vendredi 22 mars 2013

PARIS LA NUIT de Jérémie Guez




Editions J'ai Lu
126 pages
4,70 euros


4 ème de couv :

Abraham est un fils de la rue. Avec Goran, son ami d'enfance, il partage défonces, embrouilles et petites combines. Dealer à l'occasion pour assouvir ses propres besoins, il erre dans les rues de la Goutte d'Or à Paris, conscient que sa vie s'enfuit dans une direction toujours plus sombre, sans issue. A l'occasion d'une de leurs nombreuses virées dans un bar de la capitale, ils découvrent une salle de jeu clandestine qu'ils décident de braquer. Mais les truands ne vont pas les laisser s'en sortir indemnes. Vient alors le temps de la fuite, de la planque, puis de la traque...


L'avis de Dup :

Cent-vingt pages, c'est court n'est-ce-pas ? Et effectivement, il est tout léger en main ce livre de poche. Et bien je peux vous dire que ces cent-vingt pages vous balancent un uppercut en pleine figure qui fait que lorsqu'on le repose, il semble beaucoup plus lourd !

Abe, c'est Abraham, mais il déteste son prénom et je n'ai pas envie de l'énerver, alors je vais l'appeler comme ses potes ! Donc Abe n'a jamais aimé l'école et il s'en est affranchi dès qu'il a pu. Pour lui, la seule chose positive que lui a apporté ces années de scolarité c'est l'amitié qu'il partage avec Goran. Depuis, il zone : il dort le jour, traîne la nuit dans ce quartier de Paris, pas très loin de la butte Montmartre. Pourquoi travailler quand on peut gagner de la tune aussi facilement en revendant à droite, à gauche, de la drogue ? Il l'achète, la coupe et la revend aux étudiants friqués, tous fils-à-papa, du quartier St Germain. Il a une petite copine étudiante, cela aide pour avoir des contacts dans le milieu...

Mais bien sûr, l'appât du gain facile est toujours là. D'autant que même s'il ne veut pas le reconnaître, il a toujours besoin de plus, sa propre consommation augmentant. La tentation titille, et le jour où on passe le cap, c'est l'escalade. 



- Bien sûr que j'ai peur...- Ce n'est pas seulement une question de peur... si on réussit à obtenir de l'argent avec des armes, nos vies vont changer.
- Mais non, il n'y aura pas de changements, on ne sera même pas recherchés par la police. On entre et on sort, ça ne va pas plus loin que ça.
- Abe, tu ne le sais pas encore, mais si tu sors d'ici indemne, tu banderas tellement que tu recommenceras. 


Chronique d'un dérapage en quelque sorte, ou d'une entrée dans le grand banditisme...  Jérémie Guez explore cette escalade dans la violence, dans la prise de drogues. Escalade dans la traque, puis la planque. Dans la peur surtout. Son écriture est incisive, juste, sans fioriture. Elle percute.

L'auteur nous livre un portrait de Paris la nuit sans concession à travers les yeux d'un jeune désœuvré. Un Paris pas très reluisant, mais qui doit sans aucun doute se rapprocher de la vérité. L'autre facette de Paris la nuit, la vraie, celle que les touristes ne voient pas... Parce qu'Abe l'aime cette ville, sa ville, et cela se ressent dans les descriptions, même les plus sordides.

Quand on sait que cet auteur avait tout juste 23 ans lorsqu'il a écrit cette pépite. Que ce n'est que le premier volet d'un triptyque dont le deuxième volet, Balancé dans les cordes, est aujourd'hui finaliste du Prix SNCF Polar 2013, moi je dis chapeau bas. Découvrez vite ce jeune auteur plein de talent, car c'est sûr qu'on va en entendre beaucoup parler dans les années à venir. En tous cas, je suis ravie de prendre le train en marche, et je vous parlerai très bientôt de ce deuxième tome !




120 pages, ce n'est pas un roman, c'est une novella elle a dit Lune !
Donc zou, pour mon challenge JLNN :))



3 commentaires:

Lune a dit…

Bravo ma Dup' !! Comment on fait alors, tu upgrades vers mini (soit 6 lectures au total, tu as fait la moitié et il reste 9 mois !) ou tu termines et c'est déjà super bien vu que tu ne voulais pas lire ce format du tout ? :p

Dup a dit…

Soyons fou ! Upgrade moi !!!
J'en ai une sous le coude en plus... restera plus qu'à en trouver deux autres ! :))

Lune a dit…

Super :p