Et donc sélectionnés pour le GpP de 2026
Et donc sélectionnés pour le GpP de 2026
Facile de savoir pourquoi j'ai jeté mon dévolu sur cet audio n'est-ce-pas ? Et oui : Slimane Yefsah. Je suis accro au velouté rocailleux de sa voix. Même s'il n'est pas le seul des narrateurs que j'apprécie, il reste malgré tout en haut de mon podium. Et cerise sur le gâteau, il me permet de découvrir d'excellentes narratrices, comme cette Eny Heli. Cet audio était parfait dans l'interprétation.
Maxine est la fille du chef de gang de bikers le plus respecté de Little Bay, The Sons of Death ou SOD, mais cela fait cinq ans que son père l'a exilée à Chicago, suite à un règlement de compte où elle a failli perdre la vie, après s'être pris une balle en pleine cage thoracique. Elle a été remise sur pied et vit "normalement". Enfin pour elle, car chasser le naturel... elle fait partie d'un gang à Chicago. Son taf ? Les acrobaties 😁... spécialiste des vols, cambriolages et braquages, partout où il faut grimper quoi.
Seulement, les conséquences de cette balle pointent le nez et c'est sans appel. Insuffisance cardiaque dégénérative et on ne lui donne pas plus d'un an, 18 mois avec des soins palliatifs adaptés... Maxine n'a pas trente ans. Entre temps, son père, puis son frère sont décédés. Elle décide donc de retourner à Little Bay, voir comment tourne son "héritage" et prendre des dispositions pour qu'il perdure avant de tirer sa révérence.
Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est Taylor, le second dans la hiérarchie qui visiblement ne lui fait pas confiance. Il sent qu'elle cache quelque chose, mais ne se doute pas un instant de la nature de ce que Maxine tait. De ce que Maxine ne voudra jamais dévoiler, malgré l'attirance indéniable qui s'installe entre eux.
Le retour de Maxine va faire des remous, entre l'équilibre au sein même des SOD et la faiblesse que peuvent y voir les gangs rivaux. Vous rajoutez là-dessus les "affaires" en cours plus une autre que Maxine rapporte de Chicago qu'elle a promis de résoudre, et vous comprenez qu'il y a de l'action, des bastons, des règlements de compte et les rebondissements sont à revendre. Les chapitres alternent entre les points de vue de Maxine et Taylor, et le "encore un petit chapitre avant d'éteindre" frappe fort !
Les personnages principaux sont bien travaillés, et ne peuvent que plaire. La romance entre eux est compliquée avec les non-dits et le mode de vie presque communautaire. Tous les autres membres des SOD, et je peux vous dire qu'ils sont nombreux, sont extra. Ayant tous grandis (sauf Taylor) avec Maxine, ils se considèrent comme des grands frères et l'ambiance qui se dégage du groupe est la plupart du temps franchement sympathique.
J'ai beaucoup aimé ce tome 1 et j'espère bien que la suite, lorsqu'elle sortira, sera également adaptée en audio car Laura Ezrena nous laisse sur un énorme cliffhanger qui laisse pantois ! Surtout quand vous ne vous doutez pas que vous approchez de la fin, ce qui est plus souvent le cas en audio qu'en lecture d'ailleurs !!!
Ce roman démarre sur les chapeaux de roues par un prologue percutant où on assiste à l'arrivée de guerriers sur une plage qu'ils tentent de conquérir mais qui se heurtent aux autochtones pas d'accord du tout. S'ensuit une bataille féroce où chaque camp dévoile des aptitudes magiques impressionnantes. Mais nos envahisseurs sont dirigés par une reine puissante qui saura prendre des décisions radicales et notamment invoquer les dragons pour faire basculer le cours de la bataille en leur faveur.
Puis le récit démarre quelques 200 ans plus tard. Les Omehi se sont installés dans la péninsule de Xidda et comptent bien y rester. Mais tout n'est pas gagné car ils subissent des attaques constantes des "sauvages"...aka les autochtones ou Hedeni. Là se situera mon premier bémol car tout le récit de Evan Winter suinte d'un racisme primaire très prononcé qu'il prête au peuple Omehi, et c'est très dérangeant je trouve.
Nous suivrons Tau, un jeune de rang inférieur dans une société très hiérarchisée et entièrement tournée vers la guerre. Il a été élevé par son père, maître d'arme d'un rang inférieur également. Son père fera tout pour le former au mieux afin qu'il puisse progresser, mais Tau n'est pas bien motivé. Sa vie va néanmoins basculer lorsqu'il va subir de plein fouet les conséquences du système de castes de son peuple. Il part, quitte sa petite ville pour se former car il jure de devenir le meilleur épéiste et revenir se venger des trois nobles qui lui ont fait tant de tort.
