Tome 1 : LA CRUE
L'avis express de Dup sur Blackwater I, La crue de Michael McDowell
L'AVIS DE DUP
Phénomène extraordinaire depuis la parution de ce premier tome, la saga Blackwater ne cesse de faire parler d'elle. D'abord parce que l'éditeur a pris le pari de la publier sous le format original (datant de 1983 tout de même), c'est-à-dire un tome tous les 15 jours. Ensuite parce qu'il lui a réservé un écrin magnifique dans un format poche. J'ai failli craquer cet été en en voyant quelques uns alignés dans une librairie. Ils forment sans conteste une très belle collection.
Malgré les coups de cœur fleurissant partout sur la toile, j'ai préféré jouer de prudence, me procurer et lire le format numérique du premier tome avant. Bien m'en a pris, car même si j'ai relativement apprécié ma lecture, celle-ci ne m'a pas transcendée au point de vouloir me ruer sur le suivant, voire même de poursuivre l'aventure.
Blackwater est le nom d'une des deux rivières qui bordent la ville de Perdido qui tire son nom de la seconde rivière. Nous sommes en 1919 en Alabama, et même si l'esclavage est aboli depuis 1865, les noirs restent des serviteurs corvéables à merci, des enfants aux vieillards, pour un salaire de misère et entassés dans des logements insalubres.
Lorsque nous découvrons Perdido, la crue annoncée dans le titre a déjà eu lieu et la ville est sous les eaux. La population s'est retranchée dans les hauteurs en attendant la décrue. Oscar Caskey, faisant un dernier tour d'inspection en barque, découvre Elinor, une jeune femme réfugiée à l'étage d'un hôtel et lui porte secours. Personne ne sait d'où elle vient, et elle même reste très évasive.
La famille Caskey est une des familles les plus en vue de Perdido et Mary-Love, la matriarche et mère d'Oscar et Sister, voit d'un très mauvais œil la présence de cette nouvelle arrivante qui va taper l’incruste au sein de sa famille. Elinor va d'abord s'installer chez James, le frère de Mary-Love, qui élève seul sa petite fille dans la maison d'à côté, sa femme préférant les activités pétillantes et alcoolisées des grandes villes. Et je devrais mettre des guillemets à "seul" car il y a une batterie de domestiques dans chaque maison...
Nouant facilement contact avec la gamine, Elinor va très vite se rendre indispensable et c'est tout naturellement que James va lui trouver du travail dans la commune. Elle va ensuite se rapprocher d'Oscar jusqu'à le prendre dans ses filets et obtenir la demande en mariage attendue. Mais Mary-Love veille et retardera le plus possible cette échéance.
Le démarrage de cette histoire est pour le moins assez poussive. Il ne se passe rien ou pas grand chose, même si l'ensemble se lit facilement, porté par l'écriture fluide de Michael McDowell. Le mystère sur les origines d'Elinor n'accapare bien que Mary-Love ! Il faudra être très patient pour voir surgir par petites touches (mais vraiment très petites hein !) des éléments fantastiques renforçant le mystère autour de cette femme.
Ce premier tome est avant tout la mise en place d'une ambiance, et on pénètre très vite dans celle-ci, l'ambiance ouatée et policée d'une aristocratie 19ème pleine de codes, surtout dans ces petites villes du sud où tout le monde se connait. L'ambiance lourde et plus que gênante de cet esclavagisme masqué, de ce gouffre entre les situations respectives des blancs et des noirs.
Mais l'ambiance ne fait pas tout hélas. Il y a peu d'émotions dans ces pages, les interactions entre les personnages sont toutes prévisibles et le récit qui en découle m'a semblé plat, factuel. Je ne me suis attachée à aucun d'entre eux. Je suis vraiment passée à côté de l'engouement général, ce qui est rarement le cas habituellement, moi qui suis bon public...
Même si je reconnais que j'abandonne cette lecture alors que le mystère reste entier, même si je pense que la suite pourrait être plus ancrée fantastique, je me suis trop ennuyée sur cette Crue et j'ai bien assez de lectures plus tentantes qui m'attendent. Ma curiosité est satisfaite et c'est déjà pas mal.
4 commentaires:
moi aussi je me suis ennuyée sur cette lecture et j'ai abandonné. Je ne lirai pas la suite, j'ai juste lu en diagonale pour connaître la fin.
Je ne sais qui vous êtes chère anonyme, mais votre commentaire me fait bien plaisir, je me sens moins seule...
J'hésite aussi à me ruer dessus, je pense que je tenterais plutôt en numérique aussi.
Bah, il faut reconnaître que la grande majorité des lecteurs a aimé cette lecture hein...
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