vendredi 2 novembre 2012

ITV Tome 2 de ELI ESSERIAM


TOME 2

Pour lire ou relire le TOME 1
c'est ICI que ça se passe.







"Avant d’être publiée, je me serai présentée comme étant une infirmière ordinaire qui s’occupe de patients étonnants, capables d’ingurgiter des objets métalliques hétéroclites, se prenant pour Dieu  et ayant un faible pour la dégustation de Canard WC ou Tahiti douche. J’aurai avoué quelques névroses, un physique flou et une tendance à collectionner des trucs minables. (Les petits billets colorés vantant les dons extraordinaires d’obscurs médiums par exemple.). Je vous aurai parlé de mon adoration pour les plats à base d’aubergine, les séjours pluvieux en Ecosse et les sautillements frénétiques générés par l’écoute intensive du groupe Florence + The Machine. Et vous n’en auriez probablement rien eu à carrer. 



Maintenant que je suis publiée, j’apprends tout un tas de choses sur mon propre compte. J’ai lu récemment via le net que je m’appelle Lil Esseriam, voire Eli Esserian, que je suis un auteur espagnol, que je prétends révolutionner le monde de la littérature jeunesse, que mon visage est bouffé de micro expressions en interview et que je ne sais pas où cacher mes mains lorsque je parle à quelqu’un. J’ai aussi découvert, avec beaucoup moins d’étonnement, que je suis arrogante, froide et désagréable, à l'image de mon Alice.

La vérité, c’est que je ne prétends rien, je ne révolutionne rien. Je me contente de réfléchir à ma prochaine collection loufoque en remuant mon boule sur “Dog days are over.” Et je suis toujours aussi mauvaise pour me définir, me connaitre ou me comprendre. Savoir qui on est, c’est la quête de toute une vie. Aussi, pour m’aider un peu et vous en dire plus, j’ai demandé à mes proches leur opinion sur la chose.



Mon Cher & Tendre dit que je suis extraordinairement souple. Ma grand-mère, qui manque sérieusement d’objectivité, dit que je suis une jolie personne. Mes collègues de l’hôpital disent que je suis autoritaire mais que je fais une excellente tarte au Nutella. Ma mère dit que je suis bien la fille de mon père et elle n’a pas l’air d’aimer ça. Mon père dit que je suis tout le portrait de ma mère et ça ne sonne pas comme un compliment. Mon amie Méla dit que je possède la plus belle collection de moules à gâteaux en silicone de l'univers intersidéral. Mon éditeur chéri, Hicham, dit que je ne suis pas très douée en comm’. Mon ami Schindler dit que je suis une fille intelligente, ce qui semble être un oxymore pour lui. Ma nièce Justine dit que j’ai des cheveux comme dans les pubs Schwartzkopf. Ma banquière dit que je suis à découvert. Mon pote Alex dit que je suis la maîtresse du chat le plus sadique du monde. Mon chat, lui, ne dit rien du tout parce que c’est un chat. Ma tante Luzia dit (d’une voix qui se veut rassurante) que je suis une nana tout à fait ordinaire. Ma voisine du dessous dit que je suis bruyante et égoïste, voire hostile. Ma dermatologue dit que la nature a horreur du vide, en particulier sur mon visage. Ma belle-maman, Chantal, dit que je suis une chérie en or pour son fils (ce en quoi elle a parfaitement raison). Le libraire du coin de la rue dit que je dépense intelligemment mon argent. La caissière du Monoprix près de chez moi dit que j’achète des paquets de Chocobons à un rythme inquiétant. Mon gynécologue dit que j’ai un bassin de reproductrice. Mon neveu Maxence dit que j’exagère, toujours, tout le temps, pour tout. Le facteur dit que je confonds boite à lettres et vide-poche. L’ordonnance restrictive du juge dit que je ne dois pas approcher David Foenkinos à moins de 500 mètres. Mon agent, Fred Ricou, dit que je suis une provinciale colérique. Ma belle-soeur Christelle dit que je suis trop sympa. Mon horoscope dit que je dois surveiller mes reins et boire beaucoup d’eau.


Je suppose qu’ils ont raison, tous. Ils sont mes proches, mes familiers, que j’aime ou que je subis, selon l'humeur du jour et les caprices du moment. Pour autant, aucun d’entre nous ne se résume à sa qualité capillaire (aussi éblouissante soit-elle), ce qu’il possède, à qui il ressemble ou qui il harcèle… C’est plus compliqué que ça, n’est-ce pas? Plus dense, plus intrigant. Et je crois que nous sommes ici pour ça, vous et moi. Pour se connaitre un peu plus, un peu mieux. L’opinion des autres, c’est toujours intéressant. Éclairant. Mais croyez-moi, rien ne vaut la sienne propre. Rien ne vaut la votre." 








************************************
Et voilà, c'est Olya qui entamera ce tome 2 à défaut du 1 :))


Han ! Mais Eli, je ne savais pas que vous étiez strasbourgeoise ! Nous sommes donc compatriotes :D Dup, voyons, tu sais pas parler alsacien ? En plus, c'est même pas trop compliqué :D 

Bon, c'est décidé. Votre présentation + vos réponses à mes questions et à celles des autres + tout le bien que j'entends de vos livres, promis, je m'y mets bientôt !
D'ailleurs, là, maintenant, tout de suite, sans réfléchir, on vous demande de parler de votre série pour donner envie de la lire. Vous répondez quoi ?


  • ELI


Olya, les alsaciens sont la plus belle invention de Dieu, bien avant le feu, l'eau ou autres futilités.

Donner envie de découvrir Apocalypsis... Voyons... Je dirai que ça parle de votre réalité, du pouvoir décisionnaire que vous avez dans votre propre destin, de votre responsabilité quant à la vie que vous choisirez. Je sais, dit comme ça, ça n'a pas l'air très funky mais je crois qu'il y a certains passages où vous vous sentirez peut-être compris. Et moins seul. Des lignes où vous lirez un peu de vos chagrins muets, de vos questions secrètes. Je dirai aussi que ce sont des héros que vous pourrez aimer, parce qu'ils ne sont ni bons ni mauvais. Ils sont juste comme vous: compliqués, inconstants, en contradiction et en quête.

Et puis c'est drôle souvent, triste parfois, dur de temps en temps. Avec du sexe et du sang, des douleurs et des victoires sur soi. Je le répète: votre réalité.




Ptitetrolle :
Bonjour Eli et bienvenue sur Bookenstock !

J'ai déjà lu les trois premiers tomes d'Apocalypsis (va falloir que je me penche sur Elias^^), et au risque de paraître un peu bizarre, moi j'ai adoré le personnage d'Alice, c'est d'ailleurs celui que j'ai préféré pour le moment.

Mais bon, là n'est pas ma question en fait. Je me demandais pourquoi tu avais eu envie d'écrire sur un passage de la Bible ? Est-ce un passage qui t'as particulièrement marquée, sur lequel tu t'es interrogée ? Pourquoi avoir voulu le réécrire en te mettant dans la peau de chacun des Cavaliers ?

  • ELI
Chère Ptitetrolle,

(Je n'aurai jamais cru commencer un jour un mail de cette façon...)

Pourquoi l'Apocalypse?... Pourquoi pas! Je ne sais pas réellement. Je connais ce texte biblique depuis mon enfance. Je crois que dans mon imaginaire de petite fille, ça m'impressionnait. On cherche toujours à apprivoiser les monstres du passé, à chasser la sorcière sous nos lits, à sortir les cadavres du placard et exorciser nos démons.

Je voulais donner à ces êtres extraordinaires un visage humain, une personnalité susceptible d'être aimée. Je les souhaitais faillibles, vulnérables et pleins de relief. Comme Achille avec son talon, Samson et sa chevelure... Toute oeuvre d'art a son défaut. C'est ce qui la rend souvent tellement valable. Complète et sublime.

Pourquoi m'être glissée dans leurs têtes?... Parce qu'ils viennent de moi, très honnêtement. Alice, Edo, Max et Elias, ce sont un peu mes horcruxes. Ils sont chacun un reflet de ce qui m'habite, me nourrit ou m'anime. Comme Iris, Drita, Anel ou Aaron. Comme Daniel Land ou Fabrice Chazeranne. Chacun d'entre nous est un tas de choses à la fois. Et c'est très bien comme ça.

Non?


