dimanche 1 mai 2022

Premier volet de l'ITV de DAVID BRY


Le voili, le voilou.
On accueille comme il se doit un si beau sourire !




Tout d'abord, bienvenue à David qui a accepté de jouer le jeu avec nous et bienvenue également à tous les internautes désirant participer, questionner ou mettre leur grain de sel, qu'ils bénéficient d'un partenariat ou pas. Vous intervenez via les commentaires de l'ITV en cours.

Et maintenant on lui laisse la parole.

 

Bonjour et bienvenue dans ce 'Mois de", celui qu'on va faire ensemble :)


Déjà, un grand merci à Dup et Phooka qui m'ont fait le plaisir et la gentillesse de m'inviter. Je suis ravi ! Échanger sur la lecture, l'écriture, l'imaginaire, les histoires, je trouve ça passionnant. Et ce n'est pas tous les jours qu'on en a l'occasion. Nous autres, auteurs, avons des métiers assez solitaires en dehors des festivals et de ces moments-là.


Bref !


On y va.
Vous êtes prêts ?
Moi, non :D. Mais ça va, j'aime les surprises. Et l'impro.


Je suis donc David Bry, 48 ans au moment où j'écris ces quelques lignes, seul, dans mon bureau, l'air (évidemment :) ) inspiré.
J’invente des histoires depuis que je suis tout petit : première nouvelle à 9 ans, premier roman à 12 ans. On pourrait croire au génie, genre le Mozart de l'imaginaire. Ben non, pas du tout. J'ai galéré, longtemps, j'ai écrit des textes pas forcément excellents, mais il fallait que j'en passe par là pour essayer de faire mieux, techniquement parlant entre autres. Je crois que c'est en partie ça qui me pousse, d'ailleurs : essayer de faire mieux à chaque fois. À mon sens, écrire est un chemin. Chaque roman est une pierre, une étape, un endroit où on se pose pour mieux repartir. Je trouve ça fascinant, même si reprendre la route ça veut dire aussi abandonner une histoire qu'on a terminée, ce qui noue à chaque fois les tripes. Vraiment.


Si je lis de tout (ou presque), je n'écris que de l'imaginaire. C'est le genre qui me va le mieux. Faire appel aux monstres, à la magie, au merveilleux, c'est comme ça que je sais raconter et, j'espère, toucher les lecteurs. Il y a dans l'imaginaire quelque chose de très intime, que je trouve d'une grande beauté. On touche aux peurs, aux espoirs, à l'enfance, aux mythes fondateurs. Tout cela est très enfoui en nous, et pour autant nous anime. Enfin, c'est ce que je crois :).


Pour ceux qui m'ont déjà lu, vous savez déjà sans doute que j'aime les histoires tristes. Genre, très tristes. Je suis fasciné par le tragique, par le destin, par les sacrifices et la perte (mais moi, je vous assure, je vais très bien ;) ). Il y a quelque chose que je trouve profondément humain dans tout ça. Que passe l'hiver, 2087 ou Le Chant des géants sont dans cette veine, ce tragique. La Princesse au visage de nuit s'y apparente, même s'il y a plus de lumière dans ce roman que dans les autres. Le Garçon et la ville qui ne souriait plus est une exception. Je venais d'être papa, je ne voulais pas ni ne pouvais pas écrire d'histoire triste à ce moment-là. Que mes lecteurs me pardonnent ! :D
Pour autant, j'aime beaucoup rire aussi (puisque je vous le dis, que je vais bien ! :) ). Les Contes désenchantés forment un petit recueil à l'humour souvent noir que j'ai adoré écrire, et je ne désespère pas de continuer parfois dans cette veine.
Enfin, j'écris aussi de la jeunesse depuis peu, grâce aux éditions Nathan. Les Héritiers de Brisaine est une série que j'adore : quand je l'écris, j'ai l'impression d'avoir 10 ans et de vivre mille aventures avec mes meilleurs amis et une épée en bois.


