mardi 15 décembre 2020

LE ROYAUME ASSASSINÉ d'Alexandra Christo

 


Editions De Saxus
Parution: 26/11/20
499 pages
18.90 euros







☇ L'avis éclair de Phooka sur le royaume assassiné d'Alexandra Christo  ☇



Des héros torturés dans un conte très noir.
Une vision originale du monde des sirènes.
Un récit fascinant




L'AVIS DE PHOOKA:






Petite mise au point avant chronique: ne me demandez pas si ce roman est inspiré de la petite sirène, je n'ai pas lu le conte d'Anderson et encore moins vu le dessin animé de Disney, donc oui il y a une histoire de sirène et de prince donc c'est probable, mais je ne suis pas experte ;)
 
Le royaume assassiné est un one-shot nous contant le récit de la rencontre d'Elian, fils du roi Midas, le prince donc et de Lira, la sirène dévoreuse de prince. 

Lira est une sirène, mais pas n'importe laquelle. elle est sans aucun doute, la plus cruelle et la plus dangereuse de toutes. Lorsque nous faisons sa connaissance, elle est en chasse. Chaque année elle doit prendre un cœur pour son anniversaire. Prendre au sens propre du verbe ... et Lira s'est spécialisée dans les cœurs de prince. Elle prend un plaisir immense à les séduire par son chant, puis à leur arracher le cœur quand ils succombent à son charme. Mais cette fois-ci, elle chasse avec sa cousine. Croisant un navire Lira ne peut résister à l'envie de dérober le cœur du prince qui est à bord, ce qui lui vaudra les foudres maternelles. Sa mère n'étant autre que la Reine des mers, la punition va être terrible.

Elian lui, est un prince qui déteste les mondanités et les obligations au palais. Sa vie, il la passe sur son navire, tel un pirate et il s'est donné pour mission de débarrasser les océans des sirènes. Il est le meilleur à ce petit jeu ô combien dangereux, il est le tueur de sirènes. Impitoyable.

Vous vous doutez bien que ces deux là vont se rencontrer.

Le récit de cette rencontre et tout ce qui va en découler est vraiment intéressant à plus d'un titre. En effet, nous n'avons pas à faire à des personnages manichéens. Loin de là. Lira est une tueuse sans pitié évidemment, mais Elian qui se présente souvent en héros sauveur de l'humanité n'est guère mieux. Il prend beaucoup de plaisir à tuer les sirènes, un peu trop sans doute. C'est toute sa vie, c'est même son unique raison de vivre.  Pas de gentille sirène et de méchant prince ou l'inverse, non. Nous avons ici deux personnages très sombres et torturés. Leur rencontre va les amener petit à petit à se poser des questions, même si ça ne va pas être facile. Elian et Lira sont tous les deux des traîtres à leur façon. Elian trahit sa famille parce qu'il ne veut pas régner sur le royaume de Midas. Lira trahit sa mère parce qu'elle n'en peut plus de la terreur que celle-ci fait régner. La vie des deux héros est basée sur le mensonge. 

Aventure et combats vont les rapprocher, leur faire prendre conscience de ce qu'ils sont réellement, mais rien ne sera simple. Aventure et combats, oui, parce qu'une quête commune va les emmener au devant d'immenses dangers et défis. Ils vont devoir se surpasser pour attendre leur but. Et une fois le but atteint, ils ne seront pas pour autant au bout de leurs peines.

L'univers décrit par Alexandra Christo est fabuleux au sens propre du terme. Le royaume de Midas et les sirènes sont des mondes de légendes qu'on retrouve ainsi devant nous. Et les royaumes alentours sont eux aussi tout aussi fabuleux (moi je veux aller dans celui où le chocolat coule à flot :)).  En parcourant le monde, Elian et Lira ont appris à connaître tout le territoire, même si Lira ne les connait que de loin, elle va enfin pouvoir les découvrir du point de vue humain. L'autrice nous promène à travers ses royaumes enchanteurs ou terribles, mais la promenade ne sera pas de tout repos, loin de là.

Évidemment le lecteur sent  poindre la romance entre Lira et Elian, mais c'est une romance très légère et qui prendra beaucoup de temps avant de montrer son nez. Les héros sont bien trop torturés et occupés à se battre pour penser à conter fleurette. 

Ce roman est un one-shot comme dit plus haut et c'est une lecture très agréable. Même si le rythme du récit est soutenu, quelques longueurs cependant m'empêchent d'en faire un coup de coeur. Il n'en reste pas moins que le royaume assassiné est une savoureuse lecture, un conte noir qui mérite le détour.
 







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