lundi 28 septembre 2020

QUITTER LES MONTS D'AUTOMNE de Emilie Querbalec

 



Albin Michel Imaginaire
440 pages
21,90 euros




L'avis express de Dup sur Quitter les monts d'automne de Emilie Querbalec


Une invitation au voyage, un récit initiatique loin de ce que la couverture laissait entrevoir.




L'AVIS DE DUP




Nous faisons la connaissance de Kaori alors qu'elle a 10 ans en cette année 13111. Elle est élevée par sa grand-mère, la grande conteuse Lasana de la lignée Shikiai. Mais la tradition ne va pas perdurer car Kaori n'a pas été touchée par le Ravissement, un événement qui survient sans prévenir et qui déclenche le don du Dit. Elle se destine donc à la danse pour accompagner la troupe de sa grand-mère dans ses représentations à travers les Monts d'Automne, loin de la capitale Pavané.

Kaori est la narratrice de ce roman, et l'autrice a choisi la première personne du singulier pour nous conter son histoire. Au vu de la couverture, et de ce nombre d'années, treize mille et quelques, on s'attend à un univers futuriste et c'est une grande surprise de découvrir Tasai, la planète de Kaori ! On se croirait au Japon de l'ancien temps, bien avant la révolution industrielle, pour le mode de vie, les traditions, la culture. Un monde où la tradition orale prime, où l'écrit est tabou, interdit.

Au grand malheur de Kaori causé par le décès de sa grand-mère, va se rajouter l'héritage que lui laissera Lasana, un rouleau manuscrit. Sa simple détention est passible de la peine de mort, mais elle ne peut se résoudre à le détruire ni à l'abandonner. Elle décide alors de quitter les Monts d'Automne et rejoindre la Capitale afin de retrouver une connaissance de Lasana. Les épreuves seront aussi nombreuses que les découvertes. Une campagnarde naïve à la ville en quête de son histoire et de son identité... 

Un récit à la manière d'un conte initiatique que j'ai apprécié, très beau, poétique et souvent profond, et pour une bonne moitié de ce roman, loin du genre attendu. Et puis le récit bascule en vrai space-opéra, et c'est là qu'ils m'ont perdu. Je dois vraiment faire un blocage dès qu'il s'agit de voyage spatiaux, de relativité temporelle, etc, mais les réponses aux questions de Kaori se trouvant ailleurs, à l'autre bout de la galaxie dans une autre galaxie, elle part et nous avec. Un space-op' qui se teintera même de fantasy avec la présence de Sylphes quasi immortels qui ressemblent fortement à des elfes. Malgré la beauté du texte, j'ai vraiment eu du mal à m'accrocher. Mes rares coups de cœur en SF en attestent...

La plume de l'autrice est belle et sûre, elle invite au voyage vers le pays du soleil levant. Le manque d'action de ce récit contemplatif et le caractère passif, très japonais, de l'héroïne ont étiré la durée de ma lecture. Cependant, la fin merveilleuse que propose Emilie Querbalec qui répond de façon subtile à toutes nos interrogations me fait avouer que je ne regrette absolument pas ma lecture, toute poussive qu'elle fut. Je vous invite donc à découvrir ce roman singulier qui invite au voyage.


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