Et donc sélectionnés pour le GpP de 2024
Les informations sur le site des éditions Bookmark
Et puis le blog, les polars, puis les thrillers, puis la fantasy. Alors que cette nouvelle fresque historique de l'auteur faisait de plus en plus parler d'elle, je me résolvais à passer outre. Mais voilà, maintenant que je passe beaucoup de temps à tricoter (mon futur proche de grand-mère oblige) j'écoute beaucoup d'audios et je viens d'assouvir mon envie de découvrir ce premier tome du Siècle : La chute des géants.
Ken Follett est un excellent conteur et alors même que son récit n'a rien d'exaltant, rien de stressant, bref rien qui en fasse un page turner, je n'ai pas pu m'empêcher de poursuivre l'écoute de la voix de Vincent Violette qui me narrait l'histoire de ces cinq familles que l'on suit pendant que se déroule la première guerre mondiale.
La chute des géants débute en 1911 dans des houillères du pays de Galles et se termine en Allemagne, dix ans après alors qu'un jeune agitateur alors inconnu au bataillon, Adolf Hitler, est emprisonné à Munich pour avoir causé des désordres sur la voie publique.
Cinq familles donc, avec dans chacune un ou deux personnages principaux. Ethel et Billy Williams pour la branche ouvrière anglaise, enfin galloise. Lady Maud et Lord Fitzherbert, pour le côté aristocratique, Fitz étant le propriétaire des houillères où travaille Billy. Cameron Dewar, conseiller d'un sénateur américain. Walter Ulrich côté allemand. Tout ce monde là se connait et se fréquente en 1911. Et enfin, pour avoir un aperçu de ce qui se passe en Russie, nous suivons les deux frères Pechkov, Grigori et Lev, deux orphelins ouvriers, l'un finira aux États-Unis, l'autre un acteur de la révolution bolchevique.
Et la magie follettienne se met en place, parce que rapidement on s'attache à tous ces personnages. Leurs sorts nous importent vraiment, les points de vue narratifs changent sans cesse, aucun ne nous est indifférent. Et les heures passent, le tricot s'allonge, et c'est la boule au ventre qu'on les abandonne après 38 heures à les côtoyer.
Moi qui ne suis guère friande d'Histoire avec un grand H, j'ai adoré ce premier tome. Ce sont des conteurs comme Ken Follett qu'il nous faudrait au lycée, ainsi on comprend mieux la cascade d'événements qui a découlé de l'assassinat de l'archiduc d'Autriche, François-Ferdinand. Puis les guerres de tranchées, la bataille de la Somme, la mobilisation des taxis parisiens, etc...
Sont abordés également la condition de la femme, la lutte pour son droit de vote et également, déjà, son droit à un salaire égal pour un même travail. La condition ouvrière, avec un parallèle entre les différences entre l'Angleterre et la Russie. La lutte des classes dans ces deux pays. Mais aussi une fine analyse de la politique internationale pendant toute cette période clé de l'Histoire.
Bref, j'ai adoré l'écoute de La chute des géants, j'ai beaucoup aimé Vincent Violette en narrateur que je rajoute à ma liste des meilleurs, et je m'en vais très bientôt attaquer ma révision de la seconde guerre mondiale avec L'hiver du monde, après une petite pause Fantasy, pour digérer ce premier pavé.
Encore une semaine 100% littéraire, quatre chroniques et rien d'autre. Mais je ne vais pas me plaindre, on s'en sort pas trop mal les amis ! Parce que pour mes mémés en ce moment c'est dur dur. Phooka est un zombie phagocyté par son boulot et peine à lire quelques pages, et Dup est prise d'une frénésie de tricotage avec l'approche de l'échéance.
Voyons ce qu'elles nous ont concocté cette semaine !
Une belle galerie tout de même !
Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine,
😘
Bookenstock
1815, Waterloo... des réminiscences venant des bancs d'école s'agitent au fond de mon cerveau. Moi qui ai toujours détesté cette matière et pensé avoir une mémoire sélective, la phrase "première grande défaite de Napoléon dans les plaines de Flandre" s'imprime toute seule. Mais voilà, c'est tout. D'accord monsieur Baranger, c'est parti pour une révision.
Lorsque nous avons quitté la multitude de personnages du premier tome, les principaux, Éthelinde et Mathurin venaient d'être capturés par la Garde hermétique alors que Ludwig s'échappait grâce à une pulsion inattendue d'Irénion, capitaine du régiment des Sentinelles intérieures. Nous retrouvons Ludwig qui tente de mettre en place un plan pour les faire s'évader de ce château dans les Cévennes.
Plan qui va réussir, encore une fois grâce à l'intervention inopinée d'Irénion de plus en plus en désaccord avec tout ce qui touche au Sorcier d'empire. Seulement cette fois, Joachim, le neveu d'Irénion, ce traître passé à l'Hermétique en a été témoin... Sur ordre d'Élégast, ils ont ramassé tous les cristaux et les rapportent à Paris. Des cristaux qui semblent source de pouvoir et que Ludwig sait manipuler. Et nous permet d'en apprendre plus sur lui et Élégast. Ces cristaux seront un véritable aimant qui va rapatrier la plupart des personnages de cette fresque sur Paris d'ailleurs.