Voilà. Après ces quelques mots fort académiques, je vous propose un jeu, d'accord ? J'adore jouer :). Et puis je n'aime pas trop parler tout seul ;). On va donc jouer au portrait chinois, sur toute la semaine. Vous me posez une question (Si tu étais...) dans les commentaires, et je réponds. Et j'ai le droit moi aussi de vous en poser une.
D'accord ?
Allez.
Zou.
C'est parti.
:)

**********************************************************


David:


Bonjour ! Ravi d'être ici avec vous, merci pour vos questions !

C'est parti pour mes réponses... et mes propres questions pour vous :).




Regina Falange 

Bonjour David.

Quel bonheur de vous soyez l'invité du mois de. J'adore les portraits chinois alors je répond à cette agréable invitation et je commence avec "et si vous étiez une plante/fleur/végétal..." (évidemment pourquoi ?)


David:

Regina, je me suis creusé la tête avec ta question parce que j'aime tout plein d'arbres et de fleurs. Au final, je vais choisir un bosquet de lilas. J'adore l'odeur du lilas. Il y en a un dans mon jardin, on peut se cacher à l'intérieur, et c'est à lui que j'ai pensé.
Et vous, Regina, vous seriez quoi comme végétal ?


Sabine 

Bonjour David ^^
Déjà un grand merci de vous prêter au jeu des questions. J'en ai plusieurs ^^'.


Savez-vous combien de tomes sont prévus pour Les héritiers de Brisaine ?
J'allais aussi vous demander comment vous aviez abordé d'écrire pour la jeunesse, mais vous avez déjà répondu (j'ai d'ailleurs bien senti le côté "je m'amuse avec mes copains et mon épée en bois" lors de ma lecture et ça a vraiment fait du bien à l'adulte que je suis :D).


J'ai aussi une question à propos des Contes Désenchantés. Est-ce que vous comptez écrire une suite à ce recueil ? J'adorerai retrouver cette troupe :D.


Comptez-vous revenir à la SF un jour ?


Et pour le portrait chinois... si vous étiez une saison, quelle serait-elle ?


David:

Sabine, merci pour toutes ces questions, je vais répondre dans l'ordre.
Pour Les Héritiers de Brisaine, il y aura 5 tomes en tout. Le tome 4 est terminé, il sort en septembre (la couverture est magnifique une fois encore !). J'écris en ce moment le 5ème et dernier tome, dont la sortie est prévue pour mars 2023.
Pour la jeunesse, oui, c'est exactement ça, j'écris avec l'idée de m'amuser, parce que je crois que c'est en faisant ça qu'on peut donner ce même sentiment aux enfants. Mais j'essaie aussi de partager certaines valeurs auxquelles je crois profondément (l'amitié, l'entraide, ...), sans donner de leçon (ce que je déteste).
S'agissant des Contes désenchantés, ravi que vous ayez aimé cette étrange troupe ! Il s'agit d'un recueil que j'ai adoré écrire. Je ferai certainement une suite oui, j'en ai vraiment envie. Sans doute que j'en profiterais pour ré-écrire quelques contes, en retravailler certains. Mais vraiment, oui, j'aimerais faire une suite un jour, quand l'occasion se présentera (et je l'aiderai, si besoin :).
Pour la SF, c'est prévu. Et assez prochainement, normalement :).
Les saisons, j'avoue que je les aime toutes, j'aime aussi le cycle qu'elles forment. Je vis à la campagne, et c'est magnifique de voir les paysages changer à leur rythme. Si je devais en choisir une cependant, ce serait l'hiver. J'adore les feux de cheminée, le bruit des pas dans la neige, les chocolats chauds, le fait de se rassembler et se retrouver, au chaud.
A mon tour de vous poser une question : si vous étiez une forme d'histoire (livre, histoire contée, livre audio, ebook, autre ?), vous seriez quoi ?

