mardi 3 mai 2016

THE SCORPION RULES de Erin Bow





Éditions Lumen
408 pages
15 euros


Le pitch :


La première règle, pour éviter la guerre ? En faire une affaire personnelle… Très personnelle.


Duchesse de Halifax, princesse de la Confédération panpolaire, mais surtout… otage. Je m’appelle Greta Stuart, et ma vie ne tient qu’à un fil. Il y a quatre cents ans, une série de terribles conflits liés au changement climatique a ravagé la planète : guerres, famines, inondations, exodes… Débordées, les autorités ont fait appel à une intelligence artificielle omnisciente pour tenter de mettre un terme au massacre. Mais Talis – c’est son nom – a vite pris son indépendance et le contrôle du monde. Désormais, il garde en otages les fils et filles des grands dirigeants de la planète. À la première déclaration de guerre, les héritiers des deux camps concernés sont froidement exécutés.

Il me reste seize mois à tenir, seize mois avant d’avoir dix-huit ans et de pouvoir quitter le Préceptorat où je suis prisonnière depuis l’âge de cinq ans. Mais l’arrivée d’un nouveau pensionnaire, venu du pays voisin du mien, va tout changer. Elián, qui ne cesse de défier Talis, de mépriser les règles qui régissent notre existence, met nos vies à tous en danger. Malgré tout, son esprit de révolte est contagieux. La résistance serait-elle possible ? Car nous le savons tous : le pays natal d’Elián va forcément finir par déclarer la guerre au mien…



L'avis de Dup :

Il y a à peu près 400 ans, une troisième guerre mondiale a bien failli exterminer l'humanité sur notre terre. Les exemples fournis par l'Histoire ne suffisent donc pas à l'homme. Pour pallier à cette véritable tare humaine, une solution a été trouvée. On a donné à la plus évoluée des intelligences artificielles jamais créée par l'homme, la mission d'empêcher qu'un tel scénario puisse à nouveau se reproduire. Cette I.A., c'est Talis. Et Talis ne va pas faire dans la dentelle... Elle va d'abord prendre possession de tous les types d'armements, contrôler tous les moyens de communication et de surveillance, éradiquer au hasard quelques centaines de villes où mégalopoles histoire de montrer qui commande, puis organiser la suite pour noyer dans l'oeuf tout conflit. Et pour ce faire, Talis va créer des Préceptorats : des sortes d'orphelinats où il va éduquer (endoctriner) et surveiller tous les enfants des dirigeants de ce monde. Si un conflit survient, et bien les enfants-otages sont exécutés ! 

Avouez que l'idée de base de cette dystopie est vraiment originale ! Et je dois dire que mon enthousiasme au début de cette lecture était réel. Mais hélas il n'a pas duré, et plus j'avançais et moins j'étais convaincue par les solutions proposées par l'auteur. Il faut dire aussi que je n'ai pas adhéré du tout aux personnages, ce groupe d'adolescents que l'on va suivre, et plus particulièrement Greta la narratrice. 

Greta Gustafsen Stuart, duchesse de Halifax, princesse héritière de la Confédération Panpolaire. Une gamine de 16 ans, aux capacités intellectuelles très développées, mais qui a toujours muselé ses sentiments. Elle est froide et roide, persuadée que c'est son rôle, elle est princesse après tout... L'équilibre installé au sein de la classe studieuse de Greta va être bouleversé par l'arrivée d'Elián. Nouvel otage, petit-fils du général  gouvernant un pays voisin de celui de Greta, mais surtout menaçant la fragile paix... et donc l'avenir de ces deux ados. Elián est l'ado rebelle type, il sera maté dès son arrivée à coup de décharges électriques. Car oui, j'ai oublié de préciser, dans ces Préceptorats ils sont encadrés uniquement par des robots. Des robots-professeurs, des robots-surveillants énormes en forme de scorpions, des robots-surveillants miniatures en forme d'araignées etc. 

Ce mode de répression, cette violence gratuite, cette surveillance constante, cette soumission des gamins me hérissaient. On va également avoir droit bien sûr à une petite romance peu creusée et fort nunuche qui n'apporte strictement rien à l'histoire. Autre détail qui me chagrinait,  c'est le décalage qui existait entre un monde résolument futuriste, et le mode de vie complètement grégaire imposé dans ces Préceptorats. Les enfants étudient, mais aussi jardinent et élèvent des animaux pour leur subsistance car ils doivent être entièrement autonomes. L'élevage de moutons fournira quand même quelques scènes truculentes ceci dit.

Mais là où j'ai complètement décroché, c'est lorsque l'auteur met en scène Talis. Cette I.A. emprunte le corps récepteur d'un humain et arrive au Préceptorat suite à un événement-coup de théâtre très bien amené et que je tairai donc. La personnalité de Talis m'a semblé complètement surfaite, mal adaptée. Comme si on avait à faire à un grand psychopathe mégalomane. Ses discours, ses décisions, ses blagues pourries voire graveleuses m'ont hérissé le poil et j'avoue avoir eu bien du mal à finir mon roman. 

Quant à la fin, la décision de Greta me semble tomber comme un cheveu sur la soupe ! Je sais donc que je ne serai pas au rendez-vous pour la suite de ce diptyque. C'est la première fois que je suis  déçue par une production Lumen et cela m'attriste grandement, d'autant qu'il y avait là une dystopie à fort potentiel . L'idée de base est énorme, mais le traitement qu'en a fait l'auteur et l'orientation que prend le récit ne m'a absolument pas convaincue. Les avis semblant vraiment partagés, je ne peux que vous conseiller de vous faire votre propre opinion.




3 commentaires:

tresormimi a dit…

le pitch est vraiement tentant

Valentine Pumpkins a dit…

Mince, j'espère qu'il va me plaire plus qu'à toi, je n'ai jamais été déçu d'une production Lumen non plus, croisons les doigts pour que ça ne commence pas maintenant :/

Guenièvre a dit…

Dur, le pitch est vraiment très alléchant! C'est dommage qu'une dystopie originale pêche par ses autres aspects...