jeudi 19 septembre 2019

DÉLIUS, UNE CHANSON D'ÉTÉ de Sabrina Calvo





Éditions Mnémos
304 pages
19 euros




L'avis express de Dup sur Délius de Sabrina Calvo


Sombre et lumineux, lâchez prise pour vous laissez enchanter par ce roman complètement loufoque et onirique !



L'AVIS DE DUP



Well, passer du déjanté rock'n roll Que le diable l'emporte au déjanté onirique Délius, une chanson d'été n'était peut-être pas la plus judicieuse des façons d'attaquer ce roman de Sabrina Calvo... J'avoue avoir eu beaucoup de mal au début de ma lecture, n'arrivant pas à m'imprégner du joyeux bazar que je lisais. 



Entre, d'une part une série de meurtres des deux côtés de l'Atlantique qui laisse une équipe d'enquêteurs dans le flou, l'angoisse, et un botaniste marseillais excentrique allant à la cueillette d'un edelweiss sur les toits de sa ville, un seul point commun, les fleurs. En effet, le tueur surnommé alors le Fleuriste, abandonnait des cadavres souriants et fourrés aux fleurs, façon cailles au foie gras (et vin jaune)(non, pas à propos du tout)(désolée). 



Mais voilà, au début toujours, ce contraste entre ces histoires que l'on suit, en rajoutant au milieu Délius, un compositeur décalé, planant, cherchant sa muse, et bien c'était une Dup déboussolée elle aussi par ce récit fantasque et il faut bien le dire, sans queue ni tête. Il faut vraiment lâcher prise devant ce tourbillon halluciné que nous propose l'autrice (ou partager avec elle son herbe  😃), sous peine de rater un pas de cette valse féerique et se vautrer au milieu de la piste de danse de la lecture...



Il faut quand même que je vous présente Lacejambe, notre botaniste aux cheveux changeants de couleurs suivants ses émotions et aux ciseaux d'argent pour cueillir des fleurs. Il héberge un koala d'appartement, un mainate-répondeur (au point sur le dernier message uniquement) et un ami elficologue anglais, Fenby. Leurs échanges sont parfois décalés, parfois absurdes, très souvent drôles. Lacejambe est donc botaniste, mais également chasseur de monstres et c'est lui que les enquêteurs vont mettre sur la piste du Fleuriste, n'ayant pu contacter Sherlock Holmes, Arthur Conan Doyle hilare refusant de leur donner ses coordonnées. 



L'enquête de nos deux compères est... indescriptible et passe d'une cuite au vin de Comètes dans un vignoble bordelais qui les propulse sur un paquebot direction New-York, puis Newport au pied de la tombe -ou plutôt du cénopathe- de la poétesse P.D. Finn. Quelques poèmes parsèment cette Fantasy victorienne loufoque.



L'univers dans lequel nous plonge Sabrina Calvo est étrange et féerique (dans le sens littéral), mais attention, avec des fées qui sont loin du style de Clochette hein ! Il y a une dualité permanente dans cet univers, qui est à la fois beau et effroyable, sombre et lumineux. Complètement onirique en fait !



La seconde moitié du roman est devenu un page-turner pour moi alors que je me suis traînée sur la première (en râlant pis que pendre et en saoulant dame Phooka d'extraits). Elle est pourtant toute aussi barrée cette dernière partie, mention spéciale pour le sort réservé à Fenby ! Et je pleure sincèrement de ne pas avoir réussi à lâcher prise au début. Je ne regrette en aucun cas cette lecture et me demande même si je ne le relirai pas un jour, avec une bonne mise en condition. J'ai appris qu'il existait une suite, et bien ma foi, je suis prête, surtout avec un Fenby en l'état !!!



Je ne peux quitter cette chronique sans rendre hommage à Cindy Canévet pour cette somptueuse illustration de couverture qui fait de ce roman un bien bel objet que je suis fière de posséder dans ma bibliothèque.


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