Danilomzb 


Bonjour David,


Tout d’abord merci de te prêter à cet exercice (et merci aux vénérables...), je vais enfin pouvoir te poser la question qui me trotte dans la tête depuis ma lecture du Chant des Géants… Quelles ont été tes influences pour cette histoire ? J’ai cru y retrouver certaines choses mais je suis peut-être à côté de la plaque…


Et évidemment : Si tu étais un des personnages de ce roman lequel serais-tu ?


Danielle



David:

Danilomzb, pas mal de choses ont influencé Le Chant des géants. Les paysages d'Irlande, les légendes irlandaises, la chaussée des géants. Shakespeare également, notamment le Roi Lear, mais aussi les tragédies grecques pour ce côté inéluctable que j'adore. Pour les batailles, même si je n'ai pas regardé la série, j'ai été frappé par la violence de quelques scènes de bataille dans Game of Thrones, et ça m'a donné le ton que je voulais utiliser. La guerre n'est pas inodore, sans bruit, anonyme. C'est une boucherie, des relents, des cris et des clameurs, des gémissements et des pleurs. Enfin, comme toujours, la musique que j'écoute tout le temps quand j'écris.
Y a-t-il dans tout ça des choses que tu avais retrouvées ou senties ?

 

SK 


Oups, mes commentaires sont peut-être sur la mauvaise page. Je reposte donc ici: 1) Si tu étais un clan (ou une magie) de Que passe l'hiver, lequel serais-tu?
2) Tu écris en début de roman que le texte a connu plusieurs modifications au gré des rééditions, peux-tu expliquer comment tu as travaillé pour faire évoluer le roman?
Et merci pour cette intro.




David:

SK : ah, Que passe l'hiver. Que j'ai aimé écrire ce roman, malgré sa tristesse. Si je devais être un clan, je serais un Feyren. Je déteste l'idée de lire l'avenir (idée qui m'effraie beaucoup). Passer d'un endroit à un autre comme les Dewe me ferait craindre de rester coincé entre les deux :D. Et "utiliser" les esprits, il y a une sorte de démesure qui ne me ressemble pas, que je n'aime pas. Donc oui, les Feyren.
La toute première version de Que passe l'hiver n'avait rien à voir avec celle que tu as lue. Il s'agissait d'abord du siège d'une ville, qui s'est transformé en une quête d'un groupe de héros, avant d'enfin prendre la forme que tout le monde connaît. De la première version, je n'ai gardé qu'un personnage : le roi Cudwich (la seule chose intéressante de mon histoire, selon mon éditeur de l'époque - et je suis convaincu qu'il avait raison). J'ai donc tout ré-écrit pour faire une seconde version, dont je n'ai gardé cette fois que la Clairière, la mélancolie et le titre "Que passe l'hiver". Il n'y avait cependant aucune originalité dans mon histoire de quête (dixit toujours mon éditeur). J'ai donc à nouveau tout repris à 0, puis ai vraiment réfléchi à ce que, moi, profondément, j'avais envie d'écrire. Et c'est à ce moment que j'ai commencé à écrire le Que passe l'hiver que tu as lu.
De ton côté, est-ce qu'il y a l'un des pouvoirs des clans de Que passe l'hiver que tu aimerais avoir ? Un qui t'effraierait ?

 


Ramettes


Bonjour,
Bienvenue dans ce monde parallèle... je suis en train de lire "que passe l'hiver" le début je le trouve très beau avec l'intervention du conteur etc... mais bon maintenant que tu dis que c'est dramatique je me dis que j'aurais du commencé par un autre titre... lol.
Ma question ... tu te sens influencé ou inspiré par des auteurs ou des lieux ?



