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« Bon, bon, bon...où est-ce que je vais me planquer pour qu'ils arrêtent de me harceler. »
Correspondance du journaliste anglais Charles Chevais Deighton avec le professeur Léopold Delisle, administrateur général de la Bibliothèque Nationale de France.
Maulnes, le 20 avril 1899
Cher professeur,
Le surprenant questionnaire que l’équipe de fouille a mis au jour dans les ruines de la Bibliothèque circulaire du château de Maulnes ne devrait pas exister. Les caractères utilisés pour l’impression sont parfaits, le papier d’une légèreté et d’une blancheur incomparable, et le contenu fait chavirer la raison. Jugez par vous-même : la date de l’entête indique juin 2018, à cent dix-neuf ans d’ici dans l’avenir !… Quant aux noms qui apparaissent, ils sont singuliers : Dup, Phooka, Celindanaé, Aely Nah, Aelinel, Xapur. Il ne s’agit pas de prénoms usités dans les civilisations connues, pas plus qu’ils ne rappellent les sonorités elfiques ou une quelconque retranscription de phonèmes runiques. En tout cas, la présence de ce texte à l’intérieur de la bibliothèque circulaire de Maulnes indique que quelqu’un a voulu le mettre à l’abri des bûchers de la Croix d’Adombrement. Et qu’il y est parvenu durant plus de trois siècles.
Quant à la teneur, elle se révèle stupéfiante. Il s’agit à n’en pas douter d’un questionnaire adressé à un écrivain, par ailleurs enseignant d’histoire, répondant au nom de Fabien Cerutti. Un patronyme originaire d’Italie du Nord, peut-être du village de Gozzano dans la province de Novare. Celui-ci serait l’auteur de romans et de nouvelles tournant autour du fameux chevalier mercenaire, Pierre Cordwain de Kosigan, l’ancêtre médiéval de notre ami Kergaël dont nous cherchons depuis plusieurs mois à démontrer l’existence ! Une partie de l’intrigue se déroulerait à notre propre époque, entre Londres et Paris.
La présence de ce document dans un passage scellé d’un château ravagé par les flammes il y a trois cents ans semble inexplicable. Sauf à envisager que les théories d’Hamilton sur les voyages dans le temps (parues en 1887 dans le Science Schools Journal et reprises par mon ami Herbert George Wells), comportent un fond de vérité. Vous ais-je dis que Wells et moi avions déjeunés ensemble il y a deux mois dans sa propriété du Kent ? La conversation avait dérivé sur Kosigan et ses mystères, et j’avais évoqué la possibilité un peu folle d’un voyage dans le temps. Wells m’avait ri au nez, assurant qu’il ne fallait accorder nulle foi aux thèses de son roman, La machine à explorer le temps, et je n’avais pas insisté. Cependant en y réfléchissant, je me dis que j’ai peut-être eu tort. Il est de notoriété publique que Wells a brûlé ses notes d’écriture à la mort de Hamilton, et qu’il a passé plusieurs années à racheter, un par un, la totalité des exemplaires des premières versions de son œuvre, afin de les détruire. Son prétexte était de faire disparaître ses maladresses de débutant. Et s’il en allait autrement ? Je jurerais en tout cas que le questionnaire que nous avons entre les mains n’est pas de notre époque.
Néanmoins, pour être tout à fait honnête, il existe une seconde possibilité. La feuille comportant le questionnaire se trouvait dans une étagère consacrée à d’épais carnets intitulés Almanachs séculaires, signés de Michel de Nostre Dame, surnommé Nostradamus. Des manuscrits originaux tenant lieu de brouillons à ses fameuses Prophéties. Étant lui-même alchimiste et versé dans l’art de l’imprimerie, il se peut qu’il ait conçu, à la fin de sa vie, un papier et une encre d’un genre nouveau pour coucher par écrit ses visions. Peut-être avons-nous en notre possession la dernière de ses prédictions ?
Le titre du document est « mois2 ».
J’ignore précisément ce que cela signifie, mais je vous l’envoie sous pli scellé, en compagnie de cette lettre. Faites-moi connaître au plus vite votre opinion,
En hâte,
Charles Chevais Deighton
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Ramettes :
Bonjour,
Je suis en train de lire un autre roman et là ça m'a fait tilt ... il y a peu de scènes de repas dans le tome 1. On sait surtout que Dùn à besoin de manger de la viande et donc des salaisons. .. qu' en est-il dans les autres tomes ? Des banquets gargantuesques ? Une raison particulière à cette impasse ?
Fabien :
Donc dans le tome 1, je fais une ellipse sur le premier banquet et au cours du second, on aperçoit à peine quelques plats passer (de mémoire), parce que cela n'amènerait rien à mon intrigue.... En revanche, dans le tome 3, le grand repas donné au palais des Hohenstaufen occupe 2 ou 3 chapitres entiers, parce que c'est un élément clef, fondateur de ce qui va advenir par la suite...