On suit alors Tau qui va passer ses tests militaires pour s'engager dans l'armée, pour devenir le meilleur, pour assouvir sa vengeance. Et ce sont alors des heures d'écoute d'entraînements, de combats, de duels, de batailles, de mêlées... interminables. Amateurs d'épique pure et dure, ce roman est pour vous. Moi je m'y suis noyée.
Je n'ai pas développé beaucoup d'empathie pour ce jeune Tau, malgré ses malheurs. Sa psychologie et ses actes racistes ont créé une vraie barrière entre nous, maintenue par un auteur qui a oublié le fameux "show but don't tell". Je ne sais combien de fois on nous dit qu'il s'améliore, mais aussi qu'il est animé par la vengeance... comme si on risquait de l'oublier :P
Ce que j'ai le plus aimé dans ce roman c'est le système de magie développé par l'auteur. Certains hommes, les Ingonyama, possèdent des dons. Ils sont capables de se transformer en machine à tuer, plus grands, plus forts, plus rapides, plus endurants. Ces dons sont accentués, amplifiés par des femmes, les Douées. Elles forment les rangs arrières et viennent appuyer les guerriers qui leurs sont attribués. D'ailleurs, aparté, malgré leur rôle primordial, elles ne sont pas guerrières, elles sont donc écartées de la société... Et puis cette magie va bien plus loin, toujours grâce aux Douées, en puisant dans le monde des démons, et je n'en dirai pas plus car ceci on ne le découvre qu'à la fin. C'est assez spectaculaire et un poil gore j'avoue, mais ce n'est pas pour me déplaire.
Et les dragons dans tout ça ? Et bien ma foi, peut-être qu'on en saura plus dans les tomes suivants parce que là, ils ont fait une brève apparition dans le prologue puis on les revoit un peu sur la fin. Et à part cracher du feu et incinérer l'ennemi... et bien rien d'autre. Je me sens flouée !
On a là une fantasy épique pur jus, dans un univers qu'on devine d'inspiration africaine susurré par les noms de lieux, de villes. En revanche, peu de descriptions géographiques ni même climatiques, pas de culture, pas de folklore ni de traditions. L'intrigue est basée quasiment uniquement sur la vengeance, même si on comprend que la guerre entre Omehi et Hedeni prendra bientôt le pas. Dire que je me suis ennuyée à l'écoute de cet audio est un euphémisme. Et pour une fois, les responsables sont deux à se partager cette déroute, Evan Winter et son récit d'une part, le narrateur Cyril Guei dont le ton plat et peu enjoué réussissait à m'endormir au milieu des batailles d'autre part... The burning est prévu en quatre tomes, mais je m'arrêterai à cette Rage des dragons.
*service de presse audio*
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Les Profonds est le second roman paru dans la toute nouvelle collection Nocturne dirigée par Vincent Mondiot chez Actes Sud Jeunesse. Vous trouverez la chronique du premier, Ce soir c'est carnage, ICI. La beauté de l'objet livre est remarquable, l'illustration ci-dessus ne fait pas ressortir la splendeur de l'encre rouge métallisée qui ressort sur le noir mat et c'est bien dommage ! Même en photo cela ne rend pas aussi bien qu'en vrai 😓
Trois lycéens, Adi, Elise et Kel, se rendent au barrage hydroélectrique de la vallée de Solvine juste pour y recueillir le dépliant informatif obligatoire pour leur exposé. Ils arrivent dix minutes avant la fermeture, mais le "musée" est déjà fermé. L'employé un peu bizarre que Kel connait, Merryn, refuse de leur ouvrir et pour arranger le tout, une pluie diluvienne se met à tomber.
Abrités sous un auvent contre la Centrale, c'est Alcide, un employé du barrage qui vient leur ouvrir pour les mettre à l'abri du mauvais temps puisqu'ils doivent patienter jusqu'à 18h30, heure à laquelle la sœur d'Adi doit venir les chercher. Seulement une fois à l'intérieur tout va déraper, dérailler et un huis clos horrifique s'installe...
Dans un décor sombre et humide, plein de couloirs et d'escaliers qui parcourent cette gigantesque masse sordide, ils vont se perdre, se séparer, se retrouver... Ils vont vivre des situations dramatiques mais aussi des hallucinations tantôt collectives, tantôt individuelles. Tant et si bien qu'ils ont du mal à faire la part des choses entre le réel et l'imaginaire.
Le tout sera accentué par le bruit tonitruant de l'orage à l'extérieur qui s'intensifie jusqu'à se transformer en tempête. Le bruit du vent résonnant lugubrement dans la structure du barrage, le bruit de la pluie tambourinant, du tonnerre assourdissant qui suit les éclairs de très près, des vannes tentant de lâcher le plus d'eau possible car le niveau de la retenue monte trop, etc...
L'angoisse déjà bien présente dès le début du récit va monter crescendo et mettre à rude épreuve nos lycéens ainsi que nos nerfs. Le récit est entrecoupé d'extraits de journaux postérieurs à l'événement, de comptes rendus psychiatriques qu'on devine très vite concernant Merryn, ainsi que d'archives concernant la ville engloutie par la retenue d'eau lors de l'édification du barrage...