David:

Ramettes, ah, oui, zut, Que passe l'hiver, ce n'est pas vraiment la joie de vivre... J'espère que tu aimeras quand même !
Les auteurs qui ont pu m'influencer sont, comme pour le Chant des géants, Shakespeare, Homère, ainsi que bien sûr les légendes celtes (Cernunnos ! :) et nordiques (les Nornes par exemple). Les paysages, pas trop, mais je me promène souvent en forêt, et j'adore la neige. Ce sont des paysages que je connais bien, il me suffit de fermer les yeux pour les revoir et les imaginer.
Si je suis, oui, influencé par la tragédie, le reste sera plus de l'ordre d'éléments que j'utilise pour bâtir mes mondes, mes histoires. Un peu comme la musique. Sur Que passe l'hiver, elle m'a énormément influencé, encore peut-être plus que pour mes autres romans.
Au final, quand j'écris, je suis plus influencé par des sentiments que je veux essayer de renvoyer que par des oeuvres ou des paysages.
A mon tour de te poser une question : est-ce que, quand tu choisis un livre (à acheter, ou à lire), tu le fais en pensant à une référence particulière (ça va être comme un livre de machin ou de truc), ou bien est-ce autre chose qui te pousse à lire tel ou tel livre ? Et si c'est autre chose, qu'est-ce ?


Fantasy à la carte:

Bonjour David,


Et de trois livres lus de mon côté, que des coups de cœur. Je suis fascinée car vous explorez toutes les facettes de l'Imaginaire, chaque texte est totalement différent, c'est incroyable.


Pour en revenir au dernier roman lu, La Princesse au Visage de Nuit, comment l'idée a germé ? Pour retranscrire aussi bien l'ambiance des petits villages, vous vivez à la campagne ?


Sinon et si vous étiez un animal ?



David:



Bonjour Fantasy à la carte !
Merci beaucoup, je suis très touché par ces coups de coeur (et un immense merci pour votre chronique de La Princesse au visage de nuit !).
Nous savons tous - moi, vous, ceux qui nous lisent -, que l'enfance est parfois difficile, que ce soit par nos propres expériences ou au travers des vécus de nos proches. Ce sont des choses que l'on entend, parfois dans un cadre professionnel (plusieurs personnes de mon entourage travaillent avec des enfants maltraités), parfois dans un cadre personnel. C'est ce mélange des choses qui m'a donné l'envie d'écrire sur ce sujet très difficile, au travers du conte. Je voulais écrire un conte pour adultes, pour des enfants devenus adultes ainsi que les figures traditionnelles de ce genre d'histoires, comme vous l'avez relevé : la sorcière, l'ogre, le châtelain. Je ne voulais pas dénoncer - d'autres le font mieux que moi -, juste... dire, à ma manière que l'espoir est là, malgré tout. Un peu comme dans Que passe l'hiver d'ailleurs, j'y pense, là.
Et en effet, j'habite à la campagne :). Je connais très bien ces petits villages qui peuvent - et ils le sont souvent - être charmants... quand il n'y a ni ogre ni sorcière !


Si j'étais un animal, je serais un ours, je crois. Il me faut une tanière. Des moments de solitude. Ronchonner. Et puis ensuite sortir au soleil, me promener tranquillement dans les montagnes ou les forêts, et dans les salons du livre :).
Question de ma part, du coup : si vous deviez associer, de manière générale, les écrivaines et écrivains à un animal, lequel serait-il ?


SK

Bonsoir David, merci pour tes explications.
Je crois que ce serait pour moi tout le contraire. J'aurais la trouille de rester coincée dans une forme animale. En revanche j'aimerais bien passer derrière le voile, entre les mondes, ou démêler les fils du futur (même si ca doit être assez prise de tête de temps en temps!).
Tu n'as jamais essayé d'écrire dans d'autres domaines que l'imaginaire du tout ou as-tu déjà gribouillé du polar ou autre dans l'intimité de ton bureau sans pour autant vouloir les publier. Si c'est indiscret, réponds pas.


