lundi 18 décembre 2017

LE SANG SUR LE SABLE de Bradley P. Beaulieu



SHARAKHAÏ

# 2

LE SANG SUR LE SABLE



Éditions Bragelonne
690 pages
25 euros


Le pitch :

Çeda est désormais une Vierge du Sabre, une guerrière d’élite. Tandis que les Rois de Sharakhaï lui confient des missions secrètes afin de consolider leur pouvoir, la jeune fille s’efforce de découvrir leurs secrets. Elle connaît déjà la terrible histoire des asirim, mais lorsqu’un lien se crée entre elle et ces pitoyables créatures, leur douleur devient la sienne. Les asirim ont soif de liberté et veulent briser leurs chaînes, mais ils sont soumis à la volonté des dieux et n’ont d’autre choix que d’obéir. Et l’atmosphère de Sharakhaï est plus délétère que jamais. Les Douze Rois écument la cité pour satisfaire leur impitoyable quête de vengeance. Emre, l’ami de Çeda, a rejoint de nouveaux alliés, espérant tirer parti des troubles qui agitent la ville. Mais malheur à ceux qui s’opposent aux Rois immortels et aux Vierges aux sabres d’ébène...







L'auteur nous replonge directement là où nous avions laissé les protagonistes de cette histoire. J'ai donc suivi mes propres instructions et relu la dernière centaine de pages du tome précédent pour bien m'immerger dans le récit et ne pas patauger au démarrage de ce tome 2.

Le moins que je puisse dire c'est que la magie Bradley Beaulieu fonctionne à merveille sur moi. Son univers créé autour de la ville-état de Sharakhaï, le désert du Grand Shangasi m'a à nouveau complètement envoûtée. Les descriptions sont somptueuses, à l'image de la couverture de Marc Simonetti, et propices au voyage imaginaire totalement dépaysant. 

Çeda est donc Vierge du Sabre. Elle fait partie de la main, une escouade de cinq guerrières, attachée au Roi Yussan. Le Roi des murmures donc, qui lui a le don de voir l'avenir dans un bassin. Elle est donc plus proche de son objectif, se venger de l'assassinat de sa mère. Mais avant, elle voudrait comprendre pourquoi elle a été massacrée par Cahil, le Roi confesseur si bien nommé. Elle poursuit donc son enquête tout en remplissant les missions qui lui sont confiées. 

Et immanquablement Çeda va se retrouver en prise avec ses anciens amis, dont Emre, tous membres des Hôtes de la Lune : la faction rebelle qu'elle doit donc "combattre". Elle est en quelque sorte le parfait agent-double infiltré, sans cesse sur le fil. Sa situation ne va pas être aisée d'autant que Bradley Beaulieu ne se prive pas de lui mettre un régime de peaux de bananes sous les pieds. À commencer par le lien qui se créé entre elle et les Asirim. Elle va être aux premières loges de leur souffrance et de leur haine. Au point même d'en perdre la tête et se laisser manipuler par certains d'entre eux.

Même si on comprend mieux le rôle et la place des Asirim et leur lien avec Sharakhaï, l'intrigue de l'auteur va en se complexifiant. C'est trapu, je ne vous le cache pas ! Les intervenants sont plus nombreux également. Il prend son temps pour nous expliquer, peut-être un peu au détriment de l'action et certains y trouveront probablement des longueurs. Pour ma part je suis restée sous le charme alors même que le récit devient bien plus machiavélique. Les Hôtes de la Lune ont ralliés dans leur camp un fils défunt d'un des Rois, Hamzakiir, mais ils ne vont pas tarder à s'en mordre les doigts.

Ramahd, le prince-consort du Qaimir revient au devant de la scène pour mon plus grand plaisir, même s'il reste la marionnette consentante de Meryam, sa belle-soeur. Autant le but de Ramadh est clair, celui de Meryam est sûrement autre que la banale vengeance qu'elle affiche et partage avec Ramahd.

Hamzakiir et Meryam sont deux grands Mages de sang et l'affrontement se profile pour les tomes suivants. Ah oui, j'ai oublié de dire que cette série est prévue en six tomes ! Hiraaaa, six gros pavés de bonheur !

Le fait de côtoyer plus souvent les Rois et les Vierges du Sabre via Çeda nous fait, si ce n'est les apprécier mieux, les voir malgré tout plus humains... et Çeda va vite être confrontée à un léger soucis de loyauté. Ces douze transforment le Tauriyat, le mont où ils habitent en vrai panier de crabes, ça complote à tout va.

Le Sang sur le sable voit s'amplifier les ramifications de l'intrigue menée par l'auteur. S'il suit chaque fil de l'écheveau posé là, pas étonnant qu'il faille encore quatre tomes pour en venir à bout. Même si Çeda est toujours le personnage principal, les secondaires s'étoffent sacrément et nous attachent encore plus à cette série. Cependant le must reste encore et toujours cet univers arabo-persique unique et complexe si bien décrit. C'est un nouveau coup de coeur pour moi !




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