Parallèlement, Napoléon acculé par les coalisés doit se rendre dans le nord afin d'écraser ces anglais qui s'amassent dans la plaine de Waterloo. Il est confiant, il a l'appui de l'Art Obscur de son sorcier... mais sera ce suffisant ? D'autant que la conspiration de ses généraux fourbie au tome précédent va se préciser.
Ce second tome est un concentré d'action, de batailles, de conspirations, de guerre. Il y a zéro temps mort, d'autant que la narration vole toujours aussi vite d'un point de vue à l'autre, le nombre d'intervenants étant toujours aussi élevé. Cela permet au lecteur d'être partout à la fois, dans le sud de la France, à Paris, à Londres ou à Saint-Pétersbourg, à Waterloo. Nos oreilles bourdonnent des tirs de l'infanterie, des roulements de sabots de la cavalerie, des cris d'agonie et surtout des rugissements de la magie. Car oui, il y a en face un second sorcier...
Bon, pour ma révision personnelle de l'histoire de France, je repasserai ! Mais qu'importe, celle que propose François Baranger est bien plus fun et accessible, moins indigeste. En s'appuyant sur du vieux folklore russe et sur le culte d'un dieu sanguinaire, il nous fabrique une bombe à retardement que même les russes ne dominent pas. Et mon petit Pavel là-dedans, je ne sais pas encore s'il va réussir à tirer son épingle du jeu !
Second sorcier est passionnant, entraînant et nous fait parcourir ces presque 500 pages à toute vitesse. La guerre associée à la magie noire vaut le détour ! Malgré tout, la froideur des personnages principaux crée une distance qui m'empêche d'en faire un coup de coeur. Il manque clairement de sentiments au sein de cette grande fresque et c'est bien dommage. Je ne me suis attachée qu'à ce petit môme russe, personnage secondaire s'il en est, mais pour lui je poursuivrai encore un peu l'aventure.
Repérée dans un des radars de l'ours cette sortie en VF, j'étais au taquet pour l'opération masse critique mauvais genres de Babelio qui le proposait. Et, yes, in the pocket ! Encore merci l'ours.
Je n'avais même pas lu sa chronique VO, ni même le résumé... comme d'hab. Au vu du titre, je savais que ce ne serait pas de la fantasy médiévale européenne, point. Ce fut donc avec une agréable surprise que je me trouvais immergée dans un univers d'inspiration indienne, où la végétation est luxuriante et si fleurie qu'on en sentirait presque les effluves au milieu des pages, où les femmes portent le sari... j'allais dire de couleurs chatoyantes, mais ça ce n'est que pour les nobles.
Priya dont nous faisons la connaissance n'est qu'une simple servante du mahal (palais) du régent de l'Hiranaprastha. Et son sari est plutôt gris ou brun, terne. Puis nous allons faire la connaissance de Malini, la sœur de l'empereur du Parijat, qui vient d'être emprisonnée au sommet du temple Hirana et n'a pas lieu, elle non plus, de faire état de saris chatoyants...
Mais Priya est aussi une survivante du massacre des enfants du temple qui a eu lieu bien des années auparavant et l'Hirana, elle le connait comme sa poche. Elle va être nommée au service de la princesse qu'elle va découvrir petit à petit, au fil de ces presque 700 pages.
Malini, elle se trouve emprisonnée parce qu'elle a eu le culot de tenir tête à Chandra, son frère empereur, et refusé de monter sur le bûcher pour s'immoler ! Elle est donc sous bonne garde au sommet du temple, pour réfléchir à sa conduite...
Le trône de jasmin propose une fantasy politique avec un empire dominateur, le Parijat et un peuple opprimé, dominé, les Ahiranya. Alors que ces derniers vénèrent les eaux immortelles, pourvoyeuses de vie et de magie, l'empereur leur oppose le culte du feu... Bien sûr, la plupart des Ahiranyas sont des rebelles qui vivent dans la forêt, les autres comme Priya, Bhumika font profil bas. Ils ont un autre problème d'ailleurs, depuis peu un mal étrange se développe chez certains d'entre eux : la pourriture.
Mais cette fantasy politique complexe est doublée d'une magnifique romance entre ces deux femmes, que l'on voit naître très timidement pour éclore aux fils des pages. Ces deux jeunes femmes que pourtant tout oppose, jusqu'à leur caractère: la cruauté et la détermination de Malini, la gentillesse et la douceur de Priya. Elles sont toutes les deux volontaires, mais leur façon de s'affirmer est radicalement différente, opposée je dirai presque. Toutes deux vivent une tragédie personnelle, mais au lieu d'y succomber, elles s'y appuient pour s'élever.
