L'avis express de Dup sur Serviteur des enfers de Aliette de Bodard
L'AVIS DE DUP
Serviteur des enfers est une réédition du roman publié par la défunte Éclipse sous le titre D'Obsidienne et de sang. Un roman que j'avais lu en 2011 dont vous trouverez la chronique ICI, inutile de dire que les souvenirs étaient bien vagues. Je viens de la relire, et j'avoue que le constat est le même quant à l'adaptation aux noms aztèques, et même Acatl, le personnage principal, je l'ai nommé Acalt tout du long de ma lecture ! 😄
Cette nouvelle version bénéficie d'une longue préface que l'on doit à Stéphanie Nicot mais sinon le texte en lui-même reste inchangé. Même si la couverture de Joao Queiroz est sublime, je garde ma faveur à celle de Larry Rostant (cf en fin de chronique) de la première édition qui dépeint à merveille l'ambiance de ces pages.
Un univers sombre et complexe, avec une ingérence des dieux parmi le cinquième monde, celui des humains. Un peuple aztèque fier et civilisé, mais dont les coutumes si différentes des autres les font passer pour des barbares. Cet aspect m'était largement passé au-dessus de la tête en première lecture j'avoue, ne voyant que le côté sanglant de leurs rituels sacrés.
En revanche, j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages. Une froideur dans la description de leurs sentiments m'a tenue à l'écart. La répétition de l'origine de l'animosité entre les frères Acatl et Neutemoc, le prêtre et le guerrier, cette insistance à pointer du doigt sans chercher à améliorer m'a saoulé.
Mais l'originalité du concept, un polar dans un univers de fantasy m'a séduite. Un monde parfaitement décortiqué et documenté par Aliette de Bodard. De plus, l'intrigue au démarrage banale, la disparition sanglante d'une prêtresse sur fond d'adultère du frère d'Acatl, va très vite prendre un virage serré suite à un rebondissement. À partir de là, elle devient bien plus complexe et prenante, les fausses pistes fourmillent, mensonges et trahisons viennent agrémenter le tout et le lecteur est ferré.
La bataille finale qui se jouera entre une poignée d'humains, prêtres et
guerriers enfin au diapason, contre le dieu en cause et les forces divines
mises en jeu est phénoménale. Le rapport de force est tellement inégal qu'on
se prend à espérer l'apparition de n'importe quel
être (oup's) animal vivant pour être sacrifié afin de
conférer l'avantage aux hommes. Une conclusion pour le moins épique et
satisfaisante. Pas de cliffhanger alors qu'on sait qu'une suite viendra.
Serviteur des enfers fait partie d'une série :
"Les chroniques Aztèques"... même si rien ne le suggère sur la
couverture actuelle !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire