Tome compagnon
Grim et Oro




Quel plaisir de lecture ! Une énorme surprise que cette fantasy originale au worldbuilding entièrement construit autour de la gastronomie. Et ce n'est que le tome 1, et bien vivement la suite !!!
Mais commençons par le début. Lorsque nous faisons la connaissance de Paprick, dit le Boucher, il est incarcéré et questionné par l'Archiviste. Le récit est alors au présent et à la troisième personne du singulier, puis il passe au passé lorsque Paprick raconte son histoire et la narration passe à la première personne du singulier. Ces changements n'ont pas lieu qu'en début de chapitres et nécessitent toute notre attention. J'adore ce principe qui me rappelle L'empire du Vampire de Jay Kristoff. Ce même Jay Kristoff qui a paraphé Ceux qu'on mange de "Un page-turner intelligent".
Paprick est un jeune popul, comprenez un pauvre, appartenant à la masse laborieuse de Ranch, la capitale du royaume de Panchon. À opposer aux Singuls (qui eux ont droit à la majuscule), les nantis. Nous nous trouvons donc dans un récit classique où une minorité détient le pouvoir et opprime toute la population. Mais le classicisme s'arrête bien là ! Le champ lexical du roman est entièrement tourné sur la bouffe, jusqu'au prénom et nom de famille, en passant par les expressions comme "Ça va, feu doux !" ou les jurons : "Par la famine !" ou mieux "Va crever la dalle" 😂.
Mais ce qui est le plus génial, c'est le système de magie. La magie vient de la viande des créatures sauvages qui fournit de l'Endurance, mais selon la façon dont on la cuisine, les effets de cette Endurance sont différents. Ainsi nous avons les Recettes Supérieures développées par et pour les Singuls et les recettes inférieures, celles du peuple, qui vous vous en doutez, ont des effets bien moindre...
Paprick travaille à l'usine royale où il découpe toute la journée à la scie des morceaux de viande sur un bovidon maintenu vivant... c'est assez gore et il faut avoir l'estomac bien accroché parfois. Les bovidons sont des animaux de cet univers regroupés sous le nom de phénons, dont les descriptions rappellent de très très loin nos animaux terrestres, avec un doux mélange de plumes, d'écailles, de sabots et de griffes. Autre détail, ils font la taille d'un immeuble de 3-4 étages...
Jusque là préposé au jarret, un bas morceau, on vient de lui assigner un poste de découpe du flanchet, des morceaux pour les Singuls quoi. C'est alors que le bovidon se détache de ses sangles qui le maintenaient en suspension et s'enfuit dans la ville en défonçant tout. Paprick qui échappe au massacre perché sur son échafaudage, avec un morceau de viande en main, décide de le cuisiner vite fait pour essayer de rattraper l'animal avant qu'il ne détruise tout Ranch... Et il invente par hasard une Recette Supérieure !
Non seulement il va devenir un symbole de la Révolution en marche qui fomentait déjà, mais en plus, il va être propulsé Singul, intégré à la grande Académie Culinaire. Séparé de ses mères, détesté par les autres Singuls, manipulé par la rébellion, l'enfer va commencer pour lui... Et Jay Kristoff n'a dit que la pure vérité, le roman de Ryan Rose est un vrai page-turner, addictif, fun, trash et parfois bien gore, et, ... il est plein de vraies recettes de cuisine bien détaillées où il nous manque, à chaque fois, juste un ingrédient primordial et spécifique 😁!
Paprick est un personnage on ne peut plus touchant lorsqu'on le sent plein d'empathie pour ces bovidons qu'il charcute. Il est profondément attaché à sa famille, à ses amis et aux valeurs culinaires fondamentales de tout un chacun. Les personnages que l'on croise et qui gravitent autour de notre héros sont attachants, à l'instar de Paprick lui-même. Qu'ils soient propuls comme ses mères ou Cori sa petite amie, ou bien Singuls comme ses amis Lavan et Yenne. Même le vieux grincheux Canif m'a beaucoup plu.
J'ai adoré ma lecture et j'en redemande ! Vivement la suite !!!
À force d'en entendre parler sur tous les réseaux sociaux, j'ai succombé aux sirènes de l'envie. Néanmoins, comme j'entendais ça et là parler de dark romance, je m'étais dit que j'interromprais mon écoute si cela ne me convenait pas, n'étant pas fan du genre. Alors si vous êtes dans mon cas, je vous rassure de suite, ce n'est en aucun cas une dark romance. Oui c'est dark, mon dieu oui. Oui il y a une romance, elle est dure, compliquée, intense, mais absolument pas dans la catégorie dark. En fait, en gros tout est dark dans ce roman, sauf la romance !
Lorsque nous faisons la connaissance de Helena Marino dans la première partie, elle se réveille d'une période de stase. Elle comprend que la guerre est finie et qu'elle est la dernière survivante de l'Ordre de la Flamme Éternelle. Le Haut Nécromancien Morrough et ses Immortels ont donc gagné la guerre. Elle ne se souvient de rien des derniers mois avant sa stase et son cerveau semble avoir subi des manipulations pour cacher certaines informations. Elle va alors être placée chez le Haut-Préfet Kane Ferrone afin qu'il puisse percer ses secrets. Ce dernier est considéré comme le plus grand assassin sociopathe de cette guerre.
Mon Dieu cette première partie comme elle est dure, j'ai rarement lu quelque chose d'autant anxiogène ! Et pourtant je vous promets que SenLinYu excelle à vous ferrer. Impossible de lâcher mes écouteurs, impossible d'arrêter. Entre la fragilité d'Helena et le côté tranchant, implacable de Ferrone se joue un bras de fer que l'on a du mal à appréhender alors. C'est presque un huis clos horrifique, nos deux personnages principaux seuls avec seulement des nécro-esclaves dans un manoir sinistre ! Pire, Helena étant une guérisseuse maîtrisant la vivimancie, elle va être intégrée au programme de repeuplement de Paladia, et Ferrone étant un puissant alchimiste...
Vient alors la seconde partie, quelques mois avant la fin de la guerre. Et là on comprend tout. C'est absolument terrifiant d'ingéniosité de la part de SenLinYu cette construction. Même si cela reste dark, dur, après tout c'est la guerre et Helena qui est une jeune guérisseuse est confrontée en permanence aux blessés, aux morts, le côté anxiogène s'allège considérablement. J'ai presque eu envie à la fin de cette seconde partie de réécouter la première pour passer au peigne fin les interactions qu'il y avaient entre eux deux, mais aussi pour mieux comprendre celles avec des personnages inconnus pour nous et pour Helena du fait de son amnésie, alors même que c'étaient des personnages qu'elle avait côtoyés avant !
La troisième et dernière partie vient passer un peu de baume sur notre cœur meurtri, et je vous promets qu'il en a bien besoin ! Une conclusion bien amère cependant, mais c'est toujours ainsi n'est-ce-pas : ce sont les gagnants qui écrivent l'Histoire.
J'ai tout aimé dans cette dark fantasy intense, complexe et dure. Un univers où l'organisation politique et religieuse est extrêmement bien fouillée. Cette ambiance alchimique pointue, ces pouvoirs magiques qui en découlent même s'ils sont expliqués comme scientifiques et non magiques. Le côté trash des opposants à la Flamme Éternelle est franchement terrifiant. Des Immortels commandant des armées de "gris", des morts-vivants à tous les stades de décomposition... il faut s'accrocher car les descriptions sont très précises, cinématographiques même. Et ces personnages, cette romance... mon Dieu 💔💔💔 !
J'ai adoré cette écoute ô combien éprouvante néanmoins !
Côté narration, Margaux Rinaldi était excellente dans l'ensemble, mais en même temps, c'était loin d'être un sans faute. J'ai rarement entendu une narratrice autant appliquée sur les liaisons. C'en était parfois bizarre, car celles-ci venaient même après une pause. J'en ai même notées des inventées comme La réunion était déjà "t'en" cours... Mais le plus agaçant a été certains défauts de prononciation. Comme il était question d'alchimie, il y avait beaucoup de chelations ou d'agents chelateurs, prononcés "ch" au lieu de "k", alors on se dit ok, tout le monde n'a pas une formation de chimiste... mais lorsque surgit beaucoup de viscères prononcées "vissequères" et de ligatures prononcées "ligeatures" c'est assez crispant car ça nous sort complètement du récit. C'est vraiment dommage, car à part ces détails, tout le reste était nickel, parfait même ! Qui aime bien châtie bien n'est-ce-pas, et je continuerai à écouter des audios avec Margaux Rinaldi. Il est vrai que Alchemised est un texte assez "à part" et difficile à interpréter.
Tory a été sauvée in extremis de la noyade par Orion, prévenu par Darcy qui, elle, vient de subir plus qu'une humiliation... c'en est trop pour les jumelles ! Les heures de colle des Héritiers face aux brimades infectes ne font pas le poids. Elles baissent les bras et décident d'abandonner ZA, d'abandonner le monde des Faes et retourner chez les humains. Pour ce faire, il leur faut mettre un plan au point.
Mais Darcy se fait choper la main dans le sac à voler de la poussière d'étoiles pour le passage d'un monde à l'autre. Quand à Tory qui devait juste voler de l'or dans la chambre de Darius, elle s'emballe un peu et crame tout ! Résultat des courses, elles ont encore plus la niaque et d'un commun accord, décident de rester et de se venger...
Voilà, ce tome 2 est principalement la vengeance des jumelles sur les Héritiers. Chacun d'eux, individuellement, récoltera bien plus qu'ils n'ont semé. Et vraiment, c'est délicieux ! Ils ont été tellement abjects qu'on jubile devant leur désarroi ou leur souffrance. Ma préférée de vengeance reste celle de Seth 😂😂😂 !!!
Mais il n'y a pas que ça. On va découvrir plus en profondeur Géraldine qui, sous ses airs too much d'adoratrice de nos altesses royales, gagne à être connue. On va découvrir également le plus grand salaud de tous les temps en la personne du père de Darius. On va découvrir le jeu de Pitball qui est juste ahurissant, le quidditch c'est de la gnognotte à côté ! Une sorte de rugby bien musclé avec des balles animées par un des quatre éléments.
Et les sentiments dans tout ça ? Et bien si on mettait sur un cercle les quatre Héritiers, Orion et les jumelles, si on symbolisait par une flèche les attirances qui se créent malgré le fight bien présent, et bien vous n'y verriez qu'une belle pelote bien emmêlée...
Et puis il y a les Nymphes... l'ennemi juré des Faes. Leurs attaques montent en puissance et cristallisent tous les problèmes. Face à elles tout le monde se serre les coudes.
Toutes ces données créent un roman d'une rare intensité. Et pour couronner le tout, les autrices nous offrent un final juste ahurissant. J'ai rarement fini un bouquin essoufflée, mais là c'était le cas tant je retenais ma respiration, absorbée par une frénésie de lecture ! Cela fait un moment que j'ai fini ce tome 2, et depuis je n'ai qu'une envie, me ruer sur la suite que j'ai, rhaaa ! Mais je ne voulais pas tant que je n'avais pas écrit cette chronique, de peur de tout mélanger... Bien, c'est chose faite, à moi le tome 3 : Le jugement.
J'avais vu passer ce roman sur les réseaux sociaux et son résumé me tentait. Alors quand il est apparu dans la liste de Masse critique de Babelio, c'était l'occasion de le découvrir.
Neila est une jeune tisseuse. Comme tous ceux possédant ce don de magie, elle vit cachée dans les souterrains de la ville. Parce qu'à Verath, la magie est interdite. Les tisseurs sont pourchassés et emprisonnés ou tués. Neila n'a connu que cette vie et parfois la nuit elle s'échappe pour aller jouer et draguer dans une taverne. Elle ne risque pas grand chose car c'est une combattante hors pair et sa magie la protège. Enfin presque. Presque parce qu'elle va être suivie une nuit et la garde va envahir les souterrains. Presque, parce que certains soldats, les Lames Éternelles, sont particulièrement entrainés pour contrer la magie des tisseurs. Parce que cette magie utilise les émotions pour "tisser" un sort autour et s'en servir contre leur propriétaire. Donc ces soldats sont entrainés pour ne pas ressentir d'émotions pour pouvoir approcher et combattre les tisseurs. Parmi les Lames Éternelles, leur capitaine et neveu du roi, Tristan est le plus dangereux de tous. Son stoïcisme en fait une lame éternelle parfaite. Il ne ressent absolument rien, tel une coquille vide et il est de plus un combattant émérite. Ces deux-là vont évidemment se retrouver face à face et surtout ils vont se retrouver mariés. Hein quoi ? Si, si. Pour la faire simple, les souterrains sont envahis, tous les tisseurs emprisonnés et torturés et pour sauver tout son peuple Neila est envoyée dans le royaume voisin pour en assassiner le roi et comme il lui faut une couverture elle doit se faire passer pour le femme de Tristan.
