L'avis express de Dup sur Le sang des parangons de Pierre Grimbert
L'AVIS DE DUP
Qui ne connait pas le cycle de Ji, Gonelore, La Malerune et donc son auteur, Pierre Grimbert. Ji, un cycle majeur de fantasy qui a conquis un vaste public. Mais c'était dans les années 2000-2010, et depuis ce grand succès, on a peu entendu parler de lui. Et puis, il y a un peu moins d'un an, j'ai lu le premier tome d'une nouvelle série pour young adult, 21 lames. Mais, avant même de poursuivre cette dernière, voilà que monsieur Grimbert nous propose ce one shot : Le sang des parangons.
L'auteur nous propulse dans un monde à l'agonie où les catastrophes naturelles se succèdent, toujours plus violentes que les précédentes. Est alors décidé qu'il fallait aller plaider la cause de l'humanité auprès des dieux afin que cesse leur courroux. Chaque nation, chaque tribu, chaque institution même, va se choisir un parangon et ensemble ils vont se rendre sur la montagne sacrée dans laquelle est communément admis que siège le palais des dieux.
Une fin de monde, une quête, des héros... de la fantasy classique au premier abord. Sauf que ce groupe de parangons est constitué de pas moins d'une quarantaine de personnes que Pierre Grimbert va nous faire découvrir au fil des pages, au rythme d'un ou deux par chapitre. Ce groupe de parangons, on ne peut plus hétéroclite, est composé des meilleurs guerriers, archers, mercenaires, religieux, scientifiques, universitaires, humanistes, sages, oracles, voyants, commerçants, voleurs, assassins et même mendiants.
Composé d'une quarantaine de chapitres courts, où les points de vue changent constamment, la lecture de ce roman est rapide et nerveuse. Et même si l'alternance va très vite se faire plutôt sur les différents groupes qui se forment, il m'a été difficile de m'attacher à un ou plusieurs personnages. Qu'ils soient antipathiques ou sympathiques, ils sont tous traités au même niveau. Soit, beaucoup meurent en cours de route, certains même qu'on venait tout juste de découvrir, et donc d'autres seront suivis plus longuement. La cadence des décès est ahurissante, parfois j'avais envie de crier "George RR Martin, sort du corps de Pierre Grimbert !".
Les embûches et les pièges multiples qui les attendent dans les entrailles de la montagne sacrée dénotent un trésor d'imagination, parfois à glacer le sang : arachnophobes, passez votre chemin ! Ce parallèle entre les épreuves affrontées et la quête d'une clémence divine ne cesse cependant de questionner le lecteur qui envisage forcément des hypothèses. J'avoue que l'explication finale a fait retomber le soufflé que je gonflais méthodiquement sur les derniers chapitres.
Cependant, même si cette lecture est loin d'un coup de coeur, je ne la regrette absolument pas. C'est une fantasy bien sombre et singulière que nous propose Pierre Grimbert avec ce Sang des parangons, à réserver aux adultes uniquement. Tous parangons qu'ils sont, ils n'en restent pas moins des hommes avec leurs failles et leurs faiblesses. J'ai adoré la philosophie qui suinte de l'épilogue, elle est grinçante et cynique à souhait.
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