Snow :

Bonjour Eli (et bienvenue pour ce mois de :))

(Mince l'Alsace va nous envahir (pardon c'est la petite vosgienne en moi qui ressort avec les vannes envers les alsaciens qu'ils faut aimer plus que tous les autres [paroles de mon prof de géo -_-]))

J'aurais une question!
Pourquoi l'Apocalypse et ses chevaliers et pas autre chose? c'était pour être dans le mood "2012 fin du monde" ou parce que bah c'est comme ça ça vous est tombé dessus comme le ciel sur la tête des Gaulois?


  • ELI
Chère Snow,

Je vais faire une entorse à une règle ancestrale, au risque de m'attirer l'inimitié de tous et de me voir reniée par les miens. Je vais dialoguer avec une vosgienne.

Alors attention, ça va être bref: oui, ça m'est tombé dessus, comme la quiche sur votre étrange pays. Je n'ai jamais trop aimé suivre les courants, la tendance du moment... Et j'aime à croire que ce sont les mayas qui ont programmé cette vaste fumisterie juste pour me contrarier et faire croire à tous que je ne suis pas capable de fomenter une idée par moi-même...

Saletés...


Bonjour Eli, je n'ai pas vraiment de questions mais, après avoir lu votre présentation : j'adore ! (^-^) J'étais déjà fan de vous au travers de vos romans mais là, je suis sous le charme. Et, moi aussi, je ne fais qu'écouter du Florence + The Machine lol

Bienvenue sur Book en Stock en tout cas, votre venue ici permettra de patienter jusqu'à la sortie du cinquième tome, qui se rapproche à grands pas. Je m'en vais lire les quelques questions auxquelles vous avez répondu...


  • ELI
Très chère Wilhelmina,

Quelqu'un qui aime Florence + The Machine est fatalement quelqu'un de bien. Quelqu'un qui tombe sous mon charme est meilleur encore. Bravo pour votre bon goût évident!

Merci, pour tout, et au plaisir de vous lire!

Vanessa :

Rebonjour eli,
J'espère aussi avoir un jour l'occasion de vous rencontrer dans notre belle region, cela m'a d'ailleurs fait penser à une question.
Je suis venu passer le week end à Épinal à l'occasion des "Imaginales" en mai et j'ai été juste dégouté de ne pas vous y voir. Je voulais du coup vous demander si vous aviez l'intention d'y participer l'année prochaine.
"Elsass über alles!"

  • ELI
Bonjour à nouveau Vanessa,

J'ai été très contrariée et ô combien confuse de faire faux bond aux Imaginales l'an passé. Des soucis familiaux indépendants de ma volonté ( avec ce que cela génère de fatigue, découragement, etc ) sont la cause de mon absence d'alors.

J'ai le privilège et le plaisir d'être à nouveau invitée en 2013, et je compte bien honorer comme il se doit ce rendez-vous. Donc, pardon pour la dernière fois et à très bientôt, Vanessa!



Boulevard livresque :

Bonjour Eli,

AAAAAAH, ça me fait super bizarre de parler à une auteur !

J'ai lu votre roman dans le cadre du mois de.. Et j'ai beaucoup aimé, Alice est tellement.. spécial ! (Maintenant j'ai hâte de me procurer le deuxième tome)

Et je me demandais, êtes-vous seul dans votre tête? Non parce qu'en lisant les répliques d'Alice (c'est cash et hilarant), il faut vraiment être barge pour trouver de telles répliques !


  • ELI
Bonjour,

AAAAAAAH ça me fait super bizarre d'être qualifiée d'auteur! Je ne m'y habitue pas...

Je vous remercie de me poser une question aussi frontale et dénuée de toute prévenance!
Personne n'est seul dans sa tête, je crois. On est tous remplis d'un tas de choses, non? Disons que je suis très très pleine...
Et j'aime vraiment être qualifiée de "barge".

En fait, je crois que j'ai écrit ces romans pour que, lorsque je serai une vieille dame ronchon, guindée et austère, mes petits-enfants puissent découvrir que j'étais différente, jadis. Insolente, transgressive et libre. J'aimerai qu'ils se disent que mémé Eli en a sous le coude!

C'est une idée très barge, ça, non?