Bon à part cette dernière partie qui est vraiment capillotractée, le concept de base est plutôt pas mal et le potentiel d'un tel récit semblait attirant. Oui mais voilà, il y a pas mal de choses qui ne vont pas dans ce roman. Déjà le style, avec des phrases maladroites, des choix de mots pas adaptés et un langage que l'on pourrait parfois qualifier de vulgaire (pas vulgaire dans le sens grossier mais vulgaire dans le sens de langage populaire, c'est-à-dire du langage parlé et non pas le niveau attendu pour de l'écrit). J'ai d'abord mis ça sur le compte de la traduction avant de réaliser que l'autrice était française ... Peut-être une première œuvre de jeunesse écrite à l'adolescence ? On va laisser le bénéfice du doute. Et puis il y a l'attirance entre les deux héros. Une attirance qui prend forme dès le premier combat en prologue où au beau milieu d'un assaut, Neila prend conscience de la beauté du corps de Tristan. Hein ? Quoi ? Mais tu es en train de te battre pour ta vie meuf, tu as autre chose à faire non ? Je veux bien le coup des âmes sœurs, de la magie qui ordonne à Neila de protéger Tristan. Ok, pourquoi pas, c'est même une bonne idée à la base. Mais c'est mal amené et c'est vraiment dommage. Et ça, ce n'est que le début. Des maladresses comme ça il y en a partout, des situations improbables, des retournements de situations qu'on voit arriver à des kilomètres et surtout des personnages incroyablement caricaturaux. Celui qui s'en sort bien, c'est Ben, une autre Lame Éternelle, ami de Tristan mais tellement plus intéressant. D'ailleurs il n'y a pas que moi qui le trouve intéressant puisque même l'autrice en parle bien mieux et avec beaucoup plus de réussite que lorsqu'elle évoque Tristan. Tristan, l'homme sans émotion et qui fond devant sa petite femme ... Quant à Neila, responsable du génocide de son peuple en gros, elle s'en veut à peine de son imprudence. Oui je suis dure et j'en suis consciente mais je suis d'autant plus déçue que l'histoire avait du potentiel. Je regrette de ne pas avoir pu m'y immerger par manque de maturité du texte. Parce que oui, l'idée est bonne et pendant un moment j'ai vraiment plongé dans le récit faisant fi des imperfections. Mais au fil de ma lecture, c'est devenu trop lourd d'essayer de ne pas voir ce qui n'allait pas et je n'en suis que plus déçue. Quel dommage.
Bon je vais m'arrêter là. Je le redis, le récit a du potentiel, la meilleure preuve c'est que je suis allée jusqu'au bout du roman. Je ne lirai pas la suite, mais on peut espérer que l'autrice gagnant en expérience, cette suite soit meilleure que le premier tome. Mais il faudrait que j'en sois sûre pour tenter l'expérience. Les avis sur ce roman sont mitigés, certains aiment, d'autres non, alors pourquoi ne pas se faire votre propre idée ...
