jeudi 27 octobre 2016

LES POISONS DE KATHARZ de Audrey Alwett



CHRONIQUES DE LA TERRE D'AIRAIN

# 1  LES POISONS DE KATHARZ

Audrey Alwett


Éditions ActuSF
Collection Bad Wolf
421 pages
19 euros



4ème de couv :


Le Prince Alastor n’apprécie pas qu’on l’appelle « l’Indolent » (vraiment, les gens sont méchants). Pour régler la question, le Sénateur Mâton le persuade de détruire Katharz. Voilà une guerre qui sera vite gagnée !


À Katharz, la ville-prison où la Trisalliance déverse chaque année ses indésirables, la situation est intenable. Ténia Harsnik, la tyranne en place, est obsédée par un nombre, celui des habitants qui vivent entre ses murs. En aucun cas, il ne faut dépasser les cent mille, car alors CE qui dort sous la ville SE réveillerait. Si cela se produisait, rien ne pourrait L’arrêter, sauf peut-être Dame Carasse… Mais la sorcière la plus puissante de la Terre d’Airain, à ce qu’elle raconte, semble bien plus préoccupée par son bizarre apprenti que par le destin du monde. D’ailleurs, la ville ne compte que 99 500 habitants. Ce n’est pas comme si l’apocalypse était dans un mois… pas vrai ?



L'avis de Dup :

Je poursuis ma découverte du nouveau label Bad Wolf de ActuSF. Après le très sérieux Anasterry, voici le très distrayant Les poisons de Katharz.

Dans les remerciements qui suivent la dernière page de ce roman, l'auteur nous avoue sa passion pour Sir Terry Pratchett mais était-ce nécessaire ? Car on reconnait tout de suite l'influence, l'humour omniprésent et les petites notes en bas de page, les NDLA délicieux qui parsèment l'ouvrage.
La ville de Purpurine était en liesse et étendait ses couleurs aux fenêtres, des licornes argent sur fond azur, avec parfois la devise de la citée brodée par en dessous : Honor noster immaculatus².
². "Notre honneur est sans tache." Oui, avec le latin on écrit beaucoup d'âneries...
Alors de l'humour oui, beaucoup oui, trop non. Car c'est le risque et là je pense à Gordon Zola dont je n'ai jamais réussi à finir un livre, même petit : trop d'humour et c'est saoulant. Ici, s'il y a de l'humour à deux balles comme le nom de la tyranne de Katharz qui s'appelle Ténia Harsnik ( le père se prénommait Morbak ), la plupart du temps celui-ci est fin et bien dosé. Humour de situation, humour burlesque, jeux de mots fins et maîtrisés. Le ton est donné dès le prologue et c'est délicieux.

Katharz donc est la cité-prison, ou la cité-poubelle de la trisalliance. Les trois royaumes l'entourant, Malicorne, Chaolie et Thalass y déversent chaque année leur trop plein de racailles. Charge à Ténia de gérer cela... Or Ténia est la seule, avec dame Carasse la grande sorcière à savoir le terrible secret de Katharz. La ville a été construite au-dessus de là où a été enfoui le dernier démon des Terres d'Airain : Salbeth. :)) Il ne faut en aucun cas dépasser les cent mille âmes sur son dos sous peine de le libérer. Et la population de Katharz en approche dangereusement malgré les concours de meurtres organisés par Ténia !

Parallèlement, le prince Alastor 1er de Malicorne se fait allègrement manipuler par un de ses sénateurs afin de déclarer la guerre et raser Katharz espérant ainsi relancer ses affaires : son empire industriel et familial étant essentiellement la fabrication d'armes en tout genre. Sauf que si l'armée pénètre dans Katharz, la barre des 100 000 sera largement dépassée... Une intrigue bien maîtrisée qui entraîne le lecteur jusqu'à la fin de ce premier tome. 

Suivre tous ces personnages a été un vrai plaisir :
Ténia qui vous arrache la tête si vous lui faites remarquer qu'on ne dit pas tyranne mais tyran.
Dame Carasse et ses soucis avec ses apprentis, avec son isba sur patte qui n'en fait qu'à sa tête.
Sinus le sorcier bonimenteur et ses bonbons à sorts, Jeeves son majordome quatre plumes, insigne suprême de ce métier.
Eustache Badufond, le zombie fonctionnaire responsable des entrées et sorties de Katharz, peut-être bien mon préféré (même si railler l'administration française est facile !).
Le prince Alastor et la princesse Grace XXXIe, ( Grace XXXe ayant échoué à l'épreuve de la virginité :)).
Autant de personnages qui m'apportent encore le sourire lorsque je les évoque aujourd'hui en les citant.

L'univers créé par Audrey Alwett dans ce roman est lui aussi assez caricatural de la Fantasy, et j'ai adoré ces clins d'oeil. D'un côté nous avons les Chaolins, genre bas du front et bruts de décoffrage à l'image de leurs dragons. La république de Thalass assez transparente, et le royaume de Malicorne où tout est rectitude, honneur et pureté. Malicorne qui s'enorgueillit de sa cavalerie de licornes. Licornes présentées comme des sales carnes cabochardes qui permettent à l'auteur de jouer des scènes plus qu'hilarantes !

Même si ce roman Les poisons de Katharz fait partie d'une série, Les chroniques de la Terre d'Airain, il peut très bien se lire comme un one-shot. Je m'inscris cependant dans la durée car j'ai bien envie de me replonger dans l'univers burlesque de cette auteur que j'ai beaucoup aimé. Je vous conseille d'ailleurs de le découvrir rapidement !


3e roman pour le challenge de dame Licorne.


Un roman de fantasy : 3 points
> 400 pages : 1 point
Une femme : 1 point
française : 1 point

Jackpot ! Merci dame Alwett \o/

3 commentaires:

Nath Aely a dit…

Ahhhh et voilà lol je l'avais dit que j'allais boycotter les chroniques jusque noel sinon ma WL va exploser :p
Encore un qui me fait trop envie , merci Dup car là encore je ne l'avais pas vu passer celui-là

Zina a dit…

Tout à fait d'accord : de l'humour justement dosé :)

Dup a dit…

Voilà !
A part le coup de Jeanne Mas qui m'a fait exploser de rire, j'ai lu ce livre avec le sourire accroché aux lèvres bien souvent.