Lady K :

Re-coucou,
Oui, oui, tu as parfaitement répondu à ma question :P
Je ne sais pas si je suis douée pour pousser aux confidences, je pense plutôt que ça voulait tout simplement sortir ^^ Mais je suis étonnée d'apprendre qu'Alice était un garçon au départ. Je ne la vois pas autrement que telle qu'elle est.
Comme Petitetrolle j'ai beaucoup aimé Alice, et - même s'il ne faut pas le dire - je me retrouvais parfois en elle. (Sauf que je ne suis pas surdouée... et que je n'ai pas une plastique parfaite.)

J'avais d'ailleurs été bluffée par le changement de style entre les deux premiers romans. Pour qu'il colle mieux au personnage (enfin, c'est comme ça que je l'ai ressenti). Est-ce que ça a été dur ou c'est venu naturellement au cours de l'écriture ?

Bonne soirée :)

Et j'adore la photo de présentation !
(Et non je ne le fais pas exprès de toujours oublier quelque chose dans mon commentaire ==" )


  • ELI
Merci, décidément, pour ces commentaires plus qu'agréables à lire...

Pour Alice, la rédaction a été très simple, naturelle. Son style est le mien. Son effronterie, son cynisme, sa froideur parfois, c'est tout à fait moi. Je n'ai pas eu à me forcer et du coup, ça n'a pas été le plus "dépaysant" des tomes.

Pour Edo, je me suis beaucoup, beaucoup amusée. Parce que c'est un personnage qui se fout des codes, du paraitre, du style. Il est affranchi de tout. C'était jouissif de tout m'autoriser, de me dire que je pouvais aller plus loin, me permettre la grossièreté. J'insiste sur ce terme parce qu'on a souvent reproché à Edo d'être vulgaire et je ne pense pas qu'il le soit. Il a une forme de noblesse, une certaine élégance. Sa vision du monde a beau ne pas être positive, elle n'est pas dépoétisée pour autant.

Je crois pouvoir dire qu'Edo est le personnage à travers lequel j'ai préféré parler. Pour mon entourage, c'était bien moins agréable. Durant la rédaction de ce tome, soit deux mois, j'étais ordurière, cash et j'm'en foutiste au possible. S'imprégner de lui a été évident. Le quitter beaucoup moins... C'était un peu comme la première fois qu'un enfant de deux ans dit "putain". Il balbutie ça, répète sottement le juron entendu par hasard et constate l'effet incroyable de ces deux petits sons accolés. Fantastique.

La transgression, on aime tous ça, non?

( Et merci pour le compliment à propos de la photo... C'est gentil. )


Ptitetrolle :

(Oui oui, je sais, mon pseudo est... unique^^)

Le fait que tes personnages soient faillibles et aient plein de défauts, c'est quelque chose qui m'a énormément plu dans tes romans. C'est osé mais après tout, un héros n'est pas intéressant s'il est déjà parfait à la base.

En tout cas, si chacun des Cavaliers est une partie de toi, j'espère qu'il reste encore de nombreuses facettes de ta personnalité à explorer dans de prochains romans ;)

Et sinon, quels sont les auteurs et les romans qui ont nourri ton imaginaire ? Quelles sont tes références en matière de littérature ? Es-tu une grande lectrice ou bien l'écriture t'est-elle tombée dessus à l'improviste ?

  • ELI
Chère Ptitetrolle,

J'ai toujours un peu écrit, pris des notes, jeté des idées, par ci par là. J'adorai les exercices d'expression écrite, les devoirs de rédaction. Une véritable petite lèche-cul, l'Esseriam. Mais bien avant d'écrire, je lisais. La lecture, c'est quasi ma vie. J'ai une relation au livre comparable à celle qu'entretien Kate Moss avec la coke... Sans bouquin de secours, je suis irritable, agitée et hystérique. Demandez à mes proches... J'échangerai un rein contre la Pléiade. Mes livres me rassurent, me consolent, m'émerveillent et m'enthousiasment. Ils sont pour moi de vieux amis, des parents aimants, à portée de main. Toujours disponibles.

Bref. Mes influences littéraires... J'adore les vieux classiques. Les pièces, les nouvelles, même les essais. J'ai été longtemps habitée par l'Antigone de Jean Anouilh, bouleversée par le Nekhlioudov de Tolstoï, remuée par le dormeur du Val de Rimbaud... Le premier garçon dont je suis tombée amoureuse est Jean Kippelstein de Malle. J'idolâtre les écrivains, les grands, les vrais. Les Brontë, Japrisot, Brecht, Zweig, Schlink, Fitzgerald, Emerson, Thoreau, Gary, Kundera, Hugo, Huxley, Neruda, Marquez, Cohen, Teulé, Azzedine, Dickinson, Wilde et tant d'autres, ce sont mes rock stars à moi.