Après avoir lu la looooongue introduction de Scott Lynch, douze pages bien remplies, j'avoue avoir pris un peu peur... Serai-je à même de m’imprégner de ce roman exceptionnel ? Serai-je capable de remplir les trous laissés par l'auteur ? Rien n'est moins sûr... Bon, en fait cette longue intro est parfaitement résumée par la phrase d'accroche imprimée sur la couverture :
"Un livre culte qui laisse dans son sillage fascination, perplexité et émerveillement." Scott Lynch
Alors, la fascination je valide. The Dragon Waiting est une uchronie qui remonte à l'Empire Byzantin qui en 1453 n'a jamais perdu sa guerre d'expansion. Au contraire, il continue de s'étendre et vise toute l'Europe de l'ouest, jusqu'à l'Angleterre. Une uchronie pour le moins originale vous noterez, ce n'est ni une victoire napoléonienne, ni celle du nazisme...
Fascination également car cette uchronie est bien teintée de fantasy, avec ce qu'il faut de sorciers/ères magnant la magie et de vampires tachant de tirer leur épingle du jeu, ce qui, en temps de guerre est plus aisé il faut le dire.
Pour la perplexité, c'est encore plus vrai ! La plume fluide et habile de John Mike Ford nous entraîne très facilement, tout en se demandant très souvent vers où nous mène l'auteur. N'étant pas férue de l'Histoire de l'Angleterre, j'avoue que je me suis perdue dans les personnages historiques. Entre le nombre ahurissant d'Edouard différents, de Charles et de Richard, mais en plus pour corser le tout, ceux-ci étaient parfois appelés par leur nom de famille, parfois par leur titre. Bref de quoi bien m’emmêler les pinceaux... alors j'ai décidé de me laisser porter par le récit. D'où ma perplexité car j'ai dû rater beaucoup de choses, d'allusions, de références que je n'avais pas.
En revanche, l'émerveillement, je ne sais pas. Sans doute que si quand même, car réussir à finir ce petit pavé normalement, sans caler (ni pester dirait Phooka 😁) alors que j'étais noyée entre les personnages, entre la lutte entre l'Écosse, le pays de Galles et l'Angleterre... L'adjonction de la part de Fantasy m'a beaucoup plue et entraînée, c'est clair que si je dois chercher de l'émerveillement, c'est par là qu'il faut que je creuse !
Bref, un avis en demi teinte pour ce roman qui s'adresse à mon humble avis à des gens férus de la grande Histoire de l'Angleterre et de la Guerre des Deux Roses. La perplexité domine. Je rajouterai néanmoins un émerveillement certain pour l'écrin que lui a fourni les éditions Calix. L'objet livre est franchement somptueux.
Quelques mots sur la LitRPG pour celles et ceux qui ne connaissent pas. LitRPG, Literary RPG ou Literary Role Playing Game, est un savoureux mélange de littérature et de jeu vidéo (RPG évidemment). Tout se passe dans un univers de fantasy ou de SF et on reprend les codes du RPG avec des évolutions de personnages, des mesures d'avances de capacités et de progressions à travers différents supports.
Il fut un temps, il y a fort longtemps où je jouais beaucoup. Jeux de plateau, jeux vidéos et rien ne me plaisait plus que de faire progresser un personnage, lui faire acquérir des capacités, le faire évoluer. C'était il y a tellement longtemps... Depuis je n'ai pas vraiment le temps de jouer: trop addictif, trop consommateur de temps et je me concentre plutôt sur la lecture (à peine moins addictif et moins consommateur de temps mais bon ...). Or Lorestone est arrivée, une maison d'édition spécialisée en LitRPG. De la lecture, du RPG ... J'avais envie de tenter. Pour voir ... Et suite à une discussion avec Hermine Hémon, la traductrice de ce Iron Prince, je me suis lancée. Waouh ... Même sensations que le jeu, sensations alliées à celles de la lecture. Double addiction du coup 😂. Je me suis retrouvée au milieu de la nuit à suivre le héros, attendre ses nouvelles stats avec impatience, espérer qu'il gagne enfin un combat. Bref, j'étais foutue et j'ai dévoré ce roman en un rien de temps !
Dans le monde de Iron Prince, nous sommes clairement dans de la SF. Nous sommes en 2468 (pas si loin en fait), la guerre fait rage, mais elle est loin et on en sait bien peu. Sauf que des combats ont lieu aux frontières. Contre qui ? Contre quoi ? Pourquoi ? Tels ne sont pas les points abordés -pour le moment - par ce premier tome. Par contre, il y a des combats ... d'arène. Des combats qui ont un succès retentissant et dans lesquels des combattants hommes et femmes déploient des trésors de capacités gràce à leur "armures" d'une technologie avancée, des CAD (Contrôle d'Arsenal par Dispositif). Les champions de ces combats sont des sortes de dieux, des héros plus grands que natures. Reidon Ward est un jeune homme pas tout à fait comme les autres. Depuis sa naissance il est atteint d'une grave maladie dégénérative et ses parents l'ont du coup abandonné. Il regarde dès qu'il peut ces combats et son rêve ultime c'est d'être à la place de ces champions et d'obtenir un CAD. Pour ça il est prêt à tout et il s'entraîne avec acharnement, malgré la douleur, les opérations, les faiblesses ... Au point que l'IA qui gouverne l'humanité le remarque et lui donne sa chance. Alors le vrai combat va commencer, car il va se retrouver à l'Académie militaire à devoir faire ses preuves face à des élèves bien plus puissants que lui. Des élèves élitistes qui le voient arriver d'un mauvais oeil ...
Un vrai parcours initiatique !! Et si vous suivez ce blog, vous savez que j'adore ça !! Voir Rei s'acharner, se battre, subir des brimades et des moqueries, se relever, prouver aux autres qu'ils ont tort, monter ses specs (RPG oblige) a été un régal de tous les instants. Après chaque entraînement, après chaque combat, j'attendais avec impatience les données recueillies par le CAD pour savoir s'il avait avancé, gagné un niveau, une amélioration. Bref j'étais ferrée !
Oui mais voilà, la lecture n'allait pas assez vite. Je voulais le voir progresser moi ce héros. Or le livre je devais le poser pour conduire, cuisiner ou faire le ménage. Alors je suis passée à l'audio. Un audio narré par Garry Renna que j'ai adoré déjà dans beaucoup de productions audio, je ne pouvais pas être déçue. Et là, le truc de fou. Une réalisation ! Une vraie réalisation, avec bruitage, voix métallique pour le CAD, petit jingle pour annoncer une communication, han...énorme !! Vraiment ÉNORME !! Garry Renna est fabuleux comme toujours, mais la réalisation en plus, parfaite à tous les niveaux (ni trop ni trop peu), j'y ai passé quasi une nuit blanche et je me suis délectée de ce récit !!
Mais il ne s'agit pas que de gagner des points de force ou de vitesse, non. Il s'agit aussi et surtout de camaraderie et puis en toile de fond il ne faut pas oublier cette guerre, parce que dans l'académie, tous ceux qui ne seront pas sélectionnés pour l'arène deviendront des soldats et seront envoyés au front ... Une belle vitrine que ces combats pour recruter non ???
Je me suis régalée, vraiment! Oui j'avoue qu'au début j'avais un peu peur parce que déjà c'est de la SF et je suis un peu plus fantasy. Et c'est vrai que le roman est un petit pavé et avance doucement, le temps de faire découvrir les héros, le monde, les combats. Le temps qu'on en arrive à aimer plus que de raison ce môme débrouillard, facétieux et courageux qu'est Reidon Ward (Ward le nom donné à tous les orphelins). Mais il ne faudrait pas oublier ses acolytes: Viv son amie de toujours, combattante exceptionnelle, Catcher le co-loc à l'académie et Aria totalement hors-norme, si puissante et pourtant si fragile et solitaire. Tous ces personnages (et les autres) sont vraiment réussis et attachants.
Voilà, je me suis régalée et j'attends maintenant la suite avec impatience. Jusqu'où va t'il aller notre Rei. Quels obstacles va t'il devoir affronter ? Je suppose que la suite sera encore plus difficile ... Mais j'en serai !
Petite note sur la fin du livre audio (pour vous montrer à quel point c'est génial), la voix métallique qu'on attribue au CAD et s'adresse directement au lecteur en disant:
Vous êtes arrivés à la fin du livre audio, votre épreuve peut commencer. Vous allez devoir rédiger un avis sur l'audio que vous venez d'écouter, mais attention soyez original.
J'ai crié, j'ai trouvé ça tellement bien. Tout à fait à la hauteur de la réalisation de cet audio. Merci Lizzie !!!!!!! Merci Lorestone !!!!!
Enchaîner les SP audios de Netgalley c'est bien, mais ça a ce un petit côté pervers qui fait s'accumuler les crédits sur son compte audible ! Et donc en fouillant à la recherche d'autre chose que de l'imaginaire, je suis tombée sur ce Holly de Stephen King. Holly étant un personnage que j'avais beaucoup apprécié lors de mes écoutes de Mr Mercedes et Carnets noirs. Je n'ai donc pas hésité longtemps, d'autant que ce n'était plus le même narrateur crispant, mais Colette Sodoyez qui a été juste parfaite. Un plaisir d'écoute.
Le moins que je puisse dire c'est que Stephen King excelle dans l'écriture des thrillers bien gores aussi. Car ici, cela va dégouliner et j'avoue avoir eu du mal à déglutir par moment. Oh je vous rassure, on n'y assiste pas, non. Mais il sait très bien, trop bien, faire fonctionner notre imagination !
On retrouve donc notre chère Holly Gibney, toujours un peu perchée, seule à la tête de son agence de détectives privés Finders Keepers. Bill Hodges, son mentor, est décédé quelques années auparavant d'un cancer, et son associé Pete est en quarantaine Covid et peu vaillant. Jérôme et Barbara sont bien occupés chacun de leur côté, lui écrit un livre et elle de la poésie. La mère d'Holly vient de mourir du Covid à l'hôpital, elle était antivax, suivant les conseils de Trump... On réalisera que même dans la tombe celle-ci continuera d'écraser sa fille.
Le roman commence piano piano. On suit Jorge Castro, un prof de lettres de l'université locale qui part faire son footing. En chemin vers le parc il croise un couple de prof retraités de la même université, Rodney et Emily Harris. Il les connait, lui est un passionné, fanatique diraient ses collègues, de sciences et elle de littérature et de poésie. Ceux-ci ont un problème, le moteur du fauteuil roulant d'Emily n'a plus de batterie, et Rodney n'est pas assez costaud pour hisser le fauteuil et sa femme dans le van aménagé. Jorge s'empresse de les aider. On ne le reverra plus.
Holly, qui préfère s'occuper la tête que mariner toute seule, accepte la mission de rechercher une jeune bibliothécaire de l'université disparue depuis une quinzaine de jours, Bonnie Dahl. Son vélo a été retrouvé avec un bref message posé dessus sous-entendant une fugue ou un suicide. En enquêtant Holly va découvrir que Bonnie n'est pas la seule disparition dans le quartier... même si elles s'étalent sur des années.
Et je vais arrêter là mon blabla car il vous faut lire ou écouter ce roman. Sans aucune once de fantastique Stephen King saura nous faire frémir tout autant. C'est ahurissant. Il en profitera pour nous replonger dans cette période Covid post-confinement, les masques, le gel hydro-alcoolique, les vaccinés, la condescendance des non-vaccinés, les aberrations du premier gouvernement Trump. Ça tacle à tout va ! Il nous parlera également du métier d'écrivain, les agents, les éditeurs, la tournée de promotion et le parcours si particulier de ceux qui écrivent de la poésie. Bref, c'est passionnant.
Et cerise sur le gâteau, en fouinant dans la bibliomania de Livraddict, j'ai découvert que la série Holly Gibney comprend sept romans !!! J'ai écouté les deux premiers, mais Holly est le sixième 😳, le dernier n'étant pas encore traduit. J'ai du pain sur la planche, et je m'en réjouis. En espérant retrouver Colette Sodoyez qui incarnait si bien une Holly torturée par sa castratrice de mère, qui le sait mais n'arrive pas à s'en dépêtrer des multiples "Holly, combien de fois je t'ai dit de/que...". Qui a su mettre le ton qu'il fallait pour la running gag d'Holly. Je crois que j'entendrais longtemps dans ma tête "Une toute jeune millionnaire entre dans un bar et commande..." Les voix des deux vieux profs aussi étaient parfaites ! Un bijou je vous dis cette interprétation.
*écoute personnelle*
Et donc sélectionnés pour le GpP de 2026