jeudi 18 juin 2020

LE FLÉAU DES ROIS de Jenn Lyons





Éditions Bragelonne
696 pages
25 euros





L'avis express de Dup sur Le fléau des rois de Jenn Lyons



Une complexité qui gâche un peu le plaisir de la découverte d'un univers extrêmement riche.





L'AVIS DU DUP




Voici une chronique d'un roman de Fantasy sur laquelle je trébuche depuis quinze jours. Heureusement que j'ai abandonné l'écriture de mes brouillons sur papier depuis peu, car j'en aurai arraché des pages et des pages sur mes beaux paperblanks ! Et aujourd'hui encore, je ne sais par quel bout prendre cette chronique ! Le problème c'est que j'ai bien aimé ce que j'ai lu, mais j'ai perdu pied plus d'une fois, et je ne suis pas sûre d'avoir retrouvé mon équilibre sur le bon assez souvent...

Jenn Lyons prend le parti de nous plonger directement dans l'action, au coeur d'un nouvel univers complet et dense. C'est donc un roman dans lequel il faut se laisser porter par l'écrit, sans toujours tout comprendre et espérer que les différents liens apparaîtront au fil des pages. Le nombre d'informations à ingurgiter est donc considérable, d'autant que cet univers justement est extrêmement riche, doté d'une mythologie complexe et très vaste. 

L'histoire est divisée en deux parties, fort inégales car la première fait 598 pages, le petit peu restant faisant la seconde partie. Une construction originale pour un roman à trois voix, les deux premières, Kihrin et Serre, remplissant en alternance la première partie, la troisième voix, Thurvishar, intervient par le biais d'annotations en commentant les récits que nous lisons dans la première partie puis prend la parole dans la seconde.

Lorsque nous faisons la connaissance de Kihrin, le personnage principal, il est prisonnier et de l'autre côté des barreaux se trouve Serre, une métamorphe* visiblement haïe. Kihrin doit raconter son histoire, il le fait à la 1ère personne du singulier et il choisit de la démarrer au moment où, devenu esclave, il est proposé à la vente après plusieurs mois passés à ramer dans les galères. Mécontente qu'il occulte le début, Serre va s'en charger. Elle nous conte donc l'histoire d'un ado insouciant, monte-en-l'air talentueux légèrement aidé par des facultés magiques qu'il soupçonne à peine, sa vie dans les bas quartiers de la capitale est simple. Jusqu'au jour où il apprend que ses parents ne sont qu'adoptifs et qu'il était caché là à dessein... il est prince-héritier d'une des maisons royales de l'Empire de Quur. Et c'est là que ça se corse sérieusement. Car la généalogie complexe de chaque famille que nous croisons est rendue encore plus trapue par la possibilité de mourir et de revenir, sous un autre nom ou une autre apparence.

Je n'ai pas pu apprécier à sa juste valeur les interventions de Thurvishar car j'ai lu la version numérique, où les annotations étaient repoussées à chaque fin de chapitre et non à chaque fin de page. Et c'était trop pénible de revenir sans cesse en arrière pour retrouver, comprendre, repartir à l'annotation suivante. Ceci explique aussi sans aucun doute mon manque de compréhension global... Outre la foultitude de personnages que l'on a du mal à rattacher les uns par rapport aux autres, je n'ai pas réussi à m'attacher à aucun d'eux.

Si l'on voulait lire cette histoire de façon linéaire, il faudrait prendre d'abord le récit de Serre, puis celui de Kihrin. Mais, même ainsi, je pense que cela n'empêcherait pas le cerveau du lecteur de faire des noeuds tant cette histoire est complexe et pleine de rebondissements. Je me suis donc laissée porter par la plume simple et précise de l'autrice, et même si j'ai bu la tasse plus d'une fois, j'ai quand même eu plaisir à lire ce roman, pour l'inventivité des situations, pour la richesse de l'univers où se mêlent mythologie, magie, dieux et déesses, dragons, kraken, fantôme et multiples revenants. 



*une métamorphe : après avoir tué et ingurgité le cerveau d'une personne, elle a la possibilité de prendre entièrement l'allure, la voix, les pensées et les souvenirs de sa proie. Ainsi Serre peut prendre l'apparence de plus de 300 personnages au moment où nous la découvrons...



3 commentaires:

Tachan a dit…

Ce titre me tente depuis sa promo. J'entends tes bémols et peut-être même que je les partagerai parce que j'ai du mal avec ce genre de choses mais l'univers et le point de départ me font très envie. Alors je croise les doigts pour ça me bloque moins que toi quand je le lirai :)
Merci pour ton avis honnête !

Dup a dit…

C'est hyper intéressant, et en même temps, hyper compliqué. Des passages géniaux et d'autres prisent de tête.
Vraiment spécial quoi...

Dup a dit…

Et prises avec un S c'est mieux 😛