Je crois que pour écrire, il faut beaucoup lire. Stocker en soi d'autres mots, d'autres regards, d'autres sensibilités. S'ouvrir sur une psyché autre que la sienne et y prendre ce dont on a besoin. Ce dont on manque. Un livre, c'est ça avant tout: un voyage dans un ailleurs inconnu, une transmigration de notre âme dans le corps de quelqu'un d'autre. Une fenêtre grande ouverte sur un paysage différent du notre. C'est époustouflant.

Alors ai-je été influencée? Oui. Je l'espère. Et j'espère surtout ne pas trahir, corrompre ou abimer ces influences. Les livres, grosso merdo, parlent tous de la même chose. L'amour, la douleur, l'absence, la perte, le deuil, etc. Mais certains ont ce don incroyable qu'ils parviennent à vous donner envie de trouver votre façon de les dire, de les extirper de vous et de les sublimer. Quand on parvient à écrire un tel ouvrage, je crois qu'on peut souffler et se dire qu'on fait bien notre boulot d'auteur.



Ayant finit de repasser mes slips et gardant la lecture de l'annuaire pour un prochain jour férié (peut-être le 26 décembre), je me suis décidée à commencer votre premier livre hier en début d'après midi. Et je l'ai terminé entre le café et le kirsch du repas de famille !
Je suis tout à fait d'accord avec vous : les Alsaciens et l'Alsace sont une merveilleuse invention, totalement chauvin au point de se distinguer de "ceux de l'Intérieur". Mais en même temps, ils ne parlent pas tout à fait la même langue que nous et le St Nicolas ne leur ramène pas de Manalas (preuve évidente qu'ils feraient bien de se méfier du Père Fouettard !). Oui, on est chauvin, mais qu'est ce qu'on est sympa !
D'ailleurs je ne savais pas que vous étiez Alsacienne, alors j'ai été assez surprise de voir apparaître la ville de Brumath dans la dernière partie de ce livre.

Bref, après cet interlude, je vais quand même vous dire que j'ai beaucoup aimé ce premier tome. Alice est effectivement quelqu'un de très froid, qui analyse les situations à la manière d'un logiciel plus qu'à la manière d'un être humain. Vous n'aviez pas peur qu'elle rebute vos lecteurs ? Qu'elle les décourage de lire la suite ?

Sinon, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec La Nuit des Enfants Rois de Bernard Lentric, dans lequel il est également question d'enfants surdoués. Et Alice m'a beaucoup fait penser à deux d'entre eux. Du coup je m'étais demandé si vous vous étiez inspirée de cette histoire dans la création de vos personnage, mais au vu de vos réponses précédentes, je pense que ce n'est pas le cas. Ou bien ai-je tort ?

Ah ! et tant que j'y pense, serez vous présente au salon du livre de Colmar ?



  • ELI
Crunches, Crunches, Crunches...

Les Alsaciens ne sont pas seulement "sympas". Ils sont ce qui se fait de mieux en matière d'être humain! Certains éminents cuisiniers disent qu'on mange comme on aime. Si tel est le cas, tous seront d'accord pour conclure que nous aimons beaucoup trop, avec force, passion et subtilité...

Je ne suis pas alsacienne par mes parents mais il se trouve qu'ils ont eu le bon goût de me fabriquer et m'extraire à Strasbourg, puis de confier mon éducation à des alsaciens. Ce pour quoi je suis leur éternelle abonnée. J'aurai été bien malheureuse de grandir dans un coin sans accent, où les couronnes de l'Avent n'existent pas, où on ne passe pas des nuits entières à confectionner des bredeles à huit dans une cuisine surchauffée minuscule au plafond bas, où le Hans Trapp n'effraie personne et où Cookie Dingler n'est pas une star locale!... L'Alsace sera toujours mon chez-moi.

Quant à Brumath, j'y ai en partie appris mon métier. C'est un lieu que je connais bien, où j'ai de nombreux souvenirs et auquel je suis attachée, étrangement.

