Éditions Mnémos
424 pages
21 euros
4ème de couv :
Sur autorisation du Saint-Siège, Montalescot, le meilleur biographe de sa génération, est choisi pour revenir sur les traces du messie et infiltrer son entourage. Ce voyage, le plus importante de sa carrière, le précipite dans un road trip dément à travers le temps et le secret de la chrétienté. Dans cette sombre enquête au plus proche du Christ, il va croiser des personnages troubles aux secrets bien gardés, mais il devra aussi affronter ses propres démons… Prisonnier d’un présent qu’il déteste, traqué par un passé qui l’a brisé et rattrapé par un futur impossible, il entrouvre la porte d’un des plus grands mystères de l’humanité.
L'avis de Dup :
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : ÉNORME COUP DE CŒUR !
Ne perdez pas de temps, foncez de suite acheter ce bouquin, il est énorme !!!
Au sens propre d'abord, parce que 420 pages chez Mnémos cela équivaut bien à un 600 pages chez les autres à cause du format ; du vrai grand format, de la police ; plus petite que celle utilisée classiquement partout, et vous rajoutez à cela des marges très réduites et vous comprenez pourquoi.
Énorme par la qualité de l'intrigue développée. Le thème en est pourtant galvaudé tant on a pu lire de romans sur la réalité du Christ et de tout ce qui entoure les origines de la chrétienté. Là où l'auteur fait fort, fait différent des autres, c'est qu'il jongle avec différentes époques par le biais de voyages temporels, car dans le futur on aura inventé cette fameuse machine à remonter le temps ! Si la majorité du roman se situe fin des années 70... mais de 2000 et non de 1900, quelques passages ont lieu bien sûr dans les années 30, mais aussi, accrochez vous, dans les années 4000 ! Et je peux même vous dire que ce qu'on y découvre n'est pas joli-joli, même que ça fait froid dans le dos...
Bref, une vision de l'avenir fort lointain glaçante, une vision de l'avenir proche très crédible. Une situation qui permet de commenter avec humour et cynisme le présent actuel, qui permet également d’échafauder quelques évolutions du monde de la chrétienté assez... euh, osées ! Et non, je ne vous dirai rien, zavez qu'à lire cette pépite. Juste que cela m'a fait beaucoup rire. Quel utopique ce Matt Verdier !
Énorme pour la profondeur des personnages. J'ai adoré ce Vincent Montalescot. Un homme cabossé par la vie, qui patauge pour s'en sortir, et qui malgré toutes les épreuves que lui fait subir l'auteur, reste profondément humaniste. J'ai vraiment souffert avec lui...mais je ne vous dirai pas pourquoi, là non plus ! Le destin d'Edgar Kain, le mentor de Vincent, est lui aussi tragique et prend aux tripes, même si parfois on ne sait pas de quel côté le ranger : les gentils ou les méchants ? Quant aux méchants, l'auteur sait en créer des pas sympas du tout, voire même psychopathes pour certains, là je pense à Gabriel. Mais la palme revient à Cornelia Giasparone dont je vous tairai le rôle... mais alors elle, quelle saloperie ! Scusez, mais il n'y a pas d'autres termes qui la définissent mieux.
Énorme également par l'écriture totalement maîtrisée de l'auteur. Et c'est un premier roman ! Maîtrise de l'équilibre entre l'action très présente, allant parfois à un rythme infernal qui empêche littéralement le lecteur de reposer le livre, et des moments de réflexions profondes nécessaires pour comprendre le pourquoi de l'évolution proposée, le pourquoi de cette situation. Mais maîtrise également de l'équilibre entre les dialogues et la narration. Certains passages sont magnifiques, je n'ai pas arrêté de prendre des notes, mais maintenant il va falloir que je fasse un choix pour ma chronique :(
L'aube et son armée de nuages bruns n'avaient fait qu'une bouchée de la nuit, répandant une lumière infectieuse pour guider les proies dans leur fuite. Pour aider les braconniers dans leur traque.
Ou alors, comme je le disais à Phooka, comment plomber l'ambiance en deux petites phrases :
La morsure de la nuit cicatrisait au-dessus du bois qui ceignait la Golspie House. Une aube d'outre-tombe s'apprêtait à sortir de son caveau pour infecter le monde, au-delà des Highlands.
Et une petite dernière, car celle là, elle me fait trop rire :
Il avait la mine grave. Ses traits semblaient tous se rejoindre sur son front en une sorte de réunion de crise.
Énorme je vous dis !!!
Retenez bien ce nom, Matt Verdier, je pense qu'on va en entendre beaucoup parler. Je ne sais de quelle année du futur nous vient cet ovni d'auteur, mais s'il daigne rester quelques temps parmi nous, ce sera avec grand plaisir que je lirai ses prochains romans !