mardi 4 juin 2013

LE PROJET MORGENSTERN de David S. Khara





Editions CRITIC
362 pages
20 euros


Présentation de l'éditeur:

Berlin, 1942. Le chef de la Gestapo, Reinhard Heydrich charge un colonel SS d'éliminer un enfant au centre du plus important projet du 3è Reich.
Pologne, 1943. Un groupe de résistants hérite bien malgré lui d'un adolescent, évadé du camp Stutthof. très vite, le fugitif déploie des qualités exceptionnelles au combat.
Irak, 2003. Une unité de reconnaissance des Marines, tombée en embuscade, est récupérée par l'armée américaine.
Etats-Unis, de nos jours. Jérémy Corbin et Jacqueline Walls mènent une vie tranquille avec leur fille dans une petite ville du New Jersey. Mais un jour, tout bascule.
De Londres à Tel-Aviv, des forêts polonaises aux gratte-ciel de Manhattan, un homme se bat pour protéger ses amis de la malédiction qui le poursuit obstinément. Entre complots, lutte de pouvoir et dérive de la science passées et actuelles, Eytan Morgenstern s'apprête à lirer son ultime combat.



L'avis de Phooka:

Autant le dire tout de suite, j'ai un peu tergiversé avant d'entamer ce troisième et dernier opus de la trilogie crée par David S. Khara. Peur de me retrouver dans la noirceur, le nazisme, les expériences sur le corps  humain endurées par Eytan, les tortures, bref j'ai fait une grosse crise de "peur du noir". Et pourtant je garde un excellent souvenir des deux précédents romans: Le projet Bleiberg et Le projet Shiro, avec une légère préférence pour le second opus dans lequel on en apprend plus sur Eytan justement, ce qui lie le lecteur de façon indéfectible avec ce héros.

Alors courageusement j'ai pris ma veilleuse et je me suis lancée. Et bien m'en a pris !

Ce troisième volet est franchement extraordinaire. Passées les quelques premières pages pendant lesquelles j'ai dû resituer tous les personnages secondaires (enfin pas si secondaires que ça justement), le roman m'a happée et ne m'a relâchée qu'à la toute dernière page.

Le roman oscille constamment entre passé et présent. Passé avec celui d'Eytan, depuis sa fuite du camp où il servait de cobaye jusqu'à son sauvetage par les anglais. On apprend comment il a survécu, et surtout pourquoi il est devenu ce qu'il est. A la fois un grand gaillard sachant se battre avec n'importe quelle arme, mais aussi un homme meurtri, blessé et secret qui ne dévoile jamais rien sur lui. Là, il va se livrer totalement et le lecteur ne peut qu'être en totale empathie avec lui. Impossible de ne pas éprouver de sentiments forts pour ce personnage hors du commun et qui a tant souffert. pourtant il n'est pas sans tâche lui aussi, tueur averti quand la nécessité fait foi.
Présent avec les complots qui se trament dans l'ombre et dont le but est toujours le même : créer des surhommes et bien sûr gagner beaucoup d'argent. Peu importe les moyens employés. L'histoire se répète toujours, les moyens évoluent mais le but lui ne change pas. Les idéaux eux se cachent, mais finalement entre les essais sur les humains dans le but "d'améliorer la race humaine" et ceux effectués dans le but de gagner encore et toujours plus d'argent, le seul perdant c'est l'homme lui-même et l'humanité toute entière.

Comme toujours David Khara mélange réalité et fiction, Histoire et histoire et il le fait avec une telle maîtrise qu'il devient difficile de démêler le vrai du faux. Ainsi, il piège ses lecteurs, il les ferre et les garde captifs. Une fois plongés dans le récit il devient quasi impossible de reposer le roman. Rajoutez à cela l'alternance des chapitres, qui donne un rythme fou à la lecture, la pointe d'humour qui permet de souffler et vous comprendrez très vite le coup de cœur pour ce roman.

Mon seul bémol ... et bien c'est que ce troisième opus soit le dernier justement. Si Eytan ne m'avait pas ensorcelée dans le premier volet (Bleiberg), il m'a totalement convaincue dans le second et fascinée dans ce troisième. Le genre de personnage que l'on n'oublie pas et que personnellement j'aimerais bien retrouver,. J'étais bien triste de le quitter même s'il mérite bien un peu de repos et de paix ...

Je me rends compte en relisant ma chronique que je ne parle que d'Eytan, et pourtant les autres personnages du roman sont eux aussi réussis et attachants. Ils sont ceux qui ont fait d'Eytan ce qu'il est. C'est grâce à eux qu'on le découvre et c'est par eux qu'il s'est construit. Mais la carrure et le charisme d'Eytan a une furieuse tendance à les masquer et pourtant il serait le dernier à le vouloir.

Bref, Le projet Morgenstern clôt en beauté cette trilogie pleine de suspense, d'aventure et d'action, mais aussi pleine d'humanité. C'est un savoureux mélange que nous a concocté l'auteur et en tant que lectrice, je me suis laissée prendre avec plaisir dans cette spirale infernale et pleine d'émotions. On en redemande monsieur Khara !

NB: Je me demande quel est ce livre La bataille des chiffonniers d'un certain Thomas Gota mis en avant dans la librairie du chapitre deux ??? Ca me rappelle vaguement quelque chose ... (J'étais morte de rire en lisant ça :))





Du même auteur: Les vestiges de l'aube




2 commentaires:

BlackWolf a dit…

J'ai un peu mois accroché à ce troisième tome. Il reste vraiment sympathique et efficace à lire mais pour moi c'est le moins bon de la trilogie à mon goût.

Unknown a dit…

J'adore ce que fait David Khara, ravie que la série t'ai plu