Vous n'avez pas tort, je ne connais pas du tout ce livre, ni cet auteur. Mais je compte remédier à cette lacune culturelle intolérable dès que possible! Merci de m'avoir donné le titre de ma prochaine lecture, Crunches!

Enfin, concernant le salon de Colmar, ma foi, je n'y ai jamais été invitée! Que cela se sache...


Bandes de chauvines, j'ai presque envie d'ajouter : Jurass uber alles !!!  ^^

Crunches :

Mwhhahhahahha ! Effectivement, si on mange comme on aime, je pense que l'Alsace c'est le pays des Bisounours !
Et Dup, désolée, mais on n'y peut rien si l'Alsace c'est trop beau, trop chouette, trop... et en plus, elle est pleine d'Alsaciens. Alors c'est encore mieux !

bref, contente de vous avoir suggéré votre prochaine lecture. J'espère qu'elle vous plaira !

Comment ça, jamais invitée au salon du livre de Colmar ?! C'est une honte (pour eux, pas pour vous, hein !) Cette année, j'y vais avec un panneau "Où est Eli Esseriam ?" et je vais le planter au bureau des réclamations ! (oui, la révolution est en marche !)

D'ailleurs, est ce que vous continuez à exercer en tant qu'infirmière ?


Euh.... si on a une fille qui fait ses études à Strasbourg, peut-on être considérée comme alsacienne d'adoption ??? ^^

  • ELI
Excellente idée, Crunches, le coup du panneau! J'adorerai! Faites une photo et envoyez-la moi, si vous allez jusqu'au bout!

Je réalise que je n'ai pas répondu à la question concernant Alice. Est-ce que j'avais peur qu'elle rebute le lecteur? Non. Je l'espérais, pour tout dire. C'est bon, parfois, de prendre du temps pour aimer un personnage, d'être troublé, de ne pas savoir si on doit l'apprécier ou non. Personnellement, j'adore ça. J'adore décider que j'aime un héros en dépit du bon sens, alors que je le trouve insupportable, qu'il ne partage aucune de mes valeurs. J'adore être dérangée, bousculée, frustrée. J'aime qu'un livre ne me donne pas ce que j'attendais. Qu'il ne me laisse pas le choix et contrarie mes choix. Je trouve que c'est un tour de force, de créer de l'empathie et de l'attachement là où il parait impossible d'en faire naître. A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Et quelle satisfaction puis-je retirer à voir Anel ou Iris être appréciés? Je les ai fait comme ça: adorables, bons, doux. On ne peut que les aimer. En ce qui concerne Alice, les lecteurs ont le choix. Ils peuvent la détester s'ils le veulent. Mais ceux qui l'aimeront le feront sans raison. Le feront vraiment.

J'aime quand on aime sans raison, sans mérite ni justification. C'est tellement plus difficile. Tellement plus beau, surtout.

Et oui, bien sûr, j'exerce toujours mon métier d'infirmière. Je ne peux pas dire que j'en rayonne de bonheur tous les jours. C'est une profession compliquée, exigeante et épuisante à bien des égards. Mais la noblesse et le don de soi de ce job compensent bien des aspects négatifs. Ma profession m'a appris plus de choses sur la nature humaine, sur moi-même, que toutes mes expériences annexes cumulées. L'infirmière nourrit l'auteur, l'inspire, le structure et le contient. Mon métier est un mal nécessaire...


Haaan, je savais que j'avais zappé de passer ici en retrant du boulot. *file se flageller*
Plus sérieusement, j'ai découvert votre écriture en lisant les aventures d'Alice pour ce RDV et c'est un personnage qui m'a beaucoup... comment dire... laisser perplexe de part certains aspect de son caractère. Malgré tout j'ai pris du plaisir à suivre son histoire et je dois avouer que j'ai hâte de la retrouver (mais ce ne sera pas tout de suite, faudra d'abord que je rencontre ses trois charmant amis).
Mais du coup, je suis curieuse de savoir pourquoi avoir commencé l'histoire de ces cavalier par la demoiselle. Elle a un caractère assez étrange et qui peut parfois être déstabilisant et pourrais même en rebuter certains quand à découvrir la suite (de ce que j'ai pu voir sur quelques chroniques).