David:


J'ai écrit, quand j'étais lycéen, des pièces de théâtre, dont l'une a été jouée. C'est à ce jour ma seule incursion en dehors de l'imaginaire. Je me suis sérieusement posé la question du genre quand j'ai écrit La princesse au visage de nuit. Allais-je rester dans l'imaginaire ? J'ai alors réfléchi à ce que j'ai envie de dire, de raconter. Cela ne m'a pas aider à choisir. C'est quand j'ai réfléchi à la manière dont je voulais le raconter que j'ai compris. J'aime, suis fasciné par le merveilleux. Par ce qui ne se dit pas. Par ce qui nous prend les tripes, que ce soit pour nous exalter ou nous terrifier. C'est ça, mon outil pour parler et raconter. C'est comme ça, je crois, je sais le faire le mieux. Et c'est comme ça que j'aime le faire. Alors, même si je ne peux pas (et ne veux pas) préjuger de ce que sera l'avenir, je sais que j'ai encore beaucoup, beaucoup d'histoires d'imaginaire à raconter




Regina Falange



J'aime beaucoup le lilas, sa couleur et son odeur douce. Pour ma part je serai un tournesol, grande fleur imposante toujours tournée vers le soleil. D'ailleurs mon prénom (Elodie) signifie Fleur en grec. En parlant de prénoms, comment choisissez vous ceux de vos personnages ? Notamment en imaginaire où pour la plupart, ils sont inventés. Ont-ils une signifacitation ?
 (message de Phooka, euh signification je suppose? mdr)


David:


Les prénoms, c'est quelque chose de très important. Il doivent coller au monde, à l'époque. Une Marie-Christine ou un Jean-Eudes dans Le Chant des géants, cela sort évidemment complètement le lecteur. Donc j'essaie de trouver des prénoms qui soient proches du monde dans lequel je place l'histoire. Des prénoms nordiques pour Que passe l'hiver, celtes ou bretons pour Le chant des géants, des prénoms très "19ème" pour Le garçon et la ville qui ne souriait plus, par exemple.

Ensuite, une fois que j'ai une liste de prénoms (je fais souvent des fichiers, un par roman), je regarde comment chaque prénom sonne. Ceux que j'aime, je les donne aux héros principaux, ceux que je n'aime pas ou que je trouve dur, aux adversaires. Je regarde aussi leur signification. Mais c'est surtout leur musique qui m'importe le plus. Le reste, c'est une sorte de bonus.

Ah, et j'évite d'inventer des prénoms, et surtout d'utiliser des noms ou prénoms trop imprononçables. S'ils sont trop compliqués, ils peuvent former une barrière entre le lecteur et l'histoire, ce que je veux - bien sûr - à tout prix éviter.



La suite sur une nouvelle page


 

17 commentaires:

Regina Falange a dit…

Bonjour David.
Quel bonheur de vous soyez l'invité du mois de. J'adore les portraits chinois alors je répond à cette agréable invitation et je commence avec "et si vous étiez une plante/fleur/végétal..." (évidemment pourquoi ?)

Sabine a dit…

Bonjour David ^^
Déjà un grand merci de vous prêter au jeu des questions. J'en ai plusieurs ^^'.

Savez-vous combien de tomes sont prévus pour Les héritiers de Brisaine ?
J'allais aussi vous demander comment vous aviez abordé d'écrire pour la jeunesse, mais vous avez déjà répondu (j'ai d'ailleurs bien senti le côté "je m'amuse avec mes copains et mon épée en bois" lors de ma lecture et ça a vraiment fait du bien à l'adulte que je suis :D).

J'ai aussi une question à propos des Contes Désenchantés. Est-ce que vous comptez écrire une suite à ce recueil ? J'adorerai retrouver cette troupe :D.

Comptez-vous revenir à la SF un jour ?

Et pour le portrait chinois... si vous étiez une saison, quelle serait-elle ?