De manière générale, tout ce que j'écris a pour but premier de servir l'intrigue. La construction de l'ambiance résulte uniquement de scènes liées à l'histoire. Autrement dit, je ne bâtis pas de chapitre, ni même de parties de chapitre, dont le simple but est d'être sympa, agréable, ou de générer une atmosphère.
Bref, la seule impasse que je fais, ce sont les passages purement décoratifs :)
Aely Nah :
Coucou
J'entends parler d'un Mendorallen dont le nom me fait furieusement penser à Mandorallen le chevalier Mimbraïque du couple Eddings. Je ne connais pas encore le tien mais celui des Eddings avec son style de phrasé ampoulé et fleuri me plaisait bien.
Y a t il un lien entre eux outre cette proche homonymie??
Fabien :
Je peux répondre, mais cela peut déflorer une partie des tomes 3 et 4. Donc, si l'aimable lecteur/lectrice craint ce genre de choses, mieux vaut qu'il détourne le regard... :)
Donc,
En réalité le caractère du Mendorallen d'Eddings est plus proche de celui de Gunthar von Weisshaupt.
En revanche mon Mendorallen à moi a vu son nom choisi justement pour sa proximité avec celui de la Belgariade. De même que Dwerkin, son grand père, porte des sonorités proche du Dworkin de Zelazny. De même que les elfes que je présente ressemblent un peu à ceux de Tolkien. Il y a le clin d'oeil bien sûr, mais si on lit le tome 4 jusqu'au bout, on doit comprendre qu'il n'y a pas que ça. :)
Ô Grimoire :
Bougre d'andouille que je suis, je n'avais pas fait le lien du tout avec la Belgariade... que j'ai pourtant décidé de relire et de chroniquer sur Ô Grimoire. Bien vu, Aely Nah !
Dup :
Rhaaa, déjà que tu m'as donné bigrement envie de lire Le cycle d'Ambre, voilà que tu y rajoutes celle de relire la Belgariade ! Je ne vais jamais m'en sortir :P
Remarque cela te laisse du temps pour nous écrire la suite du coup :)
Fabien :
Tu as lu la saga des hommes dieux?... Et le monde du fleuve?...
(Vu qu'il n'y a plus de questions, j'en pose maintenant!) :)
Dup :
Non plus :'(
Jamais lu un seul Zelazny, ni un seul Farmer
Phooka :
J'ai lu Zezlany et Farmer quand j'étais étudiante, surtout Farmer d'ailleurs avec Le monde du Fleuve que j'ai adoré! Et c'est marrant parce que quand je lisais ces bouquins, il y a donc 30 ans (argh), je n'aurais jamais imaginé y repenser ni surtout en reparler 30 ans après.
Est-ce ça justement qui permet de dire qu'un roman ou une saga fait partie des "classiques" ou des "musts" ou des "chef d'oeuvres" ?
Imagines-tu tes lecteurs discuter de l'influence de Kosigan dans 30 ans?
Et si tu essayes de l'imaginer, quel effet cela te fait?
(oui je suis une spécialiste des questions à la con ... :))
Fabien :
J'adorerais, et je compte sur vous, lecteurs ici présents, pour vous employer à ce noble dessein jusqu'à la mort! :)
Plus sérieusement, ce serait la consécration évidemment. Devenir un "classique" de la littérature imaginaire. Mais je suppose que c'est de plus en plus difficile vu l'accumulation d'excellents titres...
Dup : Étudiante, j'aimais me faire peur. J'ai lu tout Stephen King, Alan Edgar Poe...
Régina Falange :
C'est qu'au bout de 9 pages il serait temps de sortir les vraies questions: où as-tu trouvé tous ces globes terrestres pour faire cette photo? :p
Fabien :
En réalité ce sont des mondes parallèles miniatures peuplés d'êtres vivants dont je dirige les pensées et les actes et sur lesquels je teste mes histoires :)
(Brocantes diverses et variées + Maison du monde) :)
Régina Falange :
Bonjour Fabien,
J’interromps ma lecture du tome 2 pour cette question: Claire de Trencavel est-elle une descendante de Raimond-Roger Trencavel? En voyant ce nom je n'ai pu m’empêcher de repenser à Carcassonne et la ville étant elle même citée par la suite (jeux de mot involontaire haha) je me suis dis qu'il y a peut être un lien.
Fabien :
Oui, le personnage en lui-même est fictif (du moins pour ce qui est des informations arrivées jusqu'à nous :)). En revanche, elle est à l'évidence une descendante directe de la lignée des Trencavel :)
Fantasy à la carte :
Salut Fabien, une petite dernière et après je te laisse tranquille. Aimerais-tu que ta saga soit adaptée au cinéma ou à la télévision?
