lundi 25 février 2019

CHEVAUCHE-BRUMES de Thibaud Latil-Nicolas





Éditions Mnémos
315 pages
19 euros


4ème de couv :

Au nord du Bleu–Royaume, la frontière est marquée par une brume noire et impénétrable, haute comme une montagne. De mémoire d’homme, il en a toujours été ainsi. Mais depuis quelques lunes, le brouillard semble se déchirer. Tandis que ce voile enfle et reflue tel un ressac malsain, de violents éclairs strient ses flancs dans de gigantesques spasmes. La nuée enfante alors des créatures immondes qui ravagent les campagnes et menacent d’engloutir le royaume tout entier.

La neuvième compagnie des légions du roy, une troupe de lansquenets aguerris au caractère bien trempé, aspire à un repos bien mérité après une campagne éprouvante. Pourtant, dernier recours d’un pouvoir aux abois, ordre lui est donné de s’opposer à ce fléau. Épaulée par des cavalières émérites et un mystérieux mage chargé d’étudier le phénomène, la troupe s’enfonce dans les terres du nord, vers cette étrange brume revenue à la vie.

Tous, de l’intendant au commandant, pressentent qu’ils se mettent en route pour leur dernier périple. Tous savent que du résultat de leurs actions dépendra le destin du royaume. Entre courage et résignation, camaraderie et terreur, ces femmes et ces hommes abandonnés par le sort, devront consentir à bien des sacrifices face à la terrible menace. En seront-ils capables ? Les légendes naissent du sang versé, de la cendre et de la boue.






La neuvième compagnie des légions du Roy revient d’une campagne éreintante dans l’ouest du continent, en Libunce. Une campagne où elle n’a eu à affronter que quelques escarmouches et cependant, la rudesse du climat et les maladies ont prélevé leur quota d’hommes et de chevaux.

Avant de rentrer comme prévu à Antinéa, la capitale de Bleu-Royaume, la neuvième va faire une halte bien méritée à Blanc-Rocher. Mais le retour à la civilisation ne va pas se dérouler comme prévu. Saléon, son commandant d’office (le commandant en titre ayant péri au cours de la campagne) ainsi que quelques uns de ses hommes sont mandés séance tenante à chevaucher rapidement vers Antinéa, tandis que le reste de la neuvième, sous les ordres de Varago, son responsable des haquebutiers (ancêtres des arquebusiers), doit marcher vers Crevet, la ville la plus au nord du royaume, la plus proche de la Brume Noire.

Saléon qui espère de cette entrevue avec le régent du royaume obtenir confirmation de son nouveau grade va vite déchanter. On maintient son "poste d’intérim" pour commander une nouvelle mission qui a tout du suicide, tout en lui adjoignant une compagnie d’archères ainsi qu’un mage et son apprenti.
Quant à Varago et le reste de la compagnie, ils n’ont pas atteint Crevet qu’ils vont se frotter à une attaque en règle de monstres noirs survenant lors d’un orage carabiné. La dixième compagnie les précédant a été complètement anéantie, massacrée. Rejoindre Crevet va s’avérer plus compliqué que prévu...

Les chapitres vont alterner entre ces deux groupes, mais également au sein de chaque faction, les points de vue passent de personnage en personnage. Ainsi n’y a-t-il pas franchement de personnage principal dans ce roman, mais une multitude. Si cela dilue l’empathie que l’on peut avoir pour certains, cela permettra à l’auteur de développer les interactions entre ces hommes, les liens d’amitié, d’inimitié, les haines, les jalousies, le tout dans un bain de testostérone bien stimulé par la présence de ces amazones archères.

La magie qui opère dans ce Bleu-Royaume est surprenante et intéressante. Une mention spéciale pour le jeune Jerod, l’apprenti du mage Ozgar, qui m’a beaucoup touchée. Les scènes de bataille, et notamment le siège de Crevet par l'ost noir, sont parfaitement retranscrites et laissent le lecteur bien souvent en haleine. Une écriture soignée, non pas précieuse mais souvent recherchée, qui m’a fait plus d’une fois recourir à mon ami Google (je suis plus savante en poliorcétique dorénavant :)), alterne avec des dialogues bien crus, des blagues grivoises et scatos propres aux...disons... rassemblements de mâles sous le tension, histoire de décompresser quoi ! :)

Il faudra cependant attendre la toute fin de ce roman, l’épilogue plus exactement, pour que son titre prenne sens. Une fin qui en est une, mais avec une fenêtre laissée ouverte. Alors, one-shot ou tome 1 ? C’est souvent la surprise avec les éditions Mnémos :)
Et je ne peux finir cette chronique sans parler de la sublime couverture qui habille ce roman. On la doit à Qistina Khalidah que je salue bien bas. J’avais trouvé son illustration des Mondes-miroirs jolie, mais sans plus. Avec Chevauche-brumes je suis complètement conquise.



2 commentaires:

Lady K a dit…

Ooouh ça m'a l'air un peu compliqué pour mon petit cerveau ! Mais je note quand même =D

Elhyandra a dit…

Il me fait bien envie, il a l'air de changer du cadre classique de la fantasy