Danilomzb a dit…

Bonjour David,

Tout d’abord merci de te prêter à cet exercice (et merci aux vénérables...), je vais enfin pouvoir te poser la question qui me trotte dans la tête depuis ma lecture du Chant des Géants… Quelles ont été tes influences pour cette histoire ? J’ai cru y retrouver certaines choses mais je suis peut-être à côté de la plaque…

Et évidemment : Si tu étais un des personnages de ce roman lequel serais-tu ?

Danielle

SK a dit…

Oups, mes commentaires sont peut-être sur la mauvaise page. Je reposte donc ici: 1) Si tu étais un clan (ou une magie) de Que passe l'hiver, lequel serais-tu?
2) Tu écris en début de roman que le texte a connu plusieurs modifications au gré des rééditions, peux-tu expliquer comment tu as travaillé pour faire évoluer le roman?
Et merci pour cette intro.

Ramettes a dit…

Bonjour,
Bienvenue dans ce monde parallèle... je suis en train de lire "que passe l'hiver" le début je le trouve très beau avec l'intervention du conteur etc... mais bon maintenant que tu dis que c'est dramatique je me dis que j'aurais du commencé par un autre titre... lol.
Ma question ... tu te sens influencé ou inspiré par des auteurs ou des lieux ?

Anonyme a dit…

Bonjour ! Ravi d'être ici avec vous, merci pour vos questions !

C'est parti pour mes réponses... et mes propres questions pour vous :).
(c'est trop long, je vais donc le faire en 2 commentaires)

Regina, je me suis creusé la tête avec ta question parce que j'aime tout plein d'arbres et de fleurs. Au final, je vais choisir un bosquet de lilas. J'adore l'odeur du lilas. Il y en a un dans mon jardin, on peut se cacher à l'intérieur, et c'est à lui que j'ai pensé.
Et vous, Regina, vous seriez quoi comme végétal ?

Sabine, merci pour toutes ces questions, je vais répondre dans l'ordre.
Pour Les Héritiers de Brisaine, il y aura 5 tomes en tout. Le tome 4 est terminé, il sort en septembre (la couverture est magnifique une fois encore !). J'écris en ce moment le 5ème et dernier tome, dont la sortie est prévue pour mars 2023.
Pour la jeunesse, oui, c'est exactement ça, j'écris avec l'idée de m'amuser, parce que je crois que c'est en faisant ça qu'on peut donner ce même sentiment aux enfants. Mais j'essaie aussi de partager certaines valeurs auxquelles je crois profondément (l'amitié, l'entraide, ...), sans donner de leçon (ce que je déteste).
S'agissant des Contes désenchantés, ravi que vous ayez aimé cette étrange troupe ! Il s'agit d'un recueil que j'ai adoré écrire. Je ferai certainement une suite oui, j'en ai vraiment envie. Sans doute que j'en profiterais pour ré-écrire quelques contes, en retravailler certains. Mais vraiment, oui, j'aimerais faire une suite un jour, quand l'occasion se présentera (et je l'aiderai, si besoin :).
Pour la SF, c'est prévu. Et assez prochainement, normalement :).
Les saisons, j'avoue que je les aime toutes, j'aime aussi le cycle qu'elles forment. Je vis à la campagne, et c'est magnifique de voir les paysages changer à leur rythme. Si je devais en choisir une cependant, ce serait l'hiver. J'adore les feux de cheminée, le bruit des pas dans la neige, les chocolats chauds, le fait de se rassembler et se retrouver, au chaud.
A mon tour de vous poser une question : si vous étiez une forme d'histoire (livre, histoire contée, livre audio, ebook, autre ?), vous seriez quoi ?