Fabien :
Pas de problème, tu peux poser autant de questions que tu le souhaites: je suis torturé de mon plein gré entre adultes consentants :)
Sinon, pour répondre sur le cinéma et les séries: Oh que oui! Le Bâtard de Kosigan est taillé pour cela (davantage en série qu'en film d'ailleurs, mais les deux se tiennent).
Hélas, bien que nous ayons en France les meilleurs studio d'effet spéciaux du monde, ils ne sont jamais utilisé au service de la production hexagonale (une pratique bien trop onéreuse...)
Quant à passer l'Atlantique... il faut au moins connaître Bill Gates et Steven Spielberg pour avoir une chance d'aboutir... Evidemment si on tient compte du fait que je suis un sacré veinard, je suppose qu'on ne sait jamais :)
Régina Falange :
Une dernière question pour moi aussi.
J'ai terminé le tome 2 (encore un régal !) et du coup as-tu une idée de la sortie du tome 3 chez folio? (le grand problème quand on commence une série dans un format, l'attente est encore plus cruelle !)
Tiens d'ailleurs, en tant que lecteur, as-tu des petites manies? Comme moi, préfères-tu avoir tous les tomes d'une saga dans le même format et édition? Plutôt poches ou grands formats? Lis-tu en numérique? Cornes-tu les pages pour marquer l'arrêt de ta lecture?
Fabien :
Ou sinon, tu vends un rein et tu rachètes les 4 tomes en grand format... :)
Plus sérieusement, la série devrait être complète en poche d'ici un an et demi, deux ans maximum.
De mon côté, je suis un lecteur qui s'attache uniquement au contenu (ou presque). Avoir une série en plusieurs formats ne me dérange pas (d'ailleurs les rares fois où j'ai voulu circonvenir à ce principe, j'ai été déçu car la maison d'édition avait changé ses chartes de couvertures entre le début et la suite de la série...).
Dans le même esprit, je corne mes pages, laisse mes livres ouverts sur les tables, les écartèle durant la lecture pour davantage de facilité, souligne parfois au crayon tel ou tel passage que je ne relirai sans doute jamais etc. Certes ils souffrent mais ils vivent pour de vrai! Et ils sont uniques! :)
Dup :
Horreur, malheur...pauvres livres ! Tu fais bien de le dire, jamais je ne te prêterai un de mes livres !!!
Et puis... omission volontaire ou non, je ne sais, mais je note que tu glisses habilement dans l'oubli la question sur la lecture numérique de Régina... alors ?
Fabien :
Le numérique? Ça existe ça le numérique? :) Non, en réalité, je n'ai jamais essayé, quelqu'un parmi vous veux m'offrir une liseuse? :)
(Et sinon, je n'emprunte plus les livres de mes amis, j'achète ceux qui me plaisent :) )
Phooka
Et je rajouterais ...quid de l'audio?
Fabien :
Ah mince, je ne sais plus quelle était la question à ce propos.
- Pour ma part, il m'arrive de pratiquer les audiolivres lors de longs voyages en voiture. C'est sympa, mais demande une certaine force de concentration et, à vrai dire, je dirigerais une boîte d'édition de ce type de produit, je proposerais davantage d'offres type recueil de nouvelles, afin d'avoir des épisodes audio qui durent entre 30 minutes et une heure. Pour le moment un livre ça doit représenter 12-16 heures. C'est très long. Ce n'est pas grave en soit, on peut l'écouter en plusieurs fois bien sûr... mais récemment, j'ai écouté des podcast d'environ 1/2 heure durant un voyage, et c'était beaucoup plus agréable.
- Sinon, on essaie de voir s'il y aurait moyen de diffuser le Bâtard en version audio, mais mon éditeur n'est guère confiant. A suivre... :)
Phooka :
Coucou Fabien,
Ma petite question habituelle des fins de "Mois de".
Quelle(s) question(s) aimerais-tu qu'on te pose et que personne ne pense jamais à poser? :)
Ha oui et pour les futures dédicaces ... plutôt sucré, salé ... ou liquide les cadeaux pour l'auteur (profites en pour passer commande, ça cmarche bien via les Mois de , demande à Paul Beorn ou Olivier Gay :)).
Fabien :
La question que j'aurai aimé qu'on me pose: "souhaites-tu que nous t'envoyons chacun un chèque de 50 à 15.000 euros pour soutenir la cause et t'exprimer notre joie?"
Et la réponse est bien évidemment: "NON, je suis déjà riche à millions, envoyez-les plutôt à Gabriel Katz, Adrien Tomas ou Nabil Ouali" :)
Quant aux cadeaux en nature... Oui, je les prends tous, sucrés, salés, liquides et même artistiques (mais attention, hein, sans élan et sans poison à l'intérieur ;))