mardi 28 septembre 2021

LES CHEVALIERS DU TINTAMARRE de Raphaël Bardas (Phooka)




Éditions Mnémos
272 pages
19 euros








☇ L'avis éclair de Phooka sur les Chevaliers du Tintamarre  ☇


Un roman plein de gouaille qui vous entraîne là où l'auteur le souhaite sans vous laisser le choix.



L'AVIS DE PHOOKA:






J'arrive après tout le monde pour vous parler de ces fameux Chevaliers du Tintamarre alors il va m'être difficile d'écrire une chronique sans faire de redite. Le mieux serait d'ailleurs que je me taise (oui je vous vois au fond, tous ceux qui acquiescent ), mais ce serait dommage de passer à côté de l'opportunité de convaincre peut-être un dernier récalcitrant, une âme perdue qui -comme moi- serait passée à côté de cette goûteuse friandise.

Alors non, je ne vais pas vous parler de la gouaille, de la verve et de toute cette écriture théâtrale de Raphaël Bardas qui est un pur délice pour le lecteur. Non je ne vais pas vous parler de Rossignol, de la Morue et de Silas, ces trois chevaliers au coeur pur du Tintamarre. Non je ne vais pas vous parler de Morguepierre, cette cité étrange, arrachée à la mer. Non, je ne vais pas vous parler de la mort des Marie-Morgane et de l'enquête que va mener les trois sus-cités. Si vous voulez connaître tout ça, allez donc lire la très belle chronique de Dup.

Moi je vais me contenter de vous parler atmosphère et ressenti. Raphaël Bardas nous entraîne dans un récit incroyable et truculent avec une maîtrise du verbe absolument jubilatoire. Les mots choisis, le contexte et les reparties des héros sont un pur régal et on se surprendrait à lire ces échanges  même s'il n'y avait aucune trame derrière. Si vous ne me croyez pas allez donc lire un bout de l'interview quand Raphaël nous fait une démonstration grandiose de la façon donc il envisage un dialogue qui ne consiste qu'à dire "bonjour, comment ça va". Vous lisez ça et vous avez toute la quintessence de l'auteur. Les mots roulent, tournent, dansent et s'organisent pour vous faire oublier tout autre sujet. Oui mais l'auteur lui n'a pas oublié et il déroule sa trame. Il la déroule même si bien que vous, pauvre lecteur, vous vous faites balader.

Une histoire qui commence pleine d'allégresse et de rigolades bascule petit à petit vers le sombre et l'horrible. Vous ne l'avez pas vu venir, mais ce qui était un récit léger, joyeux et enlevé, devient subitement étouffant et glacé. L'auteur vous a amené là où il voulait à sa façon gaillarde et paillarde: au milieu des cadavres, des morts et des coups. Vous n'avez rien vu venir, vous y êtes plongé d'un seul coup. Raphaël Bardas vous a mené là où il voulait, à sa façon et vous savez quoi ? C'est un pur régal.

Quand un auteur vous amène ainsi avec lui dans son monde, exactement là où il l'entend et d'une façon aussi maîtrisée, c'est du grand art. Qu'attendez-vous ? Foncez !




Le Mois de Raphaël Bardas sur Bookenstock:











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