lundi 7 septembre 2020

JE SUIS TA NUIT de Loïc Le Borgne

 


Éditions Actusf
350 pages
19,90 euros





L'avis express de Dup sur Je suis ta nuit de Loïc Le Borgne


Un roman noir et violent que ne renierait pas Stephen King... 
Pour ados ?  Bien mûrs alors !



L'AVIS DU DUP


 

J'avais 16 ou 17 ans lorsque j'ai lu mon premier Stephen KingCarrie, et ce fut une révélation : j'adorais les livres d'horreur ! Et bien je peux vous dire que j'aurai adoré de la même façon ce Je suis ta nuit de Loïc Le Borgne. Ce roman est étiqueté "pour ado"... ben personnellement je préciserai pour ado mûr hein, parce que ma comparaison avec LE King n'est pas anodine du tout, on n'est vraiment pas loin de Ça ! Je suis ta nuit est noir et violent.

Le roman commence dans une ambiance floue qui suscite bien des interrogations. Pierre, le narrateur est le père d'un ado et on comprend à demi mot que sa femme est décédée. Il veut aider son fils à affronter la mort par suicide d'une de ses amies, mais on ne sait pas grand chose de ce suicide non plus. Pour aider son fils, il va lui raconter par écrit cet été de 1980, alors qu'il avait 12 ans, et que lui et ses amis sont sortis de l'enfance... avec fracas !

Le récit de cet été pour le moins mouvementé, est entrecoupé de passages du narrateur adulte qui commente, analyse rétrospectivement, voire de façon anticipée, le récit du gamin... S'installe donc un récit à double niveau qui ne fait qu'augmenter l'angoisse que l'on ressent. Quand le narrateur adulte vous dit  « Le cadavre du wagon, c’était la première bourrasque, mais nous ne le savions pas. Le corbeau serait la deuxième, et la messe, la troisième. Après ces trois coups, le rideau s’ouvrirait et le vent balaierait notre enfance.» alors que vous venez d'être secouée par cette histoire de cadavre, ben non seulement vous faites gloup's, mais en plus vous frémissez à l'approche du moindre corbeau !

Le récit de Pierre enfant, c'est une plongée dans une époque où les gamins n'avaient que leur imaginaire pour se divertir.  Les films de l'époque, Star Wars et Goldorak sont à l'honneur. La croyance de ces mômes en leur imaginaire est forte et les rend extrêmement touchants, ce qui augmente encore plus l'empathie que l'on ressent pour eux. Des moments d'horreur intenses alternent avec des moments apaisants, sereins grâce à cette faculté d'oubli des mômes. Mais ce n'est juste que le calme avant la tempête...

Et malgré toutes ces horreurs, ce cynisme du monde adulte, ce roman est une ode à l'amitié, la vraie, la forte que ressentent les gamins à cet âge là. Une ode à l'imaginaire également, à la force des croyances que les mômes peuvent avoir et qui les sauveront de la ménagerie de l'horreur charriée par le Bonhomme Nuit qui hante ces pages. 

Je suis ta nuit vous accroche dès le tout début, la tension est gérée de main de maître et ne cesse de monter au fil des pages. Impossible de le reposer, et on le finit quelques heures après, tout chamboulé, la boule au ventre. Une fin toute en finesse pour la période des années 80, mais cependant frustrante pour la période du Pierre adulte. Loïc Le Borgne laisse le lecteur avec pas mal de questions. Peut-être aura-t'on une suite à ce one-shot...



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