Les points de vue narratifs sont nombreux, parfois ils ne concernent qu'un personnage secondaire sur un chapitre uniquement, mais nécessaires à l'évolution de la situation. Beaucoup de ces personnages secondaires sont attachants, mention spéciale pour le petit Rukh que Priya prend sous son aile. Les points de vue de Malini et Priya sont malgré tout l'épine dorsale du roman de Tasha Suri, et assurent un véritable moteur de lecture.
Le trône de jasmin est une magnifique romantasy, dépaysante et envoûtante, complexe et cependant très accessible grâce à une très belle plume que je découvre. La romance présente en est l'ossature et pourtant elle ne domine pas le récit, le tout est parfaitement équilibré. J'ai grand hâte de découvrir la suite, déjà parue en VO, The oleander sword.
Bilan hebdomadaire enrichi d'une annonce de sorties littéraire par rapport à la semaine dernière.
Passons d'abord en revue les chroniques, comme d'hab, de façon chronologique.
Et comme je vous le disais, mercredi, c'était Les sorties imaginaires chez Alter Real.
Bon dimanche à tous et à la semaine prochaine,
😘
Bookenstock
Les informations sur le site des éditions La Martinière
Les romances de Noël n'ont jamais été ma came, je dirai même que je les fuis habituellement, y voyant toujours un côté mièvre. Oui, je sais, je suis pleine de préjugés, et j'avoue que je n'aurai pas passé le cap sans ce sésame "Anna Triss". Décidément, cette autrice m'aura bien impactée avec sa Guilde des ombres ! Au fait, vous l'avez lu j'espère, depuis le temps que je vous serine avec !
Autre facteur en faveur de Christmas Park, l'audio dure 17h30, ce qui correspond tout de même à un bon 500 pages, donc un roman qui a du corps et non un 2-300 pages comme on rencontre habituellement pour ce genre de production. Et puis, j'avais beaucoup entendu parler récemment du narrateur Slimane Yefsah. Je comprends mieux pourquoi maintenant...
J'ai donc plongé dans la magie de Noël et ce parc d'attractions à thème logé en altitude dans les Alpes, aux côtés de notre parisienne de Priya, jeune métisse indienne venant auditionner pour un poste de baby-sitter. J'étais aussi sidérée qu'elle par les décors, aussi écœurée qu'elle à vrai dire au début. Mais très vite on se rend compte du délire de l'autrice, c'est complètement azimuté et franchement je me suis bien marrée. Mention spéciale pour le simulateur d'orgasme spatial 😂
Mais comme elle, on fait fi très vite de ces détails lorsqu'on fait la connaissance du père célibataire et de sa progéniture. Dorian Klaus, son fils Noah 10 ans et sa fille Zoé, 13 mois. Dorian est le vice président du complexe, son père Nicolas étant Santa Klaus, le fondateur. Entre la description qu'en fait Anna Triss et la voix chaude que lui prête Slimane Yefsah, euh, comment dire... ça stimule la libido plus qu'un peu !
Cette romance n'est pas une banale rencontre avec plus si affinités comme on pourrait s'y attendre. Priya n'est pas baby-sitter mais journaliste et son boulot, mandaté par son patron, est de dénicher des casseroles pour nuire à Christmas Park. Sauf qu'elle va s'attacher à cette famille dysfonctionnelle s'il en est !
Priya est un personnage comme je les aime, grande gueule, pleine de répartie, d'humour noir et de sarcasmes. Bien dans sa peau même si elle ne correspond pas aux standards avec sa petite taille, son bonnet D (au moins) et son 44. Sa lettre de motivation pour le job est un bijou d'humour. Autre point en sa faveur : elle écrit des livres à ses moments perdus. Ah, autre chose à savoir, Priya adore la raclette et déteste Noël !
Dorian est... fiou. 😍😍😍 Bah, zavez qu'à le lire ou l'écouter ce roman, parce que franchement, si je commence ma description, j'y suis encore demain sur ma chronique. Et puis elle serait bien plus nulle que celle qu'en fait Anna Triss (la description, pas la chronique, suivez un peu !) !
Les mômes sont géniaux aussi. Zoé m'a fait fondre dès la première rencontre, une petite boule d'amour survoltée. Quant à l'écorché vif Noah et son phrasé de racaille au sein de cette famille friquée et BCBG, il interpelle et on ne demande qu'à creuser... comme Priya.
L'ensemble forme une romance déjantée, azimutée et hot, très hot. Il faut le savoir, car ce n'est pas toujours ce qu'on attend d'une romance de Noël n'est-ce-pas ! En tout cas, moi j'ai adoré cette romance singulière made in Anna Triss. La preuve j'en ai fait un coup de coeur, ce qui est très rare pour moi dans cette catégorie. Pour lecteur averti donc 😁 !
PS : Je constate que je n'ai parlé que de Slimane Yefsah...Même s'il m'a fortement impactée, ce n'est pas une raison pour occulter la performance de Scarlett H. qui joue à la perfection le rôle de Priya. Nous avons donc deux excellents narrateurs pour cet audio que je conseille vivement !