jeudi 23 janvier 2020

À LA POINTE DE L'ÉPÉE de Ellen Kushner




Éditions Actusf
Collection Collector
540 pages
24.90 euros





L'avis express de Dup sur À la pointe de l'épée de Ellen Kushner


Tout est présent dans ce roman pour en faire un coup de cœur, le manque de rythme m'en empêche, dommage !




L'AVIS DE DUP





Après Je suis fille de rage et Skin trade, deux coups de coeur dans les nouvelles productions d'Actusf, je partais confiante avec la lecture de ce troisième roman, d'autant plus que je suis friande de Cape et d'épée. Mais l’engouement n'était pas au rendez-vous. Lorsqu'on me dit Fantasy et Cape et d'épée, je pense immédiatement aux Lames du Cardinal de Pierre Pevel que j'avais adoré. Ici point de dragon, ni de drac ailé, ni de magie, mais ce n'est pas cela qui a engourdi ma lecture, c'est plutôt le manque de rythme. 

Composé du roman éponyme et de plusieurs nouvelles, le tout relié par un ensemble de lettres, cet ouvrage se lit sans heurt. On découvre donc notre bretteur, Richard Saint-Vière qui après une enfance à la campagne se rend à la ville où il pourra exercer son métier. N'étant pas noble il échoue dans les quartiers mal famés des Bords d'Eaux où il ne tardera pas à établir sa réputation, on pourrait même dire sa légende. Car dans ce monde imaginé par l'auteure, les nobles résidant sur la Colline, de l'autre côté de la rivière, les différents se règlent à la pointe de l'épée, mais par bretteurs interposés, embauchés pour l'occasion.

Trouver un personnage principal homosexuel dans un roman écrit en 1987 est déjà fort rare, mais plus encore une société où chacun, aristocrates ou petites gens confondus, peut être homosexuel, bisexuel ou hétérosexuel, de façon normale, est tout-à-fait rafraîchissant. Tel est l'univers proposé par Ellen Kushner, une liberté de pensée résolument moderne, voire utopiste, que j'ai beaucoup appréciée. Un langage adapté selon l'origine sociale des personnages accentue la scission entre la Colline et les Bords d'Eaux déjà bien perçue dans les descriptions de l'auteure.

Intrigues politiques, magouilles, règlements de compte ou simple vengeance, les raisons d'embaucher Saint-Vière sont nombreuses et nous régalent de duels multiples au cours de ces pages. Duels rapidement menés à terme tant l'efficacité de Richard est supérieure... et c'est peut-être là que le bat blesse ?

Le tout est joliment écrit, une plume raffinée et feutrée. Posée. J'ai apprécié ma lecture, y est trouvé beaucoup de qualités, mais tout cela manquait de peps à mon goût. Peut-être aussi était-ce le mauvais moment pour le lire, sortant de La piste des cendres plutôt... animé dirai-je !

Je ne finirai pas cette chronique sans parler de l'objet-livre en lui-même. Les Éditions Actusf en on fait un somptueux ouvrage à la couverture cartonnée qui donne l'impression au premier coup d'oeil d'un relié cuir. Un papier épais et cousu, un signet, tout signe la qualité du travail effectué. Je suis ravie de l'accueillir dans ma bibliothèque.

1 commentaire:

Karine a dit…

Dans la pile depuis les débuts du blog, genre. Ou même avant... bref, il faudrait que je le lise.