anciens romans, non. Pour la même raison que tu ne lis pas de jeunesse : il y a trop de romans à lire pour s'attarder sur ce qui nous semble moins... intéressant ? Bref, le temps file vite, autant prendre le meilleur le plus vite possible ! Et puis bon, se lire c'est un peu (à mon sens, et tel que je le vois) se regarder le nombril, et c'est pas trop mon truc.


L'inconvénient, si je puis dire, c'est que - puisque je ne les ai jamais relus - j'ai un regard très critique sur mes premiers romans. Il faut bien commencer par quelque chose, et je suis convaincu qu'écrire ça s'apprend... en écrivant. Que les génies - ceux qui font merveilleusement bien dès le premier roman - sont rares, voire rarissimes. Aussi, j'ai tendance à croire que mes premiers romans ne sont pas très bons et, entre nous, les chroniques qui en ont été faites à l'époque étaient assez d'accord avec cela :D. C'est intéressant par contre de voir la progression au fil des romans suivants, notamment dans les retours des lecteurs. J'aime beaucoup cette idée de faire toujours mieux, d'écrire toujours mieux. C'est vraiment ce qui me pousse et me fascine, en plus des histoires que j'ai envie de raconter.


Tiens, cela me fait penser à une question : est-ce que tu relis des romans que tu as déjà lu ?


Alex Ferder :

Coucou David, super ce mois de ...
J'ai découvert ta plume grâce à Emma. Je suis dans Le chant des géants et j'aime beaucoup. Bon maintenant que je viens de lire que tu écris des histoires tristes je suis un peu dépitée :) !

D'ailleurs j'ai une petite question pour toi. Ton style est très fourni, les descriptions sont précises et riches, d'où ma question purement technique :

Comment est-ce que tu écris ? Est-ce que tu reprends beaucoup ton texte ou bien c'est pratiquement ce que tu cherches à transmettre ? Est-ce que tu fais de la alpha lecture avec quelqu'un ? Est-ce que tu as beaucoup de béta lecteurs/trices ? Combien de temps te prennent les corrections et surtout est-ce que tu les apprécies ?

Pardon pour ce flot de questions, tôt le lundi matin

Et la question du portrait chinois : si tu pouvais être une époque, laquelle serait-elle ?

David :


Salut Alex, ravi de te compter parmi nous ! :)


Et pas de souci pour les questions du lundi, je suis bien réveillé ! :)


Ah, les histoires tristes... J'adore ça, oui. Mais, même dans la tristesse, il y a parfois un peu de lumière. Il y a une phrase de Shakespeare que je trouve magnifique, qui dit : "Il n'est de si longue nuit qui n'atteigne le jour". Je crois que c'est ça que je veux raconter. L'espoir, malgré tout. La vie, malgré la mort.


Je n'ai pas besoin de grand chose pour écrire, juste de calme et d'un peu de musique, qui m'aide à m'isoler. Si je suis interrompu tout le temps, je ne peux pas travailler, non plus. Mais sinon, je peux écrire n'importe où : dans un train, une chambre d'hôtel, peu m'importe ; même si, idéalement, c'est chez moi, à mon bureau.
Quand j'écris, je ne me relis pas tout de suite, je fais le 1er jet "d'un coup". Cela me prend, pour un roman (adulte), généralement autour de 6 mois. C'est après que je relis, corrige et que je retravaille. Habituellement, je termine avec une "v3", c'est à dire la version originale que j'ai corrigée en profondeur une fois pour arriver à une "v2", que je relis et ajuste ensuite pour arriver à cette "v3" que je présente à l'éditeur. Les corrections éditoriales arrivent ensuite.
Cela s'est passé de cette manière pour chacun de mes romans... sauf pour le dernier, Le Chant des géants. Il n'y a pas eu de v2 pour celui-ci. Le 1er jet me convenait quasiment. C'est la première fois que cela m'arrive, et j'en ai été très étonné. On a fait quelques corrections éditoriales avec L'Homme Sans Nom, ajusté 2-3 trucs mineurs, corrigé quelques incohérences, mais le premier jet était presque le final. Est-ce un coup de chance, l'expérience, cette histoire-là ? Je n'en ai aucune idée. Ça va être intéressant de voir, pour les prochains romans, si je reproduis le même schéma ou pas.


