jeudi 23 avril 2020

LE CHANT DES CAVALIÈRES de Jeanne Mariem Corrèze






Les moutons électriques
320 pages
21 euros






L'avis express de Dup sur Le chant des cavalières de Jeanne Mariem Corrèze


Un premier roman original et réussi. 
Il ne plaira peut-être pas à tout le monde mais il m'a plu à moi, et ça c'est cool !!!




L'AVIS DE DUP




Sophie est novice dans un ordre de cavalières, à la citadelle de Nordeau dans les montagnes du nord. Quatre citadelles situées aux quatre points cardinaux du Royaume de Sarda forment des femmes, dès leur plus jeune âge à être des guerrières avant tout, mais avec un choix dans l'orientation cependant. Elles seront soit bâtisseuses, soit annonciatrices, soit intrigantes.

Les jeunes filles sont novices tant qu'elles n'ont pas leurs règles, suivant en cela la loi bien connue "pas de bras, pas de chocolat" : pas de ragnagna, pas de dragon ! Des dragons bien spécifiques à ce monde : avec des plumes mais aussi des écailles, avec un bec façon oiseau de proie. Des dragons vénérés dans le royaume, alors qu'ils ne servent à priori que de montures volantes, et occasionnellement de forges portatives. Ce sera mon plus gros bémol de ce roman, le lien visiblement fort entre la cavalière et son dragon est trop peu détaillé. Ensuite ces novices sont Écuyères, chapeautées par des Cavalières avant de le devenir à leur tour. Puis elles finissent dans la caste des vénérables (si, si) Aînées (est-ce quand il n'y a plus de ragnagna... l'histoire ne le dit pas 😁).

Mais Sophie de Nordeau n'est pas comme les autres, et va se retrouver bombardée Écuyère de la toute nouvelle Matriarche, Eliane. Écuyère, mais sans dragon, et sans maîtresse car Eliane a d'autres chats à fouetter. Sa meilleure amie Pènderyn, elle, gravit les échelons normalement, attisant la jalousie et la tristesse de Sophie qui finalement va faire son apprentissage auprès de Frène, la vieille Cavalière-Herboriste, à l'écart de toutes les autres.

Tout au long de ce roman, on va suivre la "destinée" de Sophie, avec de vrais guillemets, car elle est encore bien le pantin qui s'agite selon le vouloir d'autres. Mais ces autres ne veulent pas tous prendre la même direction... Amateurs d'action, passez votre chemin car celui-ci n’apparaît réellement que dans le dernier quart du livre. Finalement, je n'ai attendu qu'une chose de Sophie tout du long du roman, que cette boule de rage qui enfle en elle, rage d'être écartée, rage d'être délaissée, rage d'être manipulée, explose, et c'est le cas... au dernier chapitre !!!

Et pourtant, malgré tout ce que je viens de dire, j'ai adoré cette lecture et j'en fais même un coup de coeur. La plume de Jeanne Mariem Corrèze m'a happée, ensorcelée. Une plume poétique nous offrant poèmes et chants, une plume descriptive de l'environnement et notamment de la flore, fabuleuse. J'ai l'impression de connaître tout Sarda de fond en comble, et c'est un bel univers dans lequel je replongerai avec plaisir. Une écriture recherchée, travaillée qui nous emporte le long de ces lignes sans aucun ennui. L'intrigue et les enjeux politiques sont bien là, mais relégués au second plan, et cela me convenait parfaitement.

L'autrice nous offre un roman intime où les relations entre les personnages sont fouillées à l'extrême, glorifiant ainsi l'amour et l'amitié, l'affection sous toutes ses formes entre deux êtres. Un roman profondément féministe également, sans pour cela s'en revendiquer : ce monde est ainsi, matriarcal et c'est la norme, point ! Comme il est cohérent et bien pensé, il tient totalement la route. À noter quand même qu'au milieu de cette pléthore de femmes, trois hommes y jouent cependant un rôle important : Roland, Hadi et Myrddin. Respectivement le Prince, le Condottiere et le Magicien... Moi j'ai eu l'impression de jouer à « Citadelle » tout du long de ma lecture, sachant qui était la Sorcière et cherchant qui était le Voleur. 

Le chant des cavalières est un premier roman qui ne plaira sans doute pas à tout le monde mais que je recommande tout de même sans hésiter. Un univers médiéval fabuleux et mystérieux car côtoyé par d'autres royaumes où les armes à feu existent. Et pour le plaisir des yeux, une couverture sublime et intrigante du grand Melchior Ascaride ♥.




3 commentaires:

Tachan a dit…

Belle chronique !
Je fais partie pour ma part de ceux qui sont ressortis frustré à cause de cette quasi absence d'action et parce que Sophie était bien trop manipulée. Je m'attendais à quelque chose de plus puissant et j'ai eu l'impression que l'histoire s'arrêtait quand elle aurait dû commencer...

Dup a dit…

Merci !
J'étais sûre que ce ferai la scission. Soit ça passe et c'est coup de coeur, soit ça casse.
Triste pour toi, c'est galère quand on n'accroche pas !

Vert a dit…

C'est énervant, en même temps c'est plus ma came ce genre de roman mais j'ai presque envie de tester xD