Danilomzb, pas mal de choses ont influencé Le Chant des géants. Les paysages d'Irlande, les légendes irlandaises, la chaussée des géants. Shakespeare également, notamment le Roi Lear, mais aussi les tragédies grecques pour ce côté inéluctable que j'adore. Pour les batailles, même si je n'ai pas regardé la série, j'ai été frappé par la violence de quelques scènes de bataille dans Game of Thrones, et ça m'a donné le ton que je voulais utiliser. La guerre n'est pas inodore, sans bruit, anonyme. C'est une boucherie, des relents, des cris et des clameurs, des gémissements et des pleurs. Enfin, comme toujours, la musique que j'écoute tout le temps quand j'écris.
Y a-t-il dans tout ça des choses que tu avais retrouvées ou senties ?

Anonyme a dit…

(suite)

SK : ah, Que passe l'hiver. Que j'ai aimé écrire ce roman, malgré sa tristesse. Si je devais être un clan, je serais un Feyren. Je déteste l'idée de lire l'avenir (idée qui m'effraie beaucoup). Passer d'un endroit à un autre comme les Dewe me ferait craindre de rester coincé entre les deux :D. Et "utiliser" les esprits, il y a une sorte de démesure qui ne me ressemble pas, que je n'aime pas. Donc oui, les Feyren.
La toute première version de Que passe l'hiver n'avait rien à voir avec celle que tu as lue. Il s'agissait d'abord du siège d'une ville, qui s'est transformé en une quête d'un groupe de héros, avant d'enfin prendre la forme que tout le monde connaît. De la première version, je n'ai gardé qu'un personnage : le roi Cudwich (la seule chose intéressante de mon histoire, selon mon éditeur de l'époque - et je suis convaincu qu'il avait raison). J'ai donc tout ré-écrit pour faire une seconde version, dont je n'ai gardé cette fois que la Clairière, la mélancolie et le titre "Que passe l'hiver". Il n'y avait cependant aucune originalité dans mon histoire de quête (dixit toujours mon éditeur). J'ai donc à nouveau tout repris à 0, puis ai vraiment réfléchi à ce que, moi, profondément, j'avais envie d'écrire. Et c'est à ce moment que j'ai commencé à écrire le Que passe l'hiver que tu as lu.
De ton côté, est-ce qu'il y a l'un des pouvoirs des clans de Que passe l'hiver que tu aimerais avoir ? Un qui t'effraierait ?

Ramettes, ah, oui, zut, Que passe l'hiver, ce n'est pas vraiment la joie de vivre... J'espère que tu aimeras quand même !
Les auteurs qui ont pu m'influencer sont, comme pour le Chant des géants, Shakespeare, Homère, ainsi que bien sûr les légendes celtes (Cernunnos ! :) et nordiques (les Nornes par exemple). Les paysages, pas trop, mais je me promène souvent en forêt, et j'adore la neige. Ce sont des paysages que je connais bien, il me suffit de fermer les yeux pour les revoir et les imaginer.
Si je suis, oui, influencé par la tragédie, le reste sera plus de l'ordre d'éléments que j'utilise pour bâtir mes mondes, mes histoires. Un peu comme la musique. Sur Que passe l'hiver, elle m'a énormément influencé, encore peut-être plus que pour mes autres romans.
Au final, quand j'écris, je suis plus influencé par des sentiments que je veux essayer de renvoyer que par des oeuvres ou des paysages.
A mon tour de te poser une question : est-ce que, quand tu choisis un livre (à acheter, ou à lire), tu le fais en pensant à une référence particulière (ça va être comme un livre de machin ou de truc), ou bien est-ce autre chose qui te pousse à lire tel ou tel livre ? Et si c'est autre chose, qu'est-ce ?

Fantasy à la carte a dit…

Bonjour David,

Et de trois livres lus de mon côté, que des coups de cœur. Je suis fascinée car vous explorez toutes les facettes de l'Imaginaire, chaque texte est totalement différent, c'est incroyable.

Pour en revenir au dernier roman lu, La Princesse au Visage de Nuit, comment l'idée a germé ? Pour retranscrire aussi bien l'ambiance des petits villages, vous vivez à la campagne ?