Est-ce que j'apprécie les corrections ? Oui, sans hésiter. Je suis un perfectionniste, j'aime retravailler mes textes parce qu'affiner toujours plus les mots, le sens, le rythme, donnera plus de force à l'histoire, permettra de plus toucher le lecteur encore. C'est un travail fascinant, justement, de corriger. Presque de l'orfèvrerie. Faut-il choisir tel mot à la place d'un autre ? Passer à la ligne entre deux phrases ? Couper une autre en deux ? Tout a un impact. Tout a un effet. C'est une question de musique, de sens, de sensibilité. De silences, aussi. J'adore les silences. Et je crois que c'est ça, cette écriture-là qui est très personnelle, et qui parle le mieux de chaque auteur.


Pour revenir à ta question, globalement, j'ai 6 mois de premier jet, 2-3 mois de corrections pour arriver à une version présentable pour l'éditeur, et après il faut compter encore entre 1 et 3 mois de corrections éditoriales. À la fin, comme beaucoup, je n'en peux souvent plus du texte et de le relire. C'est en général le signal : on arrive au bout.


Enfin, je n'ai pas d'alpha lecteur, non, je crée vraiment l'histoire seul. J'ai par contre 2-3 bêta lecteurs, toujours les mêmes, en fonction de leur dispo. Certains lisent chapitre par chapitre, d'autres une fois le manuscrit terminé. Ils me sont extrêmement précieux, très différents les uns des autres. Leur seul point commun : ils ne me ratent jamais :). L'un est très à cheval sur la cohérence / la crédibilité, un autre sur les personnages et leur psychologie, le dernier (la dernière devrais-je plutôt dire) sera elle sur l'histoire en tant que telle. Ils me sont d'une aide inestimable, vraiment.


Si je devais être une époque ? Marrant, mais la première chose qui me vient à l'esprit, c'est "Demain". Parce que j'aime les promesses de chaque jour, je crois :). Il y a beaucoup d'époques fascinantes, dont le moyen-âge, évidemment. Mais y revenir, non. Donc demain me va très bien :).
Et toi ? As-tu une époque préférée ? Et est-ce que cela influence tes envies de lecture ?




Regina Falange :

Bonjour David.

J'ai terminé Que passe l'hiver ce week-end et j'ai adoré cette lecture. Sublime tant pour sa poésie que pour l'histoire et ses personnages. Je ne comprends pas comment j'ai pu attendre 3 ans pour le sortir de ma pal... Et je pense aller me procurer très vite un autre de tes romans.

Hors adaptation cinématographique, aimerais-tu voir tes romans adaptés en bande dessinées? Ou même travailler en tant que scénariste sur une bd, nouvelle histoire ou spin-off d'un de tes romans ? D'ailleurs lis-tu des bd ou mangas, comics, romans graphiques ?

David :

Bonjour Regina,

ah, très content que tu aies aimé Que passe l'hiver. Je l'ai écrit à plusieurs reprises ici, au fil des questions : c'est un roman important pour moi.

Je serais très, très heureux d'adapter une de mes histoires en BD, oui. C'est un travail très différent, un rythme très différent. Je suis profondément attaché aux mondes que j'ai inventés, aux personnages que j'ai inventés, et continuer à les faire vivre autrement, ça sera génial. Je ne suis pas très "série", je ne me vois pas écrire 4, 5 tomes d'affilées dans un même univers, avec les mêmes personnages. J'aurais trop peur de m'ennuyer d'une part (j'aime la découverte !) mais trop peur aussi de ne pas faire assez bien. On le sait tous, les séries ont tendance à s'essouffler. Je n'ai pas envie de prendre le risque, pas aujourd'hui en tout cas. Mais reprendre l'un de mes romans et l'adapter en BD, un GRAND oui.
D'ailleurs, scoop, ça va peut-être arriver dans pas trop longtemps ;). Mais je n'en dis pas plus, rien n'est fait encore. Je croise les doigts en tout cas !

Je lis (trop) peu de BD et de romans graphiques. Il va falloir que je corrige ça, et c'est prévu. Je suis à la base un lecteur très "traditionnel", très axé sur le roman. Je suis très curieux des autres formes de récit, que ce soit BD, romans graphiques, mangas aussi, pour ne parler que d'eux. Ces différents formats sont différentes manières de raconter une histoire. Je suis convaincu qu'elles peuvent être bénéfiques les unes aux autres, s'influencer. J'ai envie de travailler là-dessus.