  • ELI
Chère Ethernya,

Ne vous flagellez pas pour si peu, hormis si vous aimez cela...

J'ai commencé par Alice parce qu'il me semblait naturel qu'elle devienne le Cavalier Blanc et que ce dernier apparait en premier dans l'Apocalypse. C'est tout con, n'est-ce pas?

Pour être honnête, je me moque un peu du qu'en dira-t-on. J'ai écrit Alice, puis les autres, sans penser au lecteur, à ses exigences, ses envies, ses désirs. Je me souviens d'une rencontre dans une librairie après la parution d'Edo. Une jeune fille, fort intelligente par ailleurs, m'a demandé si l'armée des morts allait apparaitre dans le dernier tome. Lorsque je lui ai répondu que non, elle s'est exclamée un "c'est nul alors!" qui m'a préoccupé. Et puis j'ai lâché prise. Je ne peux pas plaire à tout le monde. Je ne veux pas plaire à tout le monde. Si les gens veulent une fin différente, qu'ils l'écrivent. Qu'ils se la créent, se la racontent, se l'imaginent.

Je fais des choses qui me ressemblent. Je ne suis plus troublée par l'agacement ou le désamour des lecteurs. L'important est de susciter une réaction, une émotion. Je ne prétends pas avoir écrit quelque chose de grandiose, de fondamental, d'immense. J'ai écrit quelque chose qui a ma taille, ma couleur, mon empreinte, mon imperfection et mes travers. Je suis comme Alice: il n'est pas évident de m'aimer.


Si cela continue à ce rythme, et si Eli ou Dup ne rendent pas l'âme avant l'heure... les prochaines questions-réponses seront sur un nouveau billet  :))

7 commentaires:

Lady K a dit…

Re-coucou,
Oui, oui, tu as parfaitement répondu à ma question :P
Je ne sais pas si je suis douée pour pousser aux confidences, je pense plutôt que ça voulait tout simplement sortir ^^ Mais je suis étonnée d'apprendre qu'Alice était un garçon au départ. Je ne la vois pas autrement que telle qu'elle est.
Comme Petitetrolle j'ai beaucoup aimé Alice, et - même s'il ne faut pas le dire - je me retrouvais parfois en elle. (Sauf que je ne suis pas surdouée... et que je n'ai pas une plastique parfaite.)

J'avais d'ailleurs été bluffée par le changement de style entre les deux premiers romans. Pour qu'il colle mieux au personnage (enfin, c'est comme ça que je l'ai ressenti). Est-ce que ça a été dur ou c'est venu naturellement au cours de l'écriture ?

Bonne soirée :)

Lady K a dit…

Et j'adore la photo de présentation !
(Et non je ne le fais pas exprès de toujours oublier quelque chose dans mon commentaire ==" )

Ptitetrolle a dit…

(Oui oui, je sais, mon pseudo est... unique^^)

Le fait que tes personnages soient faillibles et aient plein de défauts, c'est quelque chose qui m'a énormément plu dans tes romans. C'est osé mais après tout, un héros n'est pas intéressant s'il est déjà parfait à la base.

En tout cas, si chacun des Cavaliers est une partie de toi, j'espère qu'il reste encore de nombreuses facettes de ta personnalité à explorer dans de prochains romans ;)

Et sinon, quels sont les auteurs et les romans qui ont nourri ton imaginaire ? Quelles sont tes références en matière de littérature ? Es-tu une grande lectrice ou bien l'écriture t'est-elle tombée dessus à l'improviste ?

Crunches a dit…

Ayant finit de repasser mes slips et gardant la lecture de l'annuaire pour un prochain jour férié (peut-être le 26 décembre), je me suis décidée à commencer votre premier livre hier en début d'après midi. Et je l'ai terminé entre le café et le kirsch du repas de famille !
Je suis tout à fait d'accord avec vous : les Alsaciens et l'Alsace sont une merveilleuse invention, totalement chauvin au point de se distinguer de "ceux de l'Intérieur". Mais en même temps, ils ne parlent pas tout à fait la même langue que nous et le St Nicolas ne leur ramène pas de Manalas (preuve évidente qu'ils feraient bien de se méfier du Père Fouettard !). Oui, on est chauvin, mais qu'est ce qu'on est sympa !
D'ailleurs je ne savais pas que vous étiez Alsacienne, alors j'ai été assez surprise de voir apparaître la ville de Brumath dans la dernière partie de ce livre.