Sinon et si vous étiez un animal ?

SK a dit…

Bonsoir David, merci pour tes explications.
Je crois que ce serait pour moi tout le contraire. J'aurais la trouille de rester coincée dans une forme animale. En revanche j'aimerais bien passer derrière le voile, entre les mondes, ou démêler les fils du futur (même si ca doit être assez prise de tête de temps en temps!).
Tu n'as jamais essayé d'écrire dans d'autres domaines que l'imaginaire du tout ou as-tu déjà gribouillé du polar ou autre dans l'intimité de ton bureau sans pour autant vouloir les publier. Si c'est indiscret, réponds pas.

Regina Falange a dit…

J'aime beaucoup le lilas, sa couleur et son odeur douce. Pour ma part je serai un tournesol, grande fleur imposante toujours tournée vers le soleil. D'ailleurs mon prénom (Elodie) signifie Fleur en grec. En parlant de prénoms, comment choisissez vous ceux de vos personnages ? Notamment en imaginaire où pour la plupart, ils sont inventés. Ont-ils une signifacitation ?

Phooka a dit…

Bonjour David,

A mon tour...

Quel est le premier roman que tu as publié ? Est ce que ça a été difficile de trouver un éditeur ? As tu eu (ou as tu encore) des moments de découragement.

Si tu n'étais pas auteur, quel serait ton métier de rêve ?

Laura COLLINS a dit…

Bonjour David, je suis en plein " le garçon et la ville qui ne souriait pas" et j'avoue être sous le charme de la plume aussi délicate que percutante. je reviendrai t'en parler quand je l'aurai terminé, je savoure, comme les chocolats dont on sait que ce sont les derniers de la boîte. Dis-moi, question bateau pour commencer, pourquoi écris-tu ? À quel rythme? et as-tu des habitudes qui t'aident à rentrer plus vite dans tes phases d'écriture?

Laura Collins a dit…

ah oui, j'ai oublié :
Si tu étais le seul objet que tu puisses emporter sur une île déserte..

Yuyine a dit…

Bonjour David,

Avec ton amour pour les histoires tragiques et ton écriture souvent mélancolique, je ne peux pas m’empêcher de qualifier ta plume de poétique.
As-tu des inspirations à nous partager dans le domaine de la poésie qui participent à ton écriture ?

Et pour le portrait chinois initié par les collègues:
Si tu étais une couleur, laquelle serais-tu ?

Fantasy à la carte a dit…

Bonjour David,

Si je devais associer les écrivaines et les écrivains à un animal, je choisirais le phœnix car leurs histoires sont tout aussi immortelles que cette créature merveilleuse qui enchante notre imaginaire.

Sinon, ça parle de quoi Le Chant des Géants ? Donnez-moi envie de lire en quelques mots.

Danilomzb a dit…

Bonjour David,

Merci pour ta réponse alors oui j’ai pensé Irlande voire Ecosse, tragédie grecque j’en avais parlé, mais pas Shakespeare et pour les batailles j’étais plutôt dans Braveheart, éventuellement Troie que dans Game of Thrones mais maintenant que tu le dis cela se tient.

Je reviens sur ce que tu nous dis dans ton introduction : la tristesse est une composante de tes choix d'écriture mais tu vas bien (et tant mieux) alors du coup est-ce une façon de conjurer le sort ? Comme parler du monstre sous le lit peut peut-être le faire disparaître ?

Et évidemment : Si tu étais une chanson ou une musique laquelle serais-tu ?

Danielle

Sabine a dit…

Merci beaucoup pour toutes vos réponses :D.
Je suis joie pour Les Contes Désenchantés !
Même si j'aime beaucoup vos romans, je trouve que vous gérez très bien aussi le format nouvelle/conte. "Le roi de la clairière" m'a particulièrement ému ^^.
Et pour répondre à votre question (qui m'a travaillé un bout de temps XD), je dirai un haïku ou un poème :D.