Et toi, lis-tu des BD, des romans graphiques ou des mangas ?


Célindanaé :

Merci David pour cette réponse. Il me tarde de lire le prochain roman en SF alors :). Est ce qu'on peut en savoir un peu plus? (date de parution, éditeur....)
Concernant mon genre préféré en Imaginaire, je pense que ce serait plus la SF mais je lis globalement de tout. Je n'aime pas me restreindre à un genre ou un style. J'aime aussi le changement et ne pas lire tout le temps la même chose.

David :

Je ne peux pas trop en parler pour l'instant, rien n'est encore signé. C'est une envie commune, qui doit réussir à se concrétiser. Mais on le veut, l'éditeur comme moi, donc ça devrait se faire :). Cela pourrait être mon prochain roman adulte à écrire, donc une sortie en 2024 me semble probable. À confirmer dans quelques mois :).
Désolé de ne pas pouvoir en dire plus pour le moment !



Laura Collins :

Bonjour David,
tu sais que j'ai fini Le garçon... et à moi, les personnages manquent. C'est chaque fois le cas que j'ai trouvé les personnages attachants et bien sûr, ici, c'est le cas. on a à peine fait connaissance, que paf, tu nous claques le mot FIN. Quel traumatisme, vraiment!
J'ai lu qu'il t'arrivait aussi à toi d'éprouver ce sentiment. Comment le gères-tu? est-ce que tu te fais violence en te disant non, ce n'est pas raisonnable, POINT FINAL ou est-ce qu'un petit coin de ta tête essaie d'imaginer ce qu'une suite pourrait donner.. jusqu'au moment où tu renonces et si oui, pourquoi ?

David :

Bonjour Laura


oui, encore merci pour ton retour qui m'a fait SUPER plaisir.
Quand je termine un roman, il est terminé, point. Ceci est facilité par le fait que je construis l'histoire avant de passer à l'étape d'écriture. Donc je sais comment l'histoire se termine et du coup jamais, absolument jamais je n'arrive à la fin en me disant "Ah, tiens, je rajouterais bien ça ou ça". Au contraire d'ailleurs : c'est arriver à cette fin qui me pousse à écrire.
Par contre... parce qu'évidemment, il y a un par contre, j'ai TOUJOURS une suite en tête :). Cette suite arrive en général quelques temps après que j'ai terminé le roman, mais comme j'ai du mal quand même à lâcher mes personnages, mes mondes, les suites s'imposent presque d'elles-mêmes.
Pour Le Garçon et la ville qui ne souriait plus, c'est le retour de Romain à la Cour des miracles, quelques années après, avec Lion (d'ailleurs, j'avais écrit plusieurs très courtes nouvelles à l'époque de la sortie du roman, qui se passaient dix / quinze ans après la fin de l'histoire).
Dans Que passe l'hiver, je connais une partie du destin de la Clairière, après la dernière page. J'aurais envie d'aller plus loin, oui, bien sûr. Il y a tant de choses à raconter, encore...
Pour La Princesse au visage de nuit, ça serait cette fois plus une préquelle. L'histoire des enfants, de cette nuit terrible de solstice, de leurs rêves, de leurs peurs, de tout ce côté fantastique avec la princesse...
Quant au Chant des géants, comme 2087, ce serait d'autres personnages, plus tard, dans le même monde. Une manière, peut-être aussi, de faire revivre l'ancien.
Tu vois, j'ai vraiment, vraiment du mal à lâcher toutes ces histoires :).


Pourquoi je renonce à aller plus loin, alors ?
Il y a deux raisons à cela.
La première, c'est que les éditeurs sont toujours hésitants avec les suites. Il faut des chiffres de vente assez élevés pour que l'éditeur souhaite se lancer dans une suite. Celle de Que passe l'hiver vient de temps en temps dans mes discussions avec L'Homme Sans Nom, mais cela ne va pas plus loin, pour le moment en tout cas.
La seconde raison, c'est que j'ai tellement d'histoires encore à écrire, j'aime tellement changer d'univers et j'ai si peu de temps que je préfère, aussi, de mon côté, passer à d'autres histoires. Je laisse les autres de côté (même si je n'aime pas ça), pour en inventer d'autres. J'espère que ça sera temporaire. Je ne me résigne jamais :). Je songe à écrire une suite de mes Contes désenchantés entre autres, mais pas que. Et la suite de mes histoires, peut-être, s'écrira sous d'autres formes : BD, autres. On ne sait jamais !


