lundi 13 décembre 2021

GLEN AFFRIC de Karine Giébel

 


Éditions PLON
768 pages
21,90 euros





L'avis express de Dup sur Glen Affric de Karine Giébel


Encore un excellent Giébel, encore très sombre, mais tellement poignant !
Meurtres pour rédemption reste mon must. 
Glen Affric arrive en second, exaequo avec Toutes blessent, la dernière tue.



L'AVIS DE DUP



Tellement absorbée par mes lectures SFFF, je n'ai pas vu passer cette sortie début novembre. Glen Affric n'a sauté dans mon caddie qu'il y a tout juste une semaine. Et comme la vie est bien faite, ma PAL de SP était alors bien basse... 😁 Il valait mieux pour ma conscience parce que si vous voyiez la taille du pavé !

Glen Affric est un pavé énorme, d'une telle épaisseur que je suis sûre qu'il va en rebuter plus d'un. Et pourtant, s'ils savaient ceux qui fuient comme c'est un crève-cœur d'arriver au bout de ces 768 pages et de ne plus en avoir à tourner !!!

À chaque nouveau roman je me dis qu'il va arriver un jour où je vais me lasser de cette plume reconnaissable entre toutes. Mais non, ce jour n'est pas encore arrivé, je suis à nouveau tombée dans le piège de Karine Giébel. Elle a vraiment le chic pour me broyer le cœur à chaque fois !

Comment ne pas tomber sous le charme de ce Léonard. Ce n'est pas donné à tout le monde de porter un tel prénom. Et lui, il s'appelle ainsi parce que Mona l'a trouvé couvert de coups et de boue, trainant dans un fossé, âgé de 5 ans, un 6 novembre, jour de la Saint Léonard. Et Mona, malgré son âge avancé, l'a adopté ce petiot.

Aujourd'hui Léo a quinze ans, c'est une force de la nature et pourtant c'est le souffre douleur du collège. Léo le triso, Léonard le bâtard. Parce que Léo a dû prendre tellement de coups sur la tête enfant que tout apprentissage demeure impossible. Il n'arrive pas à déchiffrer les lettres, alors les chiffres n'en parlons même pas. Il est la proie idéale pour le racket, et comme il ne veut pas inquiéter Mona, il se tait. Il rêve à ce grand frère, qui est loin là-bas, en Écosse, à Glen Affric. Un grand frère qui saurait le protéger s'il était là... Il rêve de partir là-bas. 

Puis il y a Jorge, qui a pris 22 ans de prison pour un double crime qu'il n'a pas commis. Mais voilà, pas d'alibi, un mobile servi sur un plateau et tout un tas de preuves accablantes. Il va sortir au bout de 16 ans, mais 16 ans de milieu carcéral ça laisse des traces... Karine le connait ce milieu, sur le bout des doigts. Elle nous y a emmené plus d'une fois et notamment dans Meurtres pour rédemption qui reste mon préféré.

Et enfin il y a Angélique, séquestrée depuis des années par son oncle, après la mort accidentelle de ses parents. Angélique qui est devenue mutique. Il en a fait sa bonne, son esclave, sa maîtresse dès le début alors qu'elle n'était qu'une ado...

Mona, Léo, Jorge et Angélique... Quatre personnages incroyablement vrais, humains, touchants. L'intrigue de Karine Giébel est époustouflante encore une fois. Les coups de théâtre au rendez-vous lorsque les liens se révèlent. C'est un roman sur l'Injustice, oui, avec un I majuscule. Parce qu'elle va s'acharner, elle ne va pas lâcher ses proies. On y croit pourtant, au salut, à la rédemption, jusqu'au bout.   

À chaque fin d'épreuve on se dit que c'est bon là, ils vont pouvoir souffler, vivre. Mais le tas de pages qui reste, on le sait bien, va à l'encontre. Et c'est infernal jusqu'au bout. C'est sombre à souhait et pourtant, ce petit coin d'Écosse pas loin du Loch Ness, Glen Affric, qui sera le fil rouge de ce roman apporte la lumière nécessaire, la part de rêve.

Glen Affric est un coup de cœur malgré sa "sombritude", parce que derrière le harcèlement, la violence, l'injustice, la séquestration, on y trouve une grosse dose d'humanité, de l'amitié et un incroyable amour maternel et fraternel. Un excellent Giébel encore une fois !


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