lundi 26 novembre 2018

SHÂHRA de Charlotte Bousquet



# 1 :  Les masques d'Azr'Khila



Éditions Mnémos
336 pages
20 euros


Le pitch :






Djiane, héritière d’un art mortel et secret, est donnée contre son gré à un seigneur tyrannique. Arkhane, apprentie chamane, est privée en une nuit de son identité et de ses dons. Abandonnée dans un reg aride, elle ne doit sa survie qu’à la protection d’un étrange vautour. Seule rescapée de l’attaque d’une gigantesque créature des sables, Tiyyi, une jeune esclave tente d’échapper à la fournaise de Tessûa. Recueillie par des nomades, elle découvre peu à peu ses pouvoirs.
Et dans l’ombre, un immortel en quête d’humanité, un djinn prisonnier d’un corps vieillissant, prêt à tout pour devenir un dieu…









J’ai été attirée par cette couverture superbe que l’on doit à Mélanie Delon. Ce regard qui vous fixe si intensément a agi comme un aimant : il me le fallait ! Et l'aimant a poursuivi son attraction car ce roman ne faisait pas partie de mes lectures obligatoires. Mais impossible de le ranger dans la bibliothèque, il est resté là, à portée de main, me fixant sans cesse jusqu’à ce que je l'empoigne pour le lire.

Je vous présente donc Azr'Khila, la déesse de la vie et de la mort. Le blanc pour la mort, le noir pour la vie. Autre fois les djinns, les dieux et les déesses arpentaient Shâhra. Puis ils se sont retirés, laissant quelques traces issues de leur sang qu’ils ont mêlé aux humains. Sous forme de dons ou de pouvoirs tantôt sorcier, tantôt chaman. Charlotte Bousquet nous propulse dans un monde rempli de déserts, de dunes et d’oasis, de caravanes nomades à dos de dromadaires et de villes tantôt envoûtantes, tantôt effrayantes. Un univers à l’exotisme oriental parfaitement palpable via la couverture mais aussi via la carte fournie en début d’ouvrage. Pour vous éviter comme moi de vous munir d’une loupe pour déchiffrer les pattes de mouche de la police arabisante, je vous la mets là en grand. Elle le vaut bien, elle est superbe cette carte, sa légende également.


J'avais déjà lu un livre pour la jeunesse  de Charlotte Bousquet où j'avais eu bien du mal avec les personnages et je réalise que j'ai eu à nouveau ce même sentiment. Leur sort ne me fait pas vibrer, ni de peur, ni de tristesse, ni d’indignation, ce qui aurait dû être le cas. J’ai toujours l’impression d’un manque de profondeur. J’espère que cela s'améliorera avec le deuxième tome de ce diptyque.

Cependant j'ai aimé beaucoup d'autres choses dans ce roman, à commencer par l'intrigue même si certains la qualifieraient de classique, cela ne me gène en rien. Dans cet univers, l’autrice nous entraîne derrière trois jeunes femmes aux destins qui semblaient tout tracés : Djiane, Arkhane et Tiyyi. Mais les choses sont allées autrement pour elles. Que ce soit de façon volontaire ou précipitée par des événements, elles vont toutes être inspirées ? guidées ? poussées ? par Azr'Khila.

Je pourrais dire "on se doute que ces trois femmes...", mais en fait c’est faux : on sait que ces trois là vont se rejoindre au bout du compte. Car on suit une quatrième femme, une augure, Aya Sin. Cette Aya Sin est attachée au service d’un sombre personnage, le sorcier Malik. Et c’est elle qui nous annonce l’importance de ses trois jeunes femmes pour accomplir les dessins de Malik. Trois jeunes femmes aperçues dans ses visions qu’elle nomme : Déjà Morte, Deux Fois Née et Cent Vies.

Le récit alterne donc entre tous ces personnages et nous balade au gré de leurs déplacements dans tout Shâhra. Il est entrecoupé de lettres que Malik adresse à son père, un dieu, où il déverse sa haine de ne pas être immortel. Entrecoupé également de nombreux poèmes et chansons qui sont un plaisir à lire. En fait ce roman je l’ai lu avec avidité, poussée par l’envie de savoir ce qui résultera de cette rencontre finale des trois jeunes femmes. Il en ressort une légère frustration car rien n'est résolu à l’issue de cet opus et il me faudra attendre le second volet du diptyque.

Parce que oui, je serai au rendez-vous malgré mes bémols. D’abord parce que je veux savoir comment tout cela va se terminer. Que je me suis quand même attachée à un personnage qui jusque-là semble secondaire, le seigneur Kele'r Kwambe qui est l'oncle d'Arkhane et qui a fait la connaissance de Tiyyi. Mais surtout parce que j’ai grandement apprécié mon immersion dans cet univers oriental si bien retranscrit. Shâhra est envoûtante, ensorcelante et m’a prise dans ses rets. 



4 commentaires:

Anne-Laure - Chut Maman Lit a dit…

Mon coup de cœur de l'été.
Comme toi j'ai beaucoup aimé l'atmosphère envoutante de ce récit. Sortie prévue pour le tome 2 en 2020 ;)

Dup a dit…

Juste le temps d'oublier les bémols et repartir sur une bonne base alors !

Lady K a dit…

Comme toi, il y a eu des petits bémols, mais j'ai aimé l'atmosphère et j'ai hâte de savoir où l'autrice souhaite nous mener !

Aelinel Ymladris a dit…

A voir si je le lis. Peut-être s’il fait partie de la sélection obligatoire du PLIB...