Bref, après cet interlude, je vais quand même vous dire que j'ai beaucoup aimé ce premier tome. Alice est effectivement quelqu'un de très froid, qui analyse les situations à la manière d'un logiciel plus qu'à la manière d'un être humain. Vous n'aviez pas peur qu'elle rebute vos lecteurs ? Qu'elle les décourage de lire la suite ?

Sinon, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le parallèle avec La Nuit des Enfants Rois de Bernard Lentric, dans lequel il est également question d'enfants surdoués. Et Alice m'a beaucoup fait penser à deux d'entre eux. Du coup je m'étais demandé si vous vous étiez inspirée de cette histoire dans la création de vos personnage, mais au vu de vos réponses précédentes, je pense que ce n'est pas le cas. Ou bien ai-je tort ?

Ah ! et tant que j'y pense, serez vous présente au salon du livre de Colmar ?

Crunches a dit…

Mwhhahhahahha ! Effectivement, si on mange comme on aime, je pense que l'Alsace c'est le pays des Bisounours !
Et Dup, désolée, mais on n'y peut rien si l'Alsace c'est trop beau, trop chouette, trop... et en plus, elle est pleine d'Alsaciens. Alors c'est encore mieux !

bref, contente de vous avoir suggéré votre prochaine lecture. J'espère qu'elle vous plaira !

Comment ça, jamais invitée au salon du livre de Colmar ?! C'est une honte (pour eux, pas pour vous, hein !) Cette année, j'y vais avec un panneau "Où est Eli Esseriam ?" et je vais le planter au bureau des réclamations ! (oui, la révolution est en marche !)

D'ailleurs, est ce que vous continuez à exercer en tant qu'infirmière ?

Ethernya. a dit…

Haaan, je savais que j'avais zappé de passer ici en retrant du boulot. *file se flageller*
Plus sérieusement, j'ai découvert votre écriture en lisant les aventures d'Alice pour ce RDV et c'est un personnage qui m'a beaucoup... comment dire... laisser perplexe de part certains aspect de son caractère. Malgré tout j'ai pris du plaisir à suivre son histoire et je dois avouer que j'ai hâte de la retrouver (mais ce ne sera pas tout de suite, faudra d'abord que je rencontre ses trois charmant amis).
Mais du coup, je suis curieuse de savoir pourquoi avoir commencé l'histoire de ces cavalier par la demoiselle. Elle a un caractère assez étrange et qui peut parfois être déstabilisant et pourrais même en rebuter certains quand à découvrir la suite (de ce que j'ai pu voir sur quelques chroniques).

pierre56 a dit…

Bonjour j'ai entendu parler de votre livre par le bouche à oreille sur le net, un peu comme on entend parler du dealer du coin. "il a de la bonne" on sait vite fait à quoi il ressemble même si on l'a pas croisé souvent, il parait une bonne affaire donc on se dit on va se laisser tenter^^

Mais quand un ami de ce dealer nous fait une dégustation gratuite on ne refuse pas! C'est ainsi que j'ai vraiment découvert Alice grâce à book en stock et honnêtement j'ai beaucoup aimé, bien que je dois l'avouer pour une surdouée je ne l'ai pas trouvée très prévoyante...Juste que pour vous dire qu'il y a énormément de bonnes choses dans votre livre que j'ai apprécié (mon pseudo parallèle à pierre56 est apocalypse56...hum hum)J'attend désormais noël pour commander les tomes suivants.(puisque moi être étudiant, moi être pauvre, moi pas beaucoup argent pour livres malgré moi être en lettres)
Question justement, aurions nous la chance de voire le tome 5 sous le sapin?

En dehors de ça tant qu'a avoir l'auteur en personne je me posais une question un peu plus pragmatique que celles des autres. Pourquoi avoir choisi les éditions du matagot? A moins que ce soit plus une nécessité qu'un choix... Puisque malgré une très bonne promo sur internet (cette discussion en est la preuve même) je n'ai que rarement vu apocalypsis en magasin (chose regrettable pour vous puisque je n'aurais pas résisté et je l'aurais acheté malgré mon compte en banque dans le même état que le titanic après avoir heurté un iceberg compact fait de livre^^)

Merci d'avance ;D