L'avis express de Dup sur Le familier de Leigh Bardugo
L'AVIS DE DUP
J'ai été une fan absolue du grishaverse avec la trilogie Grisha, mais aussi la duologie Six of crows ont été de formidables coups de cœur. Puis beaucoup moins fan de sa Neuvième maison qui m'a laissé sur le chemin du premier tome. J'ai donc longtemps hésité avant de postuler pour ce service presse, d'autant plus que la couverture écartait d'emblée un retour dans le grishaverse. Mais l'argument one-shot l'a emporté.
Comme d'habitude, je n'ai pas lu le résumé... et me voilà embarquée dans de la fantasy historique. Chez moi, ça passe ou ça casse... et c'est passé. Ceci dit, vous pouvez le constater avec les cœurs ci-dessus, ce n'en est pas tout-à-fait un. J'ai apprécié l'aspect historique, apprécié la magie présentée par Leigh Bardugo, même s'il faut passer les 200 premières pages pour la voir exploser, et c'est là que le bât blesse, c'est long 200 pages sur 450 comme "introduction". Non, je suis sévère, il y a bien plus que de l'introduction, mais bon sang, connaissant Leigh Bardugo, on se demande à chaque page quand ça va exploser.
L'autrice nous plonge en Espagne, au XVIe siècle, en plein boum de l'Inquisition. Luzia est une convertie qui fait semblant, comme beaucoup d'autres et reste profondément judaïsante. Mais c'est une très bonne actrice qui ne sera jamais jugée pour ça, juste qu'elle sait qu'elle a cette épée de Damoclès au dessus de la tête en permanence. Même si son simple statut de servante, d'esclave je dirai presque, ne risque guère d'intéresser quiconque...
Mais Luzia a un fort caractère et à force d'être humiliée par Valentina Ordono sa maîtresse, elle laisse échapper son pouvoir qui s'apparente alors à de petits miracles. Cette dernière se saisit de l'opportunité pour essayer de briller en société en l'exhibant. Luzia va attirer l'attention de requins bien plus gros qui vont chercher à l'exploiter pour obtenir les faveurs du roi Philippe, "l'autrichien".
Le contexte historique est fort bien campé et a sans nul doute dû nécessiter beaucoup de recherches, mais je ne suis pas la cible pour juger. L'ambiance est délétère, l'armada espagnole vient de subir un sacré revers contre l'Angleterre et l'Espagne peine à se relever. L'inquisition bat son plein et rajoute à l'insécurité.
Côté magie, comme je le disais, pendant presque 200 pages on assiste à des petits tours de prestidigitation de Luzia. Jusqu'à ce qu'elle soit parrainée par un des requins, Victor de Paredes, et qu'elle rencontre le Familier de celui-ci : Santangel, dit "el alacran" : le scorpion. Leur deux magies vont entrer en résonance et se renforcer tandis que Santangel est chargé de la former pour des épreuves qui se dérouleront devant le roi.
Ce sera une compétition, il y aura d'autres "magiciens" présentés par d'autres requins, et Leigh Bardugo va s'en donner à coeur joie. J'ai adoré cette véritable explosion des différentes magies exposées, cette guerre de pouvoir, avec toujours l'inquisition censée vérifier que ces pouvoirs sont divins et non malins...
Une légère romance s'installe entre Luzia et Santangel, mais elle est loin de prendre le pas sur l'histoire que nous déroule l'autrice. Si je n'en fais pas un coup de cœur, c'est aussi parce que je n'ai pas développé beaucoup d'empathie pour le personnage principal de Luzia, Santangel est légèrement en retrait. Même si j'ai énormément apprécié leurs histoires personnelles, leurs magies, déjà j'ai préféré ce Familier. Mais mon allégeance est allée plutôt sur le parcours chaotique et ô combien douloureux de Valentina, assister à son réveil, à l'éclosion tardive de cette femme. Une révolution féministe au XVIe siècle, on en rencontre peu et cela méritait d'être relevé.
Le familier est un roman qui mérite d'être lu, instructif par son côté historique, jouissif lorsque Leigh Bardugo laisse éclater son talent de magicienne. Il faut juste être patient somme toute.
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