lundi 22 mars 2021

LES MAÎTRES ENLUMINEURS de Robert Jackson Bennett

 



Éditions Albin Michel Imaginaire
604 pages
24,90 euros





L'avis express de Dup sur Les Maîtres enlumineurs de Robert Jackson Bennett


Un premier tome passionnant et d'une rare intensité qui laisse présager que le meilleur pour la suite de cette trilogie.




L'AVIS DE DUP



En fait, on ne devrait même pas avoir à faire une chronique de ce roman, mais juste mettre en avant ce qu'en dit Brandon Sanderson lui même !

«Avec Les Maîtres enlumineurs, Robert Jackson Bennett débute une nouvelle trilogie de Fantasy épique passionnante, qui promet énormément pour la suite. Préparez-vous à d'anciens mystères, à une magie comme vous n'en avez jamais lue et à quelques coups de théâtre.»

Que le maître incontesté des systèmes de magie de folie s'incline en dit long n'est-ce-pas !


Sancia survit dans les bas-fonds de Tevanne en exerçant le métier de voleuse. Lorsque nous faisons sa connaissance, elle est missionnée pour aller chercher une petite boite dans un des entrepôts de la zone portuaire la mieux gardée de Tevanne : le Front de mer. C'est son plus gros contrat à ce jour. Son intervention est plutôt rock'n roll et laisse des traces... 

Le capitaine Gregor Dandolo est le fils d'une des quatre grandes familles marchandes qui régissent la ville de Tevanne. Cependant il a tourné le dos à sa famille, voulant s'occuper de politique et plus particulièrement de justice. Il est responsable de la sécurité du Front de mer, alors forcément, quand celui-ci est incendié pour un simple vol, il se lance à la poursuite du voleur.  

Lorsque Sancia rapporte son larcin à son commanditaire trois jours plus tard, c'est pour découvrir que celui-ci a été assassiné et qu'une véritable armée l'attend de pied ferme. Elle sait qu'elle a à ses trousses le capitaine du Front de mer, mais celui-ci est pris à partie également par le comité d'accueil. Ils vont donc faire front ensemble.

Et ce n'est que le début, tout début des péripéties ! En fait, celles ci ne vont pas arrêter jusqu'à la toute dernière page. C'est épuisant de la suivre, je vous préviens, mais dieu que c'est passionnant ! C'est flippant comme un thriller !

En suivant ce premier cambriolage, on découvre en même temps les particularités de Sancia. Car Sancia n'est pas comme les autres... elle a un drôle de pouvoir : dès qu'elle touche un objet de ses mains nues, cet objet lui parle. Un mur lui dit sa solidité, ses faiblesses, ce qui le touche, le parcourt, s'enfonce en lui, etc. Et elle entend les enluminures murmurer. 

Ah, les enluminures ! On découvre également cette magie des enluminures sur laquelle repose toute l'économie de Tevanne. Je vous ai recopié la première définition que l'on rencontre dans ce roman, justement pendant ce premier vol effectué par Sancia : " C'était ainsi que fonctionnaient les enluminures : des instructions écrites sur des objets sans âme afin de les convaincre de désobéir de manière sélective à la réalité."  Dit comme ça, ça parait simple, mais c'est bien plus compliqué dans la réalité (hum) ! Pour que la dite enluminure fonctionne, il faut que son alphabet soit répertorié dans une sorte de grande bibliothèque appelé lexique, que chaque maison marchande garde jalousement près d'elle. 

Et c'est la course à la découverte, à la trouvaille révolutionnaire qui assurera la suprématie, et ces inventions sont vraiment géniales à découvrir (les spécialistes vous diront que c'est un roman cyberpunk). Dandolo, Candiano, Michiel et Morsini, les quatre grands cartels qui se tirent la bourre, vivant dans le luxe, activant leurs fonderies à enluminures, chacun retranché dans leur campo avec leur lexique. Et autour de ces campos lourdement gardés, les taudis des Communes, ou il n'y a que crasse et misère. Mais c'est également la course pour retrouver les traces de la magie d'avant. Celle des Hiérophantes, tellement supérieure, mais qui a disparu lors d'une grande guerre. Il n'en reste que quelques artéfacts... dont la Clé que Sancia vient de voler. Des artéfacts qui sont bien plus que des objets enluminés, car cette clé a une conscience et va se mettre à lui parler !

Ce premier tome est découpé en trois grosses parties, plus une petite. Si l'intrigue est assez linéaire dans les deux premières, le nombre de coups de théâtre qui surviennent et changent la donne au cours de la troisième est assez impressionnant et le roman est impossible à poser (en tout cas volontairement 😁, coucou Phooka). La dernière partie également, ouvrant les perspectives vers le second tome... et la dernière page, énigmatique à souhait, vous colle un long frisson dans le dos et vous propulse sur les starting-blocks pour attendre la suite !

TOUT, je dis bien TOUT, dans Les Maîtres enlumineurs est excellent. Les personnages, car il n'y a pas que Sancia et Gregor, mais aussi Berenice et Orso, Claudia et Gio. La psychologie de Sancia est ciselé aux petits oignons, elle est complexe et terriblement attachante. Les autres personnages ne sont pas en reste. L'univers qui se cantonne pour l'instant à la seule ville de Tevanne s'inscrit durablement et visuellement dans notre esprit. Le système de magie n'en parlons pas, il est juste énorme et enfin l'intrigue, qui n'a révélé qu'un quart de la moitié du potentiel que l'on pressent. Quant à l'écriture de Robert Jackson Bennett, elle est fluide et accessible, très visuelle. ÉNORME. JOUISSIF. NE PASSEZ PAS À CÔTÉ DE CE PLAISIR DE LECTURE !


1 commentaire:

Elhyandra a dit…

Il était trop cool, je viens juste de le finir, impossible à lâcher vers la fin