jeudi 23 octobre 2014

LES KERNS DE L'OUBLI Tome 2 de Feldrik Rivat



2 - Les Larmes du désert



Éditions HSN
410 pages
19,90 euros

4 de couv :


« Et viendra l’Étranger. L’Espoir Éternel. 

Il ouvrira ses ailes, en phénix, et sous lui refleurira le désert. 

Il redonnera à Saham le souvenir de son âge d’or perdu. »

Ainsi commande l’Ararak. La prophétie fondatrice de l’ordre des Prêtres Noirs.
Mais qui es-tu, homme ? Toi, maudit par la Terre et les Dieux ? Toi dont le passé se fait le ciment de cette humanité ? Al Gahama, sauras-tu trouver la force d’ébranler la forteresse millénaire du mensonge, afin que jaillisse enfin… la Vérité ?

Hauts les fers ! Par ces pages, l’annonce en est faite, l’aventure des Kerns continue !



L'avis de Dup :

Comme pour le premier tome, il m'aura fallu laisser mijoter celui-ci dans ma PAL un bon moment avant de me décider de l'en extirper. Et comme pour le premier tome, je me traite de tous les noms d'oiseaux une fois lu. Pourquoi laisser dormir un roman si plaisant, c'est absurde vraiment. Bon, il faut avouer également que j'avais une légère appréhension malgré tout ; [spoil[ la fin cataclysmique du premier volume me restant en travers de la gorge. Almenarc'h la belle, la mirifique comme dirait Cataxak, la somptueuse cité si bien décrite et qui m'a fait réver, explosée, disparue, rayée de la carte en l'espace d'un petit chapitre ! Et avec elle, tous ces personnages délicieux qui ne sont plus, rhaaa ! ]]

On va suivre d'un côté Erkan, qui se réveille après la catastrophe, un peu désorienté et qui va aller de découvertes en découvertes. Et de l'autre Cataxak, l'horrible, qui fuit après avoir réinvesti sa dépouille terrestre. On va donc passer d'un roman chorale exceptionnel à un récit se limitant essentiellement à deux narrateurs et c'est ma seule déception. Parce qu'à côté de ça, le récit que l'on va découvrir est passionnant. On va assister à un véritable bras de fer entre ces deux personnages, chacun voulant comprendre et/ou appliquer le dessein de son dieu.

Erkan va être recherché puis conduit en terre de Saham, car il serait Al Gahama. Il sera accompagné par sa femme et son fils, femme qu'il a rencontré pendant sa période amnésique et dont il ne se souvient absolument pas. Il va donc être proclamé roi de ce peuple dont il ne connait ni le langage, ni les coutumes. De plus, cette zone du monde semble dépourvue de Shå, ce flux d'énergie pure que contient chaque chose et dont il a besoin pour façonner sa magie. A peine en reste-t-il dans les monts sauvages...
Quant à Cataxak, il fuit vers les terres du grand nord, où le froid permanent permettra de conserver plus longtemps son corps en décomposition avant qu'il ne se soit refait une santé pour lui redonner force et vitalité. En même temps, il continue à ourdir des complots tout en se gorgeant des âmes du peuple local.

Le récit épique conté ici est passionnant, entraînant. Le point fort de Feldrik Rivat est sans conteste la qualité de ses descriptions. C'est un film en 3D qui se déroule devant nos yeux. Les scènes d'action où les batailles à l'épée tintent encore dans mes oreilles. Le périple en bateau affrontant bien des dangers, tempêtes, icebergs, tentaleux géants, est criant de vérité. À croire que Feldrik a été flibustier dans une vie antérieure ! Quant aux paysages, ils sont toujours aussi grandioses, [spoil[ même sans Almenarc'h...]], et oui, la Dup est un animal rancunier :))

Le système de magie développé ici par l'auteur est différent de l'opus précédent. Oh, on a encore toujours ces tours de "passe-passe" d'Erkan, qui module ce qu'il veut à partir de Shå puisé autour de lui... quitte à "démonter" une montagne s'il n'a que ça sous la main !  Mais il explore également la mémoire de l'eau, en donnant à Erkan le pouvoir de l'explorer. À partir d'une seule goutte extraite puis conservée dans une bille-mémoire, tel un somptueux bijou, il va remonter le passé d'un individu. Il va se fondre, partir en transe et quasiment devenir l'autre, assister à une portion de son passé. 

Pour comprendre Cataxak, il va devoir découvrir l'histoire d'Obédaï, son maître. Ce second tome sera un va et vient permanent entre le passé et le présent. On va d'ailleurs découvrir une période d'un passé dit fort lointain alors qu'on nage en pleine science-fiction, avec des armes qui sont des désintégrateurs par exemple ! On a l'impression que les monts enneigés de Saham deviennent l'Himalaya. Et c'est la fin du volume, et c'est le grand tournis dans ma tête vu le nombre de points d'interrogations qui s'emmêlent !!! Va-t-on passer d'un roman de fantasy épique à un roman de science-fiction ? Rhaaaa ! Alors que le tome 1 se suffisait à lui-même, sachez qu'il est préférable d'avoir le tome 3 pas loin lorsqu'on lit celui-ci !

Voilà, le seul bémol que j'émettrai et qui fera que ce n'est pas un coup de coeur, c'est le regret de ne pas avoir retrouvé ce côté polyphonique magistralement mené précédemment. Mais comme tout le reste est plaisant, la saga de Feldrik Rivat reste un bonheur de lecture qu'il ne faut pas louper ! Je rajoute que j'ai beaucoup apprécié de comprendre enfin le pourquoi des "kerns de l'oubli" :)). 
Et toujours une magnifique couverture signée Alexandre Dainche.

Un autre avis chez AcrO

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