 

6 commentaires:

Fantasy à la carte a dit…

Bonjour David, finalement écrire pour les deux publics t'apporte un équilibre. Est-ce que ça t'arrive de relire tes romans déjà publiés? Si oui lesquels et quel regard portes-tu dessus ? Et pour te répondre m,je lis vraiment peu de jeunesse, exclusivement dans le cadre de partenariats pour mon blog. Pourquoi, y a tant à lire déjà pour un public adulte ou jeune adulte que je n'éprouve pas plus le besoin de lire de la jeunesse même si je dois avouer qu'il y a d'excellents romans.

asdasd a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
Regina Falange a dit…

Bonjour David.

J'ai terminé Que passe l'hiver ce week-end et j'ai adoré cette lecture. Sublime tant pour sa poésie que pour l'histoire et ses personnages. Je ne comprend pas comment j'ai pu attendre 3 ans pour le sortir de ma pal... Et je pense aller me procurer très vite un autre de tes romans.

Hors adaptation cinématographique, aimerais-tu voir tes romans adaptés en bande dessinées? Ou même travailler en tant que scénariste sur une bd, nouvelle histoire ou spin-off d'un de tes romans ? D'ailleurs lis tu des bd ou mangas, comics romans graphiques ?

Alex Ferder a dit…

Coucou David,

merci pour toutes tes réponses.

Je suis sciée de rencontrer quelqu'un qui aime les corrections, mais je comprends ton point de vue. Le poids des mots justes est en effet très important et déterminant. Surtout en fantasy pure, je trouve. Le monde est totalement construit, il faut pouvoir transmettre au lecteur une idée exacte de ce que l'auteur a dans sa tête.

Je me suis complètement plantée pour l'époque que tu as choisie. Ta réponse est pleine d'espoir, assez surprenant pour un auteur qui n'écrit (presque) que des histoires tristes (mais qui va bien :)) . Donc j'avais parié avec moi-même (ne cherche pas comprendre) que tu aimerais vivre au moyen-âge. Dans le chant des géants, tu sembles être si à l'aise avec les châteaux, les chevaliers tout ça que je pensais que tu choisirais cette époque.

En ce qui me concerne, je choisirais la deuxième guerre mondiale en Normandie pour voir débarquer les américains. Je suis à peu près sûre d'y avoir été avec une robe à fleurs et les cheveux au vent- j'ai les larmes aux yeux à chaque fois que je vois les images (bon j'ai les larmes aux yeux pour beaucoup de choses - mais moi aussi je me porte bien :)). Malgré la guerre, je vois cette époque comme un renaissance du monde, un moment où tout était possible et encore innocent.

J'ai encore droit à une question ? ( EEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEEmmmmaaaaaaaaaaaaaaaaa j'ai encore droit à une question ?). Bah comme on dit, mieux vaut demander pardon que permission. Quel est le genre que tu n'écriras jamais ? Quel est le genre que tu voudrais écrire mais que tu hésites à écrire ? Et (merdouille ça fait trois questions) penses-tu qu'un auteur doit toujours rester dans le même genre littéraire ou bien qu'il peut changer ?

Alex

Regina Falange a dit…

Oh un scoop! Ça serait génial ça. Je vais attendre des nouvelles alors.
Pour ma part je lis autant de Bd, mangas, comics que je lis de romans, j'aime passer d'un format à l'autre, que ce soit en jeunesse comme en adulte. Le budget livre se retrouve multiplié en 4 mais le plaisir de la lecture aussi.
Aller une dernière question pour terminer la journée, es-tu auteur à plein temps ou as-tu un autre métier ? Si Oui lequel ? Et si non, arrives-tu a bien vivre de ta plume et qu'est-ce qui t'a décidé à ne faire qu'écrire à plein temps ?

Fantasy à la carte a dit…

Bonjour David,

Et non je ne relis jamais les livres que j'ai lu parce que je n'ai toujours pas le temps. Par contre, je garde tous mes livres (en tout cas pour le moment) même ceux que j'ai moins aimé. Les livres, c'est trop précieux et qui sait, un jour si j'aurais pas une envie de me replonger dans certaines histoires.

Les livres que tu lis pour ton plaisir, tu les achètes ou tu les empruntes en bibliothèque ?