mardi 10 octobre 2017

[BD] LE VOYAGEUR de Koren Shadmi










Ici Même Editions
Traduit de l’anglais par Bérengère Orieux
Paru le 24 août 2017
176 pages
25 euros






En perpétuel mouvement, le voyageur parcourt en auto-stop l’immensité des États-Unis en quête de l’origine de son mal, étrange et apparemment incurable : l’immortalité. Au gré de ses rencontres, progressant d’un siècle à l’autre, il observe les changements du monde qui l’entoure et qui court, selon toute vraisemblance, inexorablement à sa perte.







Je dois en tout premier lieu remercier Monsieur Xavier Dollo/Thomas Geha qui a attiré mon attention sur cette BD dont il disait beaucoup de bien sur sa page facebook. Je l'ai du coup feuilletée et le dessin a tout de suite attiré mon attention. Le dessin et le pitch.




Un homme, maigre et au visage marqué, fait du stop. Il fait nuit, il pleut. Le genre de nuit où il ne fait pas bon traîner. Un véhicule s'arrête, le chauffeur demande à l'homme où il veut aller. L'auto stoppeur demande la destination du chauffeur et lui dit que ça ira pour lui aussi. Commence alors un voyage à deux. L'auto stoppeur est silencieux, alors que le chauffeur, lui, est volubile. Trop sans doute ... Il parle de religion, de dieu, de croyance. L'auto stoppeur ne répond pas, ou peu, juste pour dire que lui ne croit plus en dieu. La voiture s'arrête, le chauffeur sort une arme et vide le sac que portait l'auto stoppeur. Il ne contient que des cendres ...

Fin de l'intro.



S'en suivent plusieurs récits, placés dans l'ordre chronologique. Dans ces récits nous suivons toujours le même homme, toujours avec son sac. Un homme apparemment immortel, qui court après son destin. La seule chose que l'on sait c'est qu'il doit être toujours en mouvement. Vers quoi il va, on l'ignore. Qui il est, on l'ignore au début et on le découvre petit à petit. Mais il faudrait attendre la toute dernière planche pour comprendre.




Au fil des récits, l'homme traverse les âges. Il observe la chute de l'humanité. Il fait des rencontres.

Chaque chapitre est un témoignage, toujours percutant et troublant. Le lecteur suit ces histoires (7 au total), cherchant des indices pour essayer de comprendre qui il est, ce qu'il est et ce qu'il cherche sans arrêt. 


Les dialogues sont réduits au strict minimum, la force des dessins est suffisante en elle-même. Une maîtrise des couleurs qui en dit long.

Un récit de science fiction, teinté de fantastique, narré avec une incroyable finesse. C'est très puissant et effrayant. Le lecteur se retrouve prisonnier de l'histoire. Au même titre que le 'voyageur' il cherche quelque chose sans trop savoir quoi. Impossible de reposer la BD une fois commencée. Du grand art, vraiment ! 

Une énorme BD (176 pages) qui se dévore à toute allure !!


3 commentaires:

Thomas Geha a dit…

Une des meilleurs BD SF de cette année, avec Crépuscule (ed. 2024) et Paiement Accepté (Denoël Graphics).

Phooka a dit…

Bon je note les deux autres alors ! :)

c'era una volta a dit…

Eh bien moi qui aime les romans graphiques, les bds et qui suis toujours en recherche d'une nouvelle piste de lecture sous ce format, me voilà heureuse de lire ce billet. Je suis bien bien intriguée par cette histoire!

Merci Phooka