lundi 13 janvier 2020

ET TOUJOURS LES FORÊTS de Sandrine Collette





Éditions J.C. Lattès
334 pages
20 euros





L'avis express de Dup sur Et toujours les Forêts de Sandrine Collette


Un post-apo sombre, glaçant, percutant. Derrière beaucoup de noirceur, l'espoir, l'amour.
Du grand Sandrine Collette encore une fois !




L'AVIS DE DUP




Et toujours les Forêts amorce un virage dans la carrière d'auteure de Sandrine Collette. Elle abandonne la littérature de genre publiée chez Denoël dans leur collection Sueurs Froides pour une entrée en littérature générale, dite blanche, chez J.C. Lattès. Et pourtant l'auteure signe là un sacré post-apo qui aurait bien sa place dans nos littératures de l'imaginaire... Mais chassez le naturel, il revient au galop et la marque de fabrique de Sandrine Collette, le noir, est bel est bien là. Il est même à son apogée d'ailleurs tant ce roman est sombre. 

Dans Juste après la vague elle explorait la survie après un cataclysme écologique, un tsunami suivi d'une montée des eaux inexorable. Aujourd'hui elle va plus loin encore, et c'est la survie après la destruction quasi totale de la planète. Une catastrophe dont on ne connaîtra jamais l'origine brûle tout à la surface de la terre. Il ne restera plus rien que des cendres et de la poussière. Le soleil restera caché derrière une épaisse couche de nuages gris, quant aux saisons, elles ne veulent plus rien dire du tout.

Corentin a déjà vécu une enfance difficile. Non désiré, sa mère le laissant sans scrupule chez les uns, chez les autres, ne revenant que des mois, voire des années après. Il a 8 ans lorsqu'elle l'abandonne définitivement chez Augustine, qui habite une vieille ferme aux Forêts. C'est son arrière grand-mère, elle n'est pas commode, mais derrière ses ronchonnements, elle est aimante et Corentin découvre enfin ce qui lui manquait tant : quelqu'un qui tient à lui. Jeune adulte il part à la ville pour poursuivre ses études, faire la fête et refaire le monde avec des amis, et c'est ça qui le sauvera : il était dans les catacombes au moment de la catastrophe. Plus seul que jamais, au milieu de cette désolation, il décide de retourner chez Augustine... à pied.

Ce roman c'est une quête d'amour désespérée d'un môme qui va devoir apprendre tout par lui même, tout construire, puis tout reconstruire. Avec toujours la peur d'échouer, la peur même de l'inutilité de la tâche. Que peut-on reconstruire lorsqu'il n'y a plus rien, est-ce même utile ? Ces questions nous taraudent sans cesse du début à la fin de ce roman. Que ferai-je, comment réagirai-je si une telle situation arrivait ?

Avec un style toujours plus incisif, une narration froide qui se rapproche d'un simple constat des faits résultant de cette apocalypse, Sandrine Collette réussi à nous embarquer dans un tourbillon d'émotions intenses. L'angoisse permanente de Corentin retentit sur le lecteur et l'étreindra jusqu'à la toute fin du roman. Mais partout au milieu de toute cette noirceur surgit toujours l'espoir, véritable moteur pour Corentin, pour l'humanité, pour le lecteur. 

Je ne vous cache pas que c'est une lecture difficile, mais ô combien émouvante. Il faut cependant l'aborder avec un moral à toute épreuve sous peine de caler, à ne pas mettre entre toutes les mains donc. J'avoue avoir eu besoin de quelques pauses au cours de ma lecture, d'aborder d'autres choses plus légères ! Il n'en reste pas moins que ce Et toujours les Forêts restera longtemps imprégné dans mon esprit, c'est un sacré monument ce roman. Sandrine Collette se surpasse à chaque parution, je suis définitivement fan ♥♥♥ !



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1 commentaire:

Karine a dit…

Oh, il me fait peur. Mais bon... peut-être un jour.