Les changements de points de vue sont fréquents et permettent de cerner les façons de penser de ces quatre jeunes. Sans pour cela creuser leur personnalité, Elie Darco s'attache à décrire sur chacun d'eux l'impact du stress et les modifications comportementales qui en découlent. Et c'est franchement passionnant !
Le récit se déroule à toute allure, tout s'emboîte à la perfection tandis que le stress présent et pesant augmente sans cesse. Ce livre une fois commencé est impossible à reposer. Les Profonds est un sans faute horrifique que j'ai adoré découvrir. Une fin pour le moins surprenante et intéressante. Flippante également, mais dans un tout autre genre, qui vous donne l'impression d'un coup double, j'adore ! Si vous êtes amateur de ce genre, je vous conseille grandement de le lire.
*service de presse papier*
Le résumé et les informations sur le site des éditions Audible
Elsa vit à Northaven une petite ville de pêcheurs du nord de l'île de Brightland (cf carte en fin de chronique) où elle a repris le travail de son père à son décès. Elle adore se retrouver seule au milieu des flots, elle peut ainsi, loin des regards et des oreilles des autres, contacter son chéri Rye grâce à son chant. Tous deux sont des torches, c'est-à-dire qu'ils possèdent ce don de "télépathie". Je mets des guillemets parce qu'en fait, c'est bien plus que ça, mais je ne vais pas tout vous dévoiler, nanmého !
Ce besoin de discrétion est plus que vital car dans ce pays, les torches sont considérés comme inhumains et menés au pilori en place publique avant d'être emprisonnés. Brightland est pour le moins un pays conservateur, même traitement pour les adultères et les homosexuels. Brightland est en guerre permanente contre leur voisin, Ayland. Ainsi tous les garçons à partir de 12 ans sont arrachés à leur famille pour les transformer en soldats. Quant aux filles, elles ne sont pas mieux loties, car elles doivent se préparer à être de gentilles épouses que l'on va offrir aux soldats de retour de la guerre. Une première épouse imposée, une seconde épouse choisie... et celles qui restent sur le carreau car bien souvent plus nombreuses, deviennent des troisièmes épouses envoyées à la capitale. Comprenez des prostituées pour les soldats pendant leurs permissions...
En fait, le pilori, c'est ce qu'il se passe à Northaven. À la capitale, Brightlinghem, les torches sont soit contraintes à l'autorité d'inquisiteurs et appelées des Sirènes, soient transformées en légumes tout juste capable d'obéir à des ordres simples, de parfaits domestiques donc. Les Sirènes servent à traquer les autres torches.
À Brightlinghem vit Kaira, une torche d'une puissance exceptionnelle. Or Kaira est la fille unique d'un inquisiteur... Lorsque la souffrance d'Elsa explosera après le massacre de Rye qui a été dénoncé par son ami Piper, Kaira viendra en pensée, grâce au chant la soutenir. Une amitié solide va se former entre Elsa, alias Alouette et Kaira, alias Rossignol.
On suivra principalement Alouette et Rossignol, mais aussi Swan, la femme la plus connue du royaume, qui est en fait la sirène cachée d'un membre du gouvernement, Rye et Piper.
Introduction longue, mais il fallait poser le contexte, et je vous rassure, je ne vous ai parlé que des tous premiers chapitres ! On ne s'ennuie pas une seule seconde, accroché au sort ahurissant de ces personnages. Ils sont tous sur le fil, chaque action peut les emmener tout droit vers la potence et le récit est stressant à souhait, mais captivant de bout en bout.
Si Alouette et Rossignol sont les personnages principaux de ce récit, ils sont également ceux pour lesquels on développe le plus d'empathie. Moira Buffini décortiquera cependant de façon habile les deux plus détestables, Swan et Piper. Et elle va presque réussir à leur trouver des circonstances atténuantes ! J'ai beaucoup aimé le travail psychologique mis en place par l'autrice tout du long de ce roman, avec l'endoctrinement, le louvoiement obligatoire des torches, ce rejet profond proche du racisme déjà florissant entre les deux peuples ennemis.
Ce que j'ai apprécié également, c'est de réaliser seulement au milieu de ce pavé que c'était un roman dystopique qui se déroule des centaines voire des milliers d'années dans notre futur. Ils font références au "Peuple des lumières" qui ont usé et abusé des énergies fossiles de la Terre jusqu'à l'épuisement et la catastrophe. Découvrir les solutions mises en place dans notre futur pour éviter cette dérive, etc.
Bref, j'ai beaucoup aimé ma lecture et suis au taquet pour découvrir la suite des aventures d'Alouette et Rossignol. Le tome 2, Torchfire sortira en français le 31 octobre prochain.
*lecture personnelle*