L'avis express de Dup sur Celle qui devint le soleil de Shelley Parker-Chan
L'AVIS DE DUP
Lorsque des brigands débarqués dans son village tuent son père et son frère, Zhu la petite paysanne destinée à RIEN comme l'a prédit l'oracle consulté récemment, décide de s'emparer de l'identité de son frère. Elle sera donc désormais Zhu Chongba, celui-ci était destiné à la grandeur, alors cette grandeur sera pour elle.
Zhu va d'abord rejoindre le monastère le plus proche de son village où elle saura se faire accepter à force de persévérance. Elle est fraîchement ordonnée moine lorsque son chemin croise pour la seconde fois Ouyang, le général eunuque de l'armée Yuan. Son action orientera le chemin de Zhu radicalement.
Les six-sept premiers chapitres ne concerneront que Zhu, même si on entrevoit rapidement les deux autres personnages principaux, Ouyang et Ma. Mais dès l'arrivée de Zhu à Anfeng, cité où se concentrent les Turbans rouges, noyau de la résistance, la narration va alterner entre ces trois personnages, le récit devient alors bien plus dynamique et j'ai alors complètement adhéré à l'histoire.
Nous sommes au XIVème siècle et la chine est dominée par les Yuan, ces mongols venus du nord. Le peuple, surtout celui du sud est opprimé et la révolte s'organise. L'autrice a choisi cette période qui correspond à l'ascension au pouvoir de Zhu Yuanzhang et l'avènement de la dynastie Ming.
Transposer Zhu Yuanzhang en Zhu Chongba, et qui plus est une femme même si personne ne le sait (ou si peu), il fallait oser. Surtout dans un peuple où les traditions font que la femme n'est rien, tout juste une poule pondeuse devant fournir des descendants mâles. La vie de Ma que l'on découvre au fil des pages en est le parfait exemple. La relation qui s'installe entre ces deux femmes est complexe et passionnante.
Impossible de ne pas penser aux romans de G.G. Kay lorsque l'on lit ce roman de Shelley Parker-Chan. Ils sont de la même veine, de la puissante fiction historique légèrement teintée de fantasy. Une immense fresque centrée sur l'humain avec des personnages complexes et des destins glorieux. Mais là où elle se distingue nettement de Kay, c'est qu'elle explore à fond le thème du genre et de l'identité de genre de façon ambitieuse et assurément réussie.
Celle qui devint le soleil est une lecture puissante, profonde et prenante qui s'appuie sur des personnages extrêmement touchants que je ne suis pas prête d'oublier, avec en toile de fond l'ascension de la dynastie Ming. Une lecture que je conseille fortement !
D'autres avis